Eddy de Pretto : Créteil, c’est la ville qui m’a tout apporté
eddy de Pretto

Encore inconnu du public il y a à peine un an, Eddy de Pretto, auteur-compositeur-interprète, est, à 24 ans, la révélation musicale de ce début d’année. Il revient sur son enfance à Créteil, la ville qui a forgé son identité et lui a permis de vivre son rêve éveillé de chanteur. Un style musical composé d’un mélange de battements urbains et de variété moderne qui ne laisse personne indifférent. Rencontre…

 

Créteil Vivre Ensemble : Où avez-vous grandi à Créteil ?

Eddy de Pretto : J’ai grandi à Kennedy dans le Bas du Mont-Mesly. Mon immeuble était situé non loin du parking du magasin Lidl. J’ai été à l’école primaire du Jeu-de-Paume qui, maintenant, se nomme l’école Léo Orville. J’ai d’ailleurs constaté qu’elle a été totalement refaite. À l’époque, c’était un peu un terrain vague autour de l’école, on s’amusait à se faire peur en disant qu’il y avait des fantômes (rires). Mes parents m’ont ensuite inscrit au collège privé De Maillé, puis j’ai fini mon cursus scolaire au lycée Léon Blum.

 

CVE : Quand et comment vous est venu le goût de la musique ?

EdP : J’ai toujours fait de la musique. J’ai fréquenté les équipements de la ville, dès mon enfance. J’ai commencé avec des cours de théâtre à la MJC du Mont-Mesly. J’ai ensuite fréquenté la MPT de La Haye-aux-Moines pour prendre des cours de chant durant plusieurs années avec le professeur Horacio Kakaki. Lorsque j’étais au lycée Léon Blum, j’ai choisi une option cinéma. Toujours ce côté artistique qui me plaisait beaucoup. J’avais un groupe de musique avec lequel j’ai d’ailleurs passé des auditions lors de concours de découverte de talents organisés par la Ville.

 

CVE : Avez-vous participé à des événements de la ville comme Jour de fête, la Fête de la musique… ?

EdP : Oui, je participais au carnaval de la ville, qui, à l’époque, ne s’appelait pas encore “Jour de fête”. On y allait en famille, c’était cool. On était déguisé. Grâce à mes cours de théâtre, on préparait des mises en scène, il y avait tout un programme, on se préparait pour une grande parade qui était vraiment géniale !

 

CVE : Quel regard portez-vous sur Créteil aujourd’hui ? Y revenez-vous de temps en temps ?

EdP : Oui, ma mère habite toujours au même endroit. Créteil, c’est la ville qui m’a tout apporté, qui a fait ma niaque, m’a éduqué. Elle est liée à ma mère, à la façon dont j’ai grandi, à mes amis, j’y tiens donc particulièrement. À l’époque, il y avait toujours cette façon de dire que la banlieue était en marge, qu’on n’avait pas les mêmes chances que tout le monde. C’est justement cela qui me galvanisait pour tout dépasser et prouver que la banlieue, c’est une richesse et non un frein.

 

eddy de Pretto

Eddy de Pretto, en visite à la MPT de la Haye-aux-Moines, retrouve son professeur de chant Horacio Kakaki.

 

CVE : Justement dans la chanson Beaulieue, vous avez des mots forts pour la ville de votre enfance, Créteil : “C’est mon ADN, elle est belle, immense, diverse, populaire, souriante, quadrillée, fleurie, pédagogue, c’est ma favorite”. C’est un bel hommage… Quel est le message que vous souhaitez faire passer ?

EdP : Créteil est un point de départ dans ma vie. Cette ville m’a offert énormément de choses, et c’est ce que j’explique dans cette chanson. Elle m’a permis de m’envoler pour vivre mon rêve. C’est un peu comme le rêve américain quand tu arrives à Paris, là où tout est possible.

 

CVE : Que pouvez-vous dire aux jeunes qui veulent réussir dans la musique ?

EdP : Il faut croire en soi, avoir la volonté, la niaque. Si tu ne peux pas passer par la porte, tu passes par la fenêtre, si tu ne peux pas passer par la fenêtre, tu passes par la cheminée… Ne jamais baisser les bras, toujours rebondir sur ses échecs, se donner les moyens de rencontrer les bonnes personnes, d’être aux bons endroits, de s’entourer des gens qui pourront t’élever, te pousser, te donner des objectifs.

 

CVE : Vous êtes actuellement en tournée. Qu’est-ce que vous procure la scène, la rencontre avec le public, les salles qui affichent complet… Cette notoriété soudaine n’est-elle pas trop dure à gérer ?

EdP : Ça va… C’est le miroir qui m’impressionne et parfois me donne le vertige, ce que cela représente pour les gens. Mais j’essaye d’avoir du recul, une distance pour justement me rendre compte de tout ça et garder la tête froide. Je suis très heureux de pouvoir faire de ma vie ce dont j’ai toujours rêvé, c’est clairement un rêve de gosse. Il y en a qui veulent être pompiers, par exemple. Moi, je voulais être chanteur, sur la scène, dans la lumière et, aujourd’hui, c’est ce qui se passe, donc je suis ravi. Aujourd’hui, je suis sur un nuage.

 

CVE : Serait-il possible d’envisager un concert à la Maison des Arts de Créteil ?

EdP : Oui tout à fait, ça me tient à cœur. Je serais ravi d’être de retour à Créteil, sur scène. En attendant, je peux dire aux Cristoliens de profiter de cette belle ville fleurie ! Moi, ce que j’ai aimé à Créteil, c’est cette mixité, la tolérance, le vivre ensemble, c’est l’ambiance qu’a inculquée le maire, Laurent Cathala, et j’espère que ça continuera comme ça. J’en garde les meilleurs souvenirs.

 

Eddy de Pretto. Album Cure sorti le 2 mars 2018. En tournée dans toute la France jusqu’en novembre 2018.

Plus d’infos sur le site www.eddydepretto.com

 

Article de Créteil, Vivre Ensemble, mai 2018, n°382