Un chauffage urbain plus propre et moins cher

Des travaux d’aménagement du réseau de chauffage urbain démarrent en mars 2013. Ils permettront de porter la part des énergies renouvelables dans la production de chaleur à plus de 50%, ce qui contribuera à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. À la clé, une baisse de la facture pour les usagers.

 

Photo des canalisations du chauffage urbain de Créteil

 

Le réseau de chauffage urbain de Créteil, véritable “chauffage central” à l’échelle de la ville, couvre les besoins en chauffage et en eau chaude de plus de 60 000 habitants. Il dessert de nombreux équipements (écoles, université, hôtel de ville, bâtiments de l’entreprise Essilor…) et une grande partie des habitations. Au total, 33 264 équivalents logements sont raccordés au réseau, ce qui représente 58,3% de l’habitat cristolien.

 

La chaleur, transportée sous forme d’eau chaude, est distribuée dans l’ensemble des logements et équipements par 29,6 kilomètres de canalisations qui empruntent le sous-sol des voies publiques. Elle est produite par neuf chaufferies mixtes fonctionnant au gaz et au fuel domestique, deux centrales de cogénération (chaufferies qui produisent de l’électricité), un puits de géothermie, l’usine d’incinération des ordures et, en cas de nécessité, onze chaufferies de secours. 

 

Autrement dit, le réseau de chauffage urbain a recours à quatre types d’énergie : le gaz, le fuel, le captage de la chaleur contenue dans le sol (géothermie) et la récupération de la chaleur produite par l’incinération des ordures ménagères.

 

Afin de poursuivre son effort pour le développement durable, la Ville de Créteil a conclu un accord avec la SCUC*, délégataire du service public pour l’exploitation du réseau de chauf­fage urbain, qui engagera des travaux permettant de porter la part des énergies renouvelables à 50%.

 

Réduire les émissions de CO2 et le taux de la TVA

 

Cette opération permettra de réduire les émissions de CO2, principal gaz à effet de serre, qui dépendent directement du volume de gaz ou de fuel brûlé pour produire de la chaleur. Elle permettra, en outre, d’atténuer les variations du prix des énergies fossiles. Enfin, elle autorisera une réduction du taux de TVA de 19,6% à 5,5% sur la part du coût de l’énergie, ce qui permettra de faire baisser les charges de chauffage des habitants raccordés au réseau.

 

Pour atteindre ces objectifs, plusieurs chantiers seront ouverts. Tout d’abord, la récupération de chaleur issue de l’usine d’incinération des ordures ménagères sera accrue grâce à l’augmentation du débit de pompage de l’énergie thermique et au raccordement sur ce réseau de la chaufferie P (rue de l’Orme-Saint-Siméon dans le quartier Chenevier-Déménitroux) ainsi que celle de l’Échat-Est (rue Gustave-Eiffel). Grâce à ces travaux, l’énergie thermique délivrée sur le réseau de chaleur de la ville par l’incinération des déchets passera ainsi de 93 000 MWh (mégawatts/heure) à 118 000 MWh par an.

 

Par ailleurs, des travaux d’interconnexion du réseau du quartier de La Brèche et de celui du centre-ville compléteront les deux premières opérations de raccordement. Au terme de ces opérations, les quatre réseaux de chauffage urbain de la ville seront unifiés, optimisant ainsi la distribution des différentes sources de chaleur. De plus, ces interconnexions sécuriseront le réseau en permettant la mise à l’arrêt d’une chaufferie sans perturber l’approvisionnement d’énergie.

 

Parallèlement au maillage des réseaux, des travaux de maîtrise des températures des eaux réinjectées dans le puits de géothermie seront réalisés sur les installations du Mont-Mesly, autour du centre commercial Kennedy, pour améliorer la récupération de la chaleur. Enfin, une pompe à chaleur haute température d’environ 5 mégawatts sera implantée sur le puits de géothermie afin d’optimiser la chaleur produite et d’augmenter la production du puits de 21 800 MWh par an.

 

Pour tous renseignements complémentaires, composez le n° vert 0 800 19 00 46 (direction générale des services techniques de la Ville de Créteil).

 

* La société de chauffage urbain de Créteil est une filiale de Dalkia, division Énergie de Véolia Environnement.

 

Des travaux de raccordement

 

Afin de limiter les nuisances, les chantiers seront réalisés aux beaux jours, d’avril à septembre. La pose des  différentes canalisations nécessaires au maillage des réseaux et au raccordement à l’usine d’incinération se fera principalement sous chaussée ou sous zone de stationnement.

 

Des déviations ponctuelles et locales devront donc être mises en œuvre tant pour les automobiles que pour les circuits d’autobus.

 

Enfin, lors des phases de raccordements des différents réseaux, des coupures de distribution d’eau chaude sanitaire,  très ponctuelles (une journée au plus), annoncées par voie d’affichage dans le hall des immeubles, seront programmées. Trois secteurs sont concernés par les travaux d’interconnexion des réseaux (voir ci-dessous).

 

Cliquez sur l'image ou ici pour afficher la carte en grand format (PDF)
Carte représentant l'interconnexion des quatre réseaux de chauffage à Créteil

 

Un peu d'histoire

 

Dans la première moitié du XXe siècle quelques grandes villes comme Paris, Strasbourg ou Grenoble s’équipent d’un réseau de chauffage urbain. Ces réseaux se développent largement entre 1950 et 1970, avant de marquer une pause dans leur croissance. Les chocs pétroliers ravivent l’intérêt pour les réseaux de chaleur dans les années 1980. De nombreux puits de géothermie sont forés, durant cette décennie, en Île-de-France. Enfin, depuis les années 2000, on assiste à l’accroissement de la part des énergies renouvelables dans

la production de chaleur afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

 

À Créteil, la Croix-des-Mèches fut le premier quartier doté d’un réseau de chauffage urbain (1970). Ce réseau n’a cessé de s’étendre au fil des années. Fonctionnant d’abord avec des énergies fossiles (gaz et fuel), le réseau de Créteil a ensuite diversifié ses sources de chaleur. Le puits de géothermie a été mis en service en 1985.

 

Il a d’abord desservi le quartier du Mont-Mesly pour s’étendre ensuite aux quartiers du secteur Sud. La cogénération a été introduite en 1997 dans les quartiers de l’Échat et du Mont-Mesly.

 

Enfin, depuis novembre 2008, l’usine d’incinération fournit de la chaleur aux quartiers du secteur Ouest.

 

Les sources d'énergie du chauffage urbain de Créteil

Actuellement, le gaz est la principale source d’énergie utilisée. Sur la saison de chauffe 2011/2012, il représentait 55,1% des énergies aconsommées pour la production de chauffage, soit 236 761 MWh. Il est suivi par la récupération de la chaleur produite par la combustion des déchets de l’usine d’incinération de Créteil (127 023 MWh, soit 29,6% des énergies consommées). Enfin, la production géothermale représente 13,1% des énergies consommées (56 145 MWh) et le fuel domestique 2,3% (9 725 litres). Les énergies renouvelables constituent ainsi près de 42% des énergies utilisées pour la production de chaleur.

À l’issue des travaux, la part des énergies fossiles sera notablement réduite. Le gaz ne représentera plus que 43,7% des énergies consommées et la part du fuel domestique restera stable (2,3%). Quant aux énergies renouvelables, elles constitueront 54% des sources de chaleur (22% pour la géothermie et 32% pour l’incinération des déchets.)

 

Article de Créteil, Vivre Ensemble, mars 2013, n°330