Les expos 2015
photo de la galerie d'art de créteil

Claire Colin-Collin

17 janvier au 14 février 2015

 

Je pars d'un fond. Un espace de couleur, dont il s'agit d'interroger la profondeur. Ou la vacuité. C'est une peinture abstraite. Une confrontation à la surface. Une tension entre ouvrir et obturer : ouvrir, si c'est un mur; obturer, si c'est un vide. Je répète des actes envers cette surface : remplir, vider, percer, entamer. Le trait la découpe et s'y inscrit en même temps. Il la tient et la nie, il zone, cerne, se noue. Il la peigne ou s'y dépose comme par erreur. Est-ce que ça devient un lieu ?

 

Un geste couvre le précédent : l'annule-t-il ? En l'altérant, que crée-t-il ?

Je barre. La rature dessine. Ce qui se perd donne lieu à ce qui reste. Une apparition est permise par la destruction de ce qu'il y avait dessous. Une errance se dessine, autour d'une absence. (Les gestes de peinture, à force, révèlent peut-être un corps, dans sa puissance et sa pauvreté.)

 

Arrivent des masses, des êtres. Des noyaux durs deviennent des spectres. Des spectres deviennent des noyaux durs. L'empilement des couches, les recouvrements, les retraits, luttent avec la disparition. Obturation, masquage, dévoilement, sédiment, oblitération, stratification, résurgence, effacement.

 

La peinture refuse de ne pas durer. Elle est cette tentative tenace et illusoire de fixer quelque chose pour toujours. Le faire tenir sur la toile comme sur la paroi rocheuse. (Ce "quelque chose" peut être un sujet mais ce "toujours" est peut-être le seul.) Est-ce que ça tient en face de moi pour toujours ? Ce qui était devant passe derrière ce qui est devant. Et ainsi de suite. Pour toujours.  Et parfois ce qui était derrière repasse devant. Et ainsi de suite. Pour toujours. Et caetera.

 

Claire Colin-Collin, avril 2014

 

photo de l'exposition de claire colin-colin

 Site Internet : http://clairecolin-collin.ultra-book.com

 

 

Julien Des Monstiers  14 mars au 18 avril 2015 

 

Depuis quelques années maintenant j’ai radicalisé ma pratique en peinture. Elle est plus obtuse. Si mes tableaux sont toujours narratifs, c’est une narration sans figuration, une narration par le geste et par la pensée. Je m’intéresse aux surfaces, aux motifs et aux textures, là où la peinture a ses limites. C’est un jeu d’axes, en mettant au mur ce qui est au sol (tapis parquets…) les rapports à l’horizontalité ou à la verticalité sont brouillés et il ne reste finalement que de la pure peinture à contempler. Ce prétexte me fascine. Il s’agit bien je crois d’adopter un point de vue omniscient, ubiquiste, sur le tableau, regarder à la fois l’ensemble, le cadre, le motif peint et la texture de ces motifs.

 

Ce sont trois dimensions, mais dans un objet (presque) plat, une sorte de nomadisme de l’immobilité. Après le motif d’un tapis par exemple, il y a la surface, cousue ou brodée, puis, dans les mailles et le savoir-faire un nouveau monde qui s’offre au regard, un champ quasi cosmique, une profondeur dans la surface. Il y aura toujours plus d’informations dans un centimètre carré d’un tapis vieilli par le temps que dans cent mètres carrés de pixels. J’expérimente ces savoirs artisanaux, ces textures et ces prétextes pour amener la peinture là où elle n’est plus.             

 

photo de l'exposition de julien desmonstiers

 

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Noémie Sonck

du 12 septembre au 17 octobre 2015

 

Suivant l’hypothèse d’un monde d’images et une époque de la visibilité, peindre d’après le réel consisterait aujourd’hui à peindre d’après photo. (…) L’artiste Noémie Sonck retourne cette image d’un monde d’images à travers son travail pictural où l’imagier se dédouble en auteur d’images imaginées. Elle fait œuvre d’un jeu hybride – la confrontation entre deux types de réalité (le réel / l’image) et la forme particulière de résistance de chacune qui se dessine entre les genres, les pratiques et les médiums.

(Extrait Luc Jeand’heur)  

photo de l'exposition de noémie sonck                           photo de l'exposition de noémie sonck

 

Vernissage le samedi 12 septembre à 18h30
Hors d’œuvre : mardi 15  septembre à 12h15

Conférence illustrée : samedi 3 octobre à 16h

Prolongations jusqu’au 23 octobre pour les centres de loisirs et partenaires

 

Yuichiro Moriyama

du 14 novembre au 12 décembre 2015

 

photo de l'exposition de Yuichiro Moriyama

 

"Un moment arrive où je m’inspire d’une image qui me semble appartenir à « un autre monde » : celle d’un univers parallèle qui m’apparaît dans la vie quotidienne à l’aide de jeux de reflets, de miroirs ou de fenêtres, ou tout simplement une vue merveilleuse ou étrange. Comme cette image, virtuelle, comprend plus de romantisme que la réalité, elle exerce sur nous un pouvoir de séduction et domine de plus en plus le monde réel. Une couleur en imprègne une autre, comme si les deux univers se mélangeaient. Et je peins ce phénomène."

 

Vernissage le samedi 14 novembre à 18h30

Hors d’œuvre : mardi 17 novembre à 12h15

Conférence illustrée : samedi 5 décembre à 16h