Développement durable : la transition énergétique en marche

photo de pompe à chaleur

L’installation de deux nouvelles pompes à chaleur permet d’augmenter la récupération de la chaleur d’une eau puisée à 2000 m de profondeur.

 

Avec l’installation de pompes à chaleur supplémentaires à la sortie du puits de géothermie, la Ville dépasse aujourd’hui les 54% d’énergies renouvelables sur l’ensemble de son réseau de chauffage urbain.

 

Ce réseau, moderne et propre, est symbolique de la transition énergétique voulue par la Ville avec une utilisation majoritaire des énergies renouvelables et, à terme, une baisse des charges pour les propriétaires et les locataires des logements raccordés.

 

Inverser la “domination des énergies fossiles” dans le réseau de chauffage urbain pour lui substituer des énergies “propres” et renouvelables : ce pari lancé de longue date par la Ville est en passe d’être gagné. Aujourd’hui, le réseau de chaleur de Créteil dessert en eau chaude et en chauffage de nombreux équipements (écoles, université, hôtel de ville, entreprises), et beaucoup d’immeubles d’habitations représentant quelque 58,3% de l’habitat cristolien. Grâce à ce réseau, ce sont plus de 60 000 habitants, soit les deux tiers des Cristoliens, qui bénéficient d’un chauffage sûr, propre et économique.

 

Pour donner la priorité aux énergies renouvelables, la Ville de Créteil a conclu un accord avec la Scuc (Société de chauffage urbain de Créteil), délégataire du service public pour l’exploitation du réseau de chauffage urbain, pour engager dès 2013, des travaux afin de porter à plus de 50% la part des énergies renouvelables et obtenir un taux de TVA réduite sur la part du coût de l’énergie. Cette opération doit permettre de baisser, à terme, les charges de chauffage des habitants raccordés au réseau et contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

 

Un ensemble cohérent aux techniques innovantes

 

Très techniques, les travaux ont consisté à accroître la part de récupération de chaleur d’origine géothermique grâce à l’augmentation du débit de pompage de l’énergie thermique et au raccordement sur le réseau général de plusieurs chaufferies, dont celles des quartiers Chenevier-Déménitroux et de l’Échat-Est. Plusieurs interconnexions des réseaux secondaires ont ainsi été réalisées pendant l’été 2013, afin de n’en former plus qu’un seul à l’échelle de la ville.

 

De même, la fusion du réseau du quartier de La Brèche avec celui du centre-ville permet aujourd’hui d’optimiser et sécuriser l’ensemble de la distribution des différentes énergies. Enfin, les travaux de modernisation sur la géothermie ont permis d’améliorer considérablement la récupération de chaleur, via la maîtrise des températures des eaux réinjectées dans le puits de géothermie, et d’augmenter la production annuelle du puits grâce à l’installation d’une combinaison de pompes à chaleur haute température d’environ 5 MW. Créteil ne compte cependant pas en rester là. En effet, d’autres progrès sont possibles et envisagés, notamment avec les études engagées sur l’implantation d’une usine biomasse qui viendrait s’ajouter au dispositif.  Un plus pour le réseau de chauffage urbain de Créteil qui fait déjà figure d’exemple en région parisienne.

 

 

Booster une chaleur naturelle

Pour franchir le seuil des 50% d’énergies renouvelables, la Ville de Créteil, en partenariat avec la Scuc (Société de chauffage urbain de Créteil), a engagé un vaste programme de travaux, dont l’installation d’un système de pompes à chaleur haute température sur le circuit de la géothermie. Deux pompes à chaleur industrielle haute température, d’une puissance totale de 8 MW, ont été installées sur le site. L’installation de ces pompes a nécessité la construction d’un nouveau bâtiment au-dessus de celui dédié à la géothermie.

Les pompes à chaleur sont raccordées en série avec les équipements existants. Cette configuration permet d’améliorer la récupération de la chaleur de la géothermie et de maximiser le rendement des pompes. Ainsi, l’eau à 72°C circulant dans les échangeurs géothermiques passe dans les condenseurs des pompes à chaleur qui portent la température de cette dernière à 88°C. Ce dispositif innovant permet de valoriser 27 000 MWh d’énergie renouvelable sur le réseau de chauffage urbain.

Ce qui correspond à une émission de 6022 tonnes de CO2 économisées.

 

Le réseau de chaleur de Créteil

 

Long de 30 km, le réseau de chaleur de Créteil alimente en souterrain 245 sous-stations à partir de 10 centrales de production pour une puissance de 260 MW. Une équipe de 27 personnes travaillent en permanence sur ce réseau pour assurer son bon fonctionnement.

 

Sur la ville, la chaleur est produite par deux centrales de cogénération (production de chaleur et d’électricité), un puits de géothermie, la récupération de la chaleur générée par l’usine d’incinération des ordures ménagères et, enfin, par neuf chaufferies mixtes fonctionnant au gaz et au fioul domestique. Quatre types d’énergie “cohabitent” donc dans le réseau : le gaz, le fioul, la chaleur des nappes géothermales et la récupération de la chaleur produite par l’incinération des ordures ménagères.

 

Avec la récupération de chaleur produite par l’usine d’incinération, la géothermie est aujourd’hui l’une des principales composantes de la production énergétique du réseau de Créteil. À partir de la nappe d’eau géothermale située à près de 2000 m de profondeur, le prestataire de la Ville prélève de l’eau chaude à environ 72°C. L’eau chaude remontée en surface passe dans un échangeur afin de recueillir sa chaleur puis est réinjectée dans la nappe. Chaque année, quelque 54 000 MWh sont ainsi produits à partir de cette centrale géothermique.

 

Article de Créteil, Vivre Ensemble, décembre 2014 n°347