Santé : l'hypnose entre à l'hôpital

photo du chic

 

Le Centre hospitalier intercommunal de Créteil (Chic) continue d’étendre son offre de soins en développant de nouvelles techniques. Connaissez-vous l’hypnose thérapeutique ?

 

Allongé sur un brancard, un petit garçon s’imagine en train de nager avec des dauphins. Pourtant, la réalité est tout autre : il est sur le point d’être opéré. Pour lui comme pour une centaine de patients par an, le Chic propose d’accompagner certaines interventions par de l’hypnose thérapeutique. Cette technique, permettant de faire abstraction de la réalité extérieure, correspond à un état de conscience modifié, différent du sommeil ou de l’état de veille. Utilisée depuis 2013 dans les blocs opératoires et au cours de certains gestes médicaux, associée ou non à une anesthésie locale, cette approche présente de nombreux avantages pour les patients.

 

Diminution de la douleur et de l’anxiété

 

L’hypnose permet, en effet, de diminuer l’anxiété liée à un geste médical et d’agir sur la perception de la douleur. “Le stress augmente la douleur, explique Sophie Le Bourdiec, infirmière anesthésiste au Chic. Le fait d’être ailleurs, de penser à autre chose, détend et fait oublier la douleur.” Les suites opératoires sont également plus légères, car en limitant l’anesthésie, la récupération du patient est plus facile. Les professionnels hypnopraticiens de l’hôpital (médecins ou infirmiers anesthésistes formés à l’hypnose) accompagnent des coloscopies ou endoscopies, sont présents auprès d’enfants, lors d’interventions chirurgicales ou de gestes anxiogènes, et aux côtés des patients lors d’opérations plus lourdes pour lesquelles une anesthésie engendrerait des complications.

 

Afin de préparer plus spécifiquement les enfants, le Chic a mis en place l’Atelier du rêve, un rendez-vous visant à expliquer et anticiper les différentes étapes de l’intervention. Le recours à l’hypnose est décidé en concertation avec le patient, le praticien et le médecin anesthésiste. “Cette pratique repose sur un lien de confiance entre l’hypnopraticien et le patient, poursuit Sylvie Le Bourdiec. Il n’y a aucune perte de contrôle, c’est le patient qui fait tout.” Certaines personnes sont plus expansives que d’autres, font des mouvements, parlent ou chantent. “Cela nécessite une grande adaptabilité du personnel soignant, précise Isabelle Duhem, cadre de santé des blocs opératoires. Il règne, dans les blocs opératoires, un excellent climat de confiance. Si les patients en tirent des bénéfices, les soignants aussi.”

 

Cette pratique étant de plus en plus prisée, d’autres professionnels de l’hôpital vont se former l’an prochain afin de développer leurs interventions, notamment auprès des futures mamans.

 

Article de Créteil, Vivre Ensemble, novembre 2015, n°356