À mi-chemin entre les écoles de la Habette et des Sarrazins, le jardin partagé de la rue des Corbières disposera de parcelles à vocation pédagogique.

Les jardins collectifs fleurissent un peu partout dans Créteil et contribuent à la convivialité dans les quartiers. Dernier-né, le jardin partagé et pédagogique de la rue des Corbières dans le quartier des Sarrazins.

Pas un quartier de Créteil ne semble échapper à la passion du jardinage. En effet, depuis quelques années, on voit fleurir aux quatre coins de notre ville, des jardins collectifs. Qu’on les appelle jardins partagés, comme à la MPT des Bleuets-Bordières ou au Centre socioculturel Madeleine-Rebérioux, jardins pédagogiques, aux écoles Mendès-France et Savignat, ou jardins familiaux pour les parcelles gérées par la Ville, ils ont tous pour objectif de conjuguer améliorations du cadre de vie, du lien social et du développement durable.

C’est également le but du jardin partagé et pédagogique que la Régie de quartier vient d’ouvrir. Il est situé dans la rue des Corbières, à proximité de l’école des Sarrazins, sur un terrain que la Ville a cédé à la Régie qui porte le projet en partenariat avec le conseil de quartier. Mi-janvier, l’espace clos de 1200 m² ne présentait qu’une belle pelouse et un abri collectif destiné au rangement des outils de jardinage. Mais courant février, il devrait montrer un autre visage, les parcelles ayant été attribuées. Une vingtaine de jardiniers amateurs pourront s’adonner à leur passion sur des parcelles de 25 m² maximum. La cotisation annuelle, pour la location de ce carré de potager, s’élève à 20 €. “Cette cotisation est nécessaire pour avoir un fonds pour l’entretien et l’achat de matériel”, expliquait Valia Robin, directrice de la Régie, lors de la présentation du projet au conseil de quartier, le 13 octobre 2016. Les locataires devront également respecter le règlement des lieux adopté le 5 janvier, pendant la réunion d’information et d’inscription au jardin partagé.

À la fin de l'été, les jardins de la rue des Vignes étaient resplendissants.

Ce règlement, auquel ils ont pu apporter des amendements, impose, notamment, de jardiner durable, c’est-à-dire sans utiliser de produits phytosanitaires et en adoptant des gestes qui respectent l’environnement. À cet effet, un récupérateur d’eau de pluie et un composteur ont été installés. Enfin, les locataires pourront compter sur les bons conseils de l’animateur du jardin partagé, Bernard Capelle. Ancien employé du service des Parcs et Jardins de la Ville, ce retraité habitant le quartier s’est, dans un premier temps, investi au sein de la commission environnement du conseil de quartier pour travailler sur ce projet. Puis, dans un deuxième temps, il a suivi une formation d’animation au jardin et une autre sur le compostage.

Rapprocher les générations

Avec l’ouverture du jardin partagé, Bernard va transmettre ses connaissances aux locataires des parcelles et s’attacher à créer de la convivialité. Car si l’écologie est un thème majeur du projet, “ce jardin a (aussi) pour vocation de renforcer le vivre ensemble”, stipule le règlement. “Il ne s’agit pas de créer des jardins familiaux où chacun cultive dans son coin”, expliquait Jean-Jacques Porcheron, président de la Régie de quartier, lors de la réunion d’information et d’inscription au jardin partagé, le 5 janvier dernier. “Les jardiniers partageront les graines, leur production, les techniques de culture. C’est aussi une façon de remettre de la vie dans le quartier, de favoriser le rapprochement entre les générations.”

Traduisant cette volonté d’échanges intergénérationnels, des parcelles ont été attribuées à l’école des Sarrazins et à celle de La Habette afin d’y développer des activités pédagogiques. Le Théâtre des Coteaux-du-Sud a également fait part de son intérêt pour ce nouveau lieu de vie sociale dans le quartier et y organisera des moments festifs.

Habitants et associations du quartier témoignent donc d’un vif intérêt pour ce projet qui semble s’acheminer tout droit vers le succès. Une réussite qui pourrait faire le bonheur des habitants d’autres quartiers puisque le président de la Régie a déclaré que “si l’expérience réussit, on peut imaginer de développer d’autres projets en accord avec les bailleurs et la Ville.”

De plus en plus de jardins collectifs… et de demandeurs

Les jardins familiaux sont des lieux très appréciés des Cristoliens. Malgré une offre en constante augmentation, la liste des personnes en attente d’attribution d’une parcelle ne désemplit pas, puisqu’il y a près de 150 demandeurs pour 105 parcelles… déjà toutes attribuées.

Ces parcelles, gérées par le service des Parcs et Jardins de la Ville, sont réparties sur sept sites : dans le quartier des Bordières (39 parcelles), avenue Laferrière (14 parcelles), rue de Brie (4 parcelles), rue du Petit-Bois (3 parcelles), rue des Caillotins (10 parcelles), rue des Vignes (24 parcelles) et dans le secteur Habette/Terray (12 parcelles).

À cela, il faut ajouter le jardin familial à proximité du château d’eau de La Habette qui a été confié à Emmaüs pour des actions d’insertion et de solidarité. Il y a aussi les jardins familiaux de la rue de la Prairie et de la rue des Écoles, gérés par La Ligue du coin de terre et, enfin, le jardin partagé de la MPT des Bleuets-Bordières et celui du Centre socioculturel Madeleine-Rebérioux.

Article de Créteil, Vivre Ensemble, février 2017, n°369