Vie scolaire : prévenir le décrochage scolaire
Classe école

Une Unité mixte et mobile d’intervention scolaire (Ummis) intervient dans plusieurs écoles de la ville, afin de prévenir le décrochage scolaire. Ce projet pilote, très innovant, implique l’élève, les enseignants et des professionnels du soin, afin d’amener l’enfant sur le chemin de la réussite.

 

Ummis : c’est l’acronyme d’un projet très réfléchi et prometteur en direction des plus fragiles. Depuis peu, l’Unité mixte et mobile d’intervention scolaire agit dans quatre écoles maternelles et élémentaires de la ville. Son rôle : prévenir le décrochage scolaire par une méthode innovante, impliquant étroitement l’équipe éducative, l’élève en difficulté et sa famille, ainsi que toute autre personne ressource, en fonction de la situation. Ce nouveau partenariat est conduit par le professeur Jean-Marc Baleyte, chef du service de Pédopsychiatrie au CHIC en collaboration avec la Maison de l’adolescent du Val-de-Marne et l’Académie de Créteil (Direction des services départementaux de l’Éducation nationale).

 

À l’origine du projet, un constat corroboré par plusieurs études : l’augmentation de la violence en milieu scolaire, tous âges confondus, avec des “enfants, souligne le professeur, gravement perturbateurs qui viennent déborder les capacités de contenance des établissements […] et mettent de plus en plus en difficulté enseignants et personnels de direction”. Autant de situations complexes à gérer et pour lesquelles chaque institution se sent isolée, voire désemparée. L’élève en décrochage scolaire est ainsi parfois ballotté de l’école au CMP (centre médico-psychologique), des services hospitaliers à ceux de la Justice, etc.

 

L’école, l’élève et l’Ummis

 

C’est ainsi qu’est née l’idée de renforcer les liens entre Éducation nationale et services de soins, en vue de construire un diagnostic global et commun de la situation de l’élève. “Cette modalité de réponse, avec des mesures coordonnées, nous semble la plus à même de permettre aux élèves qui expriment une souffrance sur le lieu scolaire de (re)trouver leur place et de favoriser leurs apprentissages”, indique Jean-Marc Baleyte.

 

L’Unité pourra être saisie par le responsable de l’établissement scolaire, dès lors que celui-ci considère qu’un élève est en situation de crise qui met sa scolarité en échec, et même celle des autres élèves de sa classe. Dès lors, l’Ummis se déplace et propose une première évaluation avec la collaboration de tous les partenaires. Dans la foulée, elle propose un contrat engageant les trois parties, à savoir : l’école, l’élève et sa famille, et l’Ummis. Constituée, notamment, d’un pédopsychiatre, d’un orthophoniste, d’un psychologue, d’un éducateur spécialisé, d’un assistant de service social ou encore d’un enseignant spécialisé, l’équipe se veut foncièrement pluridisciplinaire.

 

Créer des synergies

 

“L’Ummis proposera donc de façon systématique un dialogue péda­gogique avec un enseignant, une évaluation pour mieux cerner les troubles des apprentissages, une consultation familiale, des consultations avec le pédopsychiatre, un accompagnement social et éducatif, ou encore des réunions pouvant avoir lieu là où cela paraîtra pertinent pour le jeune (sur le lieu scolaire, à son domicile, sur les lieux de soin, etc.).” Les niveaux d’intervention seront donc très variés. “Ce qu’il y a de novateur dans ce projet est de penser le soin […] au plus proche de l’enfant et de son environnement", conclut le pédopsychiatre du CHIC, Rémy Bailly. "L’idée est ainsi d’harmoniser sur un même tempo les efforts conjugués de tous afin de créer des effets de synergie.”  

 

Chaque trimestre, il pourrait y avoir entre dix et vingt nouvelles situations traitées. La durée de la prise en charge sera d’environ six mois. En cours de mise en place dans les écoles cristoliennes – quatre à ce jour –, ce projet pilote pourra se déployer dans le secondaire en fonction des résultats obtenus.

 

Article de Créteil, Vivre ensemble, juin 2018, n°383