Danse : Shiganè Naï - L’Âge du temps
photo de danse shigane nai

© Jeon Kang-in

 

Spectacle d’ouverture de l’Année France-Corée en 2016, la dernière création de José Montalvo avec la Compagnie nationale de danse de Corée, Shiganè Naï, fait escale à Créteil pour un dialogue entre tradition et modernité.

 

Shiganè Naï de José Montalvo et la Compagnie nationale de danse de Corée
Du 19 au 21 octobre à 20h à la Maison des Arts.
Réservations au 01 45 13 19 19 ou sur www.maccreteil.com

 

Shiganè Naï, littéralement “l’âge du temps” en coréen, est une suite de poèmes visuels et chorégraphiques, issue de la rencontre entre José Montalvo et les danseurs de la National Dance Company of Korea. Le chorégraphe raconte qu’à la découverte des artistes du ballet, il a été ébloui par ses danseurs et musiciens, “des interprètes d’exception porteurs d’une technique corporelle et musicale immémoriale”.

 

Créé en 1962, cet ensemble est considéré comme le gardien d’une tradition remise au goût du jour. “J’ai ressenti également un profond sentiment d’excitation face à un nouveau territoire chorégraphique où le rapport à l’espace et au temps, très différent du mien, stimulait mon appétit naturel de chorégraphe pour la rencontre avec des techniques corporelles éloignées des miennes”, ajoute José Montalvo.

 

Passé le temps de l’observation, une création a vu le jour, comme un pont entre deux cultures. Sur scène, l’on découvre 16 danseurs traditionnels, aux gestes codifiés depuis des générations, et dont le plus difficile pour eux fut de se sentir libres d’improviser. À travers leur pratique d’une danse tout en retenue, José Montalvo a cherché à exacerber leur extrême agilité et leur sens de la lenteur. Il s’est amusé à détourner la gestuelle des danses coréennes, grâce à la complicité et à l’inventivité des danseurs. “Par un jeu de construction/déconstruction des formes traditionnelles, explique le chorégraphe, nous créons un imaginaire inattendu et tentons ainsi de montrer que cette technique immémoriale peut nous parler d’aujourd’hui et créer des pièces résolument contemporaines.”

 

Un chantier de création qui s’est déroulé en trois temps, correspondant aux trois tableaux qui composent la pièce. Le premier, L’Âge du temps, qui a donné le titre au spectacle, est une réflexion joueuse, dynamique et festive, sur la notion d’héritage et d’invention. Le deuxième, Souvenirs de voyages, pose des questions sur notre condition humaine, la misère dans le monde, la solitude, l’espoir. Il se présente sous la forme d’un rêve, de sensations, d’impressions en désordre que pourrait ressentir un voyageur sur sa route. Enfin, Boléro, le dernier tableau, se présente comme une fête célébrant la vie et le désir à travers le rythme. Trois parties autonomes donc, aux tonalités sonores très distinctes, jouant avec les classifications de la culture musicale classique et de la culture populaire.

 

Pour José Montalvo, “on peut dans la même journée écouter de la musique baroque le matin ou de la musique électro-pop l’après-midi, et sortir bouleversé le soir par l’interprétation d’un concert de musique classique ou contemporaine, et inversement. Ce mélange des genres musicaux constitue véritablement notre vie quotidienne et j’ai cherché à retrouver ce mélange dans cette pièce”. On y retrouvera donc une composition de Michael Nyman, une musique d’Armand Amar, inspirée des musiques du monde, et le célèbre Boléro de Ravel. La projection vidéo est, comme toujours chez Montalvo, utilisée à bon escient. Pour cette production, il a pu collaborer avec Yann Arthus-Bertrand, qui lui a généreusement proposé de choisir parmi les rushes de son film documentaire, Human.

 

C’est bien la rencontre avec l’autre qui, depuis trente ans, anime le chorégraphe vidéaste dont la pulsation de l’œuvre se fonde sur des dialogues interculturels féconds.

Shiganè Naï de José Montalvo et la Compagnie nationale de danse de Corée

Du 19 au 21 octobre à 20h à la Maison des Arts.

Réservations au 01 45 13 19 19 ou sur www.maccreteil.com