Concert : Tinariwen, les bluesmen touaregs

photo du groupe tinariwen

 

En tournée dans toute la France, pour la sortie de leur 6e album, les Tinariwen donneront un concert à la Maison des Arts le mardi 29 avril 2014 à 20h30.

 

C’est loin du Mali, leur pays, que les Tinariwen ont enregistré Emmaar (souffle brûlant), leur dernier album. “La situation politique chez nous ne nous permettait pas d’enregistrer au Sahara”, explique Abdallah ag Al Housseyni, l’un des guitaristes du groupe. Ils ont donc choisi un autre désert, celui du Mojave, dans le parc national de Joshua Tree, en Californie. “C’était la première fois que nous enregistrions hors d’Afrique. Ce devait être dans le désert, déclare le bassiste Eyadou ag Leche. Nous aimons, tous, les déserts, ce sont des endroits où nous nous sentons bien pour vivre.”

 

Pas étonnant quand on donne à son groupe un nom qui signifie “les déserts”, en tamasheq, la langue berbère des Touaregs. Originaire de Tessalit, au nord-est du Mali, les Tinariwen sont considérés par beaucoup comme les ambassadeurs des “hommes bleus”. “Au départ, on ne pensait pas vivre de la musique, c’était pour passer des messages, unir le peuple”, raconte le doyen du groupe, Alhassane ag Touhami, dit Hassan.

 

“Nous voulions parler de la souffrance des Touaregs marginalisés”, précise Abdallah. “Les nouvelles chansons sur cet album parlent de ce que nous ressentons aujourd’hui, ajoute Eyadou, des problèmes des Touaregs, du besoin d’être reconnu par l’administration de notre pays. Mais aussi de la beauté du désert, du ciel, des terres et de la nostalgie.” “La nostalgie, chez nous, c’est l’assouf. Le blues des Noirs américains, la saudade du Brésil”, poursuit Abdallah. “Certains disent qu’on fait du rock, pour nous, c’est simplement l’assouf, la nostalgie, le blues”, renchérit Saïd ag Ayad, le jeune percussionniste du collectif malien. Une mélancolie qui, paradoxalement, leur a porté bonheur. Leur travail, reconnu et apprécié, leur a ouvert les portes des plus grandes scènes.

 

En 2009, ils font la première partie des Rolling Stones à Glastonbury, en Angleterre. Un an plus tard, ils participent au concert d’ouverture de la Coupe du monde de football, à Soweto en Afrique du Sud. En 2011, ils reçoivent le Grammy Awards du meilleur album dans la catégorie musique du monde. Et l’année suivante, les Red Hot Chili Peppers les invitent à ouvrir leur concert au Stade de France. Des concerts qui ont permis aux hommes du désert d’élargir leur public au-delà des aficionados des musiques du monde et d’abolir les frontières entre le rock et la world music.