Lipstick Under my Burkha d'Alankrita Shrivastava
Garder le cap…
Depuis près de 40 ans, le Festival international de films de femmes soutient et encourage les réalisatrices du monde entier à se faire une place dans le milieu encore trop fermé du cinéma. Cette 39e édition maintient ce cap et prend davantage d’ampleur en s’associant à des salles parisiennes.
À la création du Festival en 1979, l’industrie du cinéma ne comptait que 2% de réalisatrices. Si elles sont, certes, plus nombreuses aujourd’hui, il est toujours difficile pour elles de faire connaître et diffuser leur premier film. C’est là tout l’enjeu du Festival international de films de femmes qui apporte légitimité et reconnaissance à ces artistes.
“Bien sûr, le plafond de verre est encore à percer, confie Jackie Buet, directrice du Festival. Mais il y a aussi, de la part des réalisatrices, de l’autocensure. Sélectionner leur film ou leur décerner un prix, c’est les reconnaître comme professionnelles et leur donner de l’assurance pour aller au-delà.”
Entre les films en compétition des jeunes réalisatrices et la programmation des sections parallèles, le festival accueillera près de 150 films français et étrangers. Accessibles aussi bien aux professionnel(le)s qu’au grand public, les films seront projetés à la Maison des Arts et au cinéma La Lucarne du 10 au 19 mars et, nouveauté cette année, le Festival se prolongera dans trois salles parisiennes.
Festival international de films de femmes de Créteil
Du 10 au 19 mars 2017
À la Maison des Arts
Place Salvador-Allende - Tél. : 01 45 13 19 19
Au Cinéma La Lucarne - (MJC du Mont-Mesly)
100, rue Juliette-Savar - Tél. : 01 45 13 17 00
Contact Festival : 01 49 80 38 93
Programmation détaillée : www.filmsdefemmes.com
Des nouvelles du monde
Parmi la cinquantaine de films en compétition, le public pourra appréhender les préoccupations qui habitent les réalisatrices, qu’elles viennent de Lituanie, d’Inde ou de Cuba. Il y sera question d’intégration des populations réfugiées (Tales of Two Who Dreamt, Il était l’hôtel Cambridge), de militantisme (Verde Olivo), des relations mère-fille (Reflections), de soif de liberté (Lipstick Under my Burkha), de jeunesse désœuvrée (Park) et d’identité (Sámi Blood).
Difficult Love de Zanele Muholi et Peter Goldsmid | À mon âge, je me cache encore pour fumer de Rayhana Obermeyer
Comme à son habitude, deux sections parallèles viennent étoffer la programmation du Festival. La première, Libert(é)s de voir, sera consacrée à la photographie, à travers une sélection de films où la photo est au cœur de la mémoire individuelle et collective, et témoigne de l’évolution de la société. On y trouvera, par exemple, le film d’une réalisatrice fascinée par le mont Fuji qui, à travers des photographies amateures, montre tout le symbole national que cette montagne incarne pour le Japon (Ascent) ou encore un documentaire sur le photographe mexicain Enrique Metinides, passionné de faits divers, qui devient reporter à 12 ans, après avoir reçu son premier appareil (The Man Who Saw Too Much).
La seconde section parallèle réunira les grand(e)s classiques du cinéma en mettant à l’honneur trois femmes : Dorothy Arzner, réalisatrice américaine qui a révélé Katharine Hepburn ou Cary Grant, Danielle Darrieux, comédienne mythique qui a traversé l’histoire du cinéma et qui fêtera ses 100 ans en mai et Yannick Bellon, réalisatrice humaniste et engagée. Au total, 11 prix seront décernés, dont quatre issus des votes du public et un des votes des lycéens. L’an dernier, le film d’Alice Diop, Vers la tendresse, qui donne la parole à quatre garçons d’Aulnay-sous-Bois sur leur vision des femmes et de l’amour, a décroché deux de ces prix. Cette année, il est en lice dans la catégorie du meilleur court métrage aux Césars. Pour sa réalisatrice et toutes les autres, ce festival est un véritable tremplin.
Le Festival s'étend à Paris
Le Festival associe trois salles parisiennes qui joueront les prolongations.
Hommage à Danielle Darrieux
29, 30 avril, 1 er mai - Le Grand Action, 5 rue des Écoles
Rétrospective Dorothy Arzner
22 mars-9 avril - À la Cinémathèque française, 51 rue de Bercy
Hommage à Yannick Bellon
7, 8 et 9 avril - Les 3 Luxembourg, 67 rue Monsieur-le-Prince
Films en compétition
Les compétitions (fictions, documentaires, courts métrages) mettent en avant des œuvres diversifiées, résistantes et ouvertes sur le monde. Le comité de sélection, attentif à la découverte de nouveaux talents, mais aussi fidèle aux réalisatrices depuis leurs débuts, a retenu près de 50 films.
47 films à voir dont :
Clair obscur , People Are Not Me , Ovarian Psycos , The Nine , Fares , 8 Minutes …
Clair obscur de Yesim Ustaoglu | People Are Not Me de Haddas Ben Aroya
Soirée d’ouverture
Vendredi 10 mars à 20h30 à la Maison des Arts
À mon âge, je me cache encore pour fumer de Rayhana Obermeyer. En présence de la réalisatrice, de la productrice et des actrices.
Soirée de clôture
Samedi 18 mars à 19h30 à la Maison des Arts
Remise des prix en présence des réalisatrices et membres des jurys.
À 21h, Born in Flames de Lizzie Borden.
À 22h, fête ouverte et en musique avec DJ Set en partenariat avec le Festival de musique Les femmes s’en mêlent.
Section parallèle n° 1 - Liberté(s) de voir
Cette section dresse chaque année un panorama autour d’un thème cher aux engagements du Festival. Après l’environnement en 2015 et la musique en 2016, le Festival consacre cette section 2017 à la photographie.
Salut les Cubains d'Agnès Varda
25 films :
À la recherche de Vivian Maier , My Little Princess , Salut les Cubains …
Colloque Femmes, Photographie et Cinéma
Jeudi 16 mars de 9h30 à 13h à l'hôtel de ville
Une réflexion sur la fabrication de l’image et du cadre, la construction du sens, la créativité et la modernité nécessaires pour éviter les stéréotypes et leur reproduction.
Avant-première
Jeudi 16 mars à 18h30 à la Maison des Arts
Le Ultime Cose d’Irene Dionisio
Expositions photographiques
Pendant toute la durée du festival à la Maison des Arts
B.O., Canopée et Isométrie, trois expositions en accès libre
Section parallèle n° 2 - Les grand(e)s classiques du cinéma
Le Festival met en lumière trois femmes qui, chacune, représentent un modèle de création.
Danielle Darrieux, figure moderne du féminin
Danielle Darrieux, comédienne, joue depuis 80 ans les plus grands rôles au cinéma, au théâtre et à la télévision.
Ouverture de l’hommage à Danielle Darrieux : mercredi 15 mars à 18h30 à la Maison des Arts.
La Vérité sur Bébé Donge d’Henri Decoin en présence de Geneviève Sellier.
Dorothy Arzner, la pionnière
Réalisatrice américaine, Dorothy Arzner laisse une œuvre unique qui traite de l’expérience des femmes et de leurs désirs, ainsi que du croisement des genres et des classes sociales.
Lancement de la rétrospective Dorothy Arzner : vendredi 17 mars à 17h à la Maison des Arts
Table ronde autour de l’œuvre de la cinéaste suivie à 18h30 de la projection de L’Inconnue du Palace .
Yannick Bellon, l'audacieuse
Yannick Bellon, réalisatrice de neuf longs métrages de fiction et de plusieurs documentaires et courts métrages, regarde à sa manière les bouleversements de la société française.
Ouverture de l’hommage à Yannick Bellon : Samedi 18 mars à 16h30 à la Maison des Arts
Quelque part quelqu’un , en présence d’Éric Le Roy.
Quelque part quelqu'un de Yannick Bellon
Autoportrait - Nathalie Richard invitée d'honneur
Nathalie Richard est l’invitée d’honneur de cette édition et fait son autoportrait en sélectionnant huit de ses films. D’abord danseuse, Nathalie Richard part à New York pour un an dans la compagnie de Karole Armitage. De retour en France, elle foule les planches du théâtre et s’élance au cinéma avec Jacques Rivette, Catherine Corsini, Olivier Assayas, Marie Vermillard. Interprète discrète et de grand talent, elle forme avec Pascal Grégory un formidable duo comique et tragique dans La Confusion des genres d’Ilan Duran Cohen. Puis, seule devant la caméra, impressionnante de maîtrise, elle donne lecture d’un scénario dans À bas bruit de Judith Abitbol. En 2015, elle explore aux côtés d’Elina Löwensohn, les différentes facettes du désir dans Notre-Dame des hormones de Bertrand Mandico.
8 films à voir dont :
Les Amoureux , Haut bas fragile , Notre étrangère …
Rendez-vous avec Nathalie Richard
Samedi 11 mars à 20h30 à la Maison des Arts
La Confusion des genres et lecture de textes par Nathalie Richard.
Et aussi…
Le ciel attendra de Marie-Castille Mention-Schaar | Le Voyage de Fanny de Lola Doillon
Hommage à Nathalie Magnan
Théoricienne des médias, réalisatrice, activiste et féministe, Nathalie Magnan a été parmi les pionnières du média-activisme et du cyberféminisme. Elle a traduit plusieurs textes majeurs sur la vidéo et l’art en réseau ainsi que ceux de Donna Haraway dont elle a introduit la pensée en France.
Hommage à Nathalie Magnan : samedi 11 mars à 18h30 à la Maison des Arts
Projection de quatre de ses courts métrages.
Images de ma ville
Les ateliers “Images de ma ville” permettent d’apprendre aux Cristoliens qui le souhaitent à écrire un scénario de court métrage, racontant une histoire dans la ville. Une lecture du scénario lauréat, dont le tournage aura lieu cet été, est organisée durant le Festival.
Lecture du scénario lauréat : mercredi 15 mars à 14h30 à la Maison des Arts
Lecture puis projection de À bas bruit de Judith Abitbol.
Salle partenaire / Cinéma La Lucarne
Tous les garçons et les filles
Cette section proposée par le cinéma La Lucarne continue d’explorer le thème de l’adolescence. Des jeunes filles musiciennes se répondront dans leurs aspirations, rappeuse de l’Iran d’aujourd’hui ou pianiste classique du Québec des années 1970. La comédie sociale prendra des tonalités diverses, de la férocité à la tendresse. Et deux voyages se feront écho, salvateur pour Fanny lors de Seconde Guerre mondiale, mortifère pour Mélanie silencieusement partie vers la Syrie…
6 films à voir dont : Cigarettes et chocolat chaud , Le ciel attendra , Le Voyage de Fanny …
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