Ces fleurs qui reconquièrent le milieu urbain

Photo de violettes des chiens

 

Derrière les mots « biodiversité ordinaire »  se cachent des petites fleurs qui reconquièrent la ville après un exil bien peu mérité ! Chacune œuvre à sa manière dans l'écosystème urbain.

 

Le printemps s’installe enfin et déjà des petites fleurs anonymes ressurgissent dans les pelouses, au creux des murs et sur les chemins. Après avoir disparu des villes et des campagnes depuis plusieurs décennies, elles reviennent à Créteil, encouragées par une utilisation moindre de désherbants par les jardiniers. Quelles sont ces plantes ?

 

La pâquerette aime vivre en bande. Et pour cause : elle se reproduit par stolon (des « racines » aériennes). La pâquerette fleurit toute l’année et orne les pelouses de ses petites pétales blanches ornées de rose à l’approche de son cœur jaune. La "petite sœur" de la marguerite est l’une des fleurs préférée des enfants. Elle fait partie depuis longtemps des fleurs ornementales, avec des variétés à fleurs doubles, par exemple. À Créteil, elle s’épanouit sur quasiment toutes les pelouses entretenues par les jardiniers.

 

Photos de pâquerettes
La pâquerette est particulièrement présente sur le Mont Mesly

 

Le lamier pourpre est une plante plus discrète qui fait partie de l’immense famille des labiées, connue pour abriter les différentes variétés de menthe. Comme toutes les plantes de cette famille, très commune en Europe, elle attire les abeilles. Elle fait partie de ce qu’on appelle les plantes nectarifères. Elle est aussi un excellent couvre-sol car elle n’étouffe pas les autres plantes et protège le sol de la sécheresse. Le lamier pourpre apprécie les talus ainsi que les pelouses et aime à se lover sous les pieds d’arbres ou d’arbustes. D’une hauteur de 10 à 30 cm, il abrite ses petites fleurs mauves derrière des feuilles gaufrées en forme de cœur. Il fleurit du printemps jusqu’à l’automne et ses fleurs peuvent être consommées, de préférence cuites, comme les fanes de radis. À Créteil, cette plante est présente sur les talus ainsi que sur les pelouses fauchées ou tondues au maximum une fois par mois.

 

Photo de lamier pourpre
Lamiers pourpres sur le talus du Jeu de Paume

 

La cymbalaire est une petite plante qui pousse exclusivement dans les murs, comme la petite fougère appelée asplenium ruta-muraria ou Rue des murailles. Ces deux plantes, dont la première fleurit du printemps jusqu’aux gelées, ne sont pas sensibles à la sécheresse et ne sont pas dangereuses pour les murs. Elles sont donc de précieux alliés pour le jardinier durable qui les cultivent pour leurs qualités ornementales en milieu minéral.

 

Photo d'une cymbalaireLa cymbalaire pousse exclusivement sur les murs, ici dans les anfractuosités d'un mur du vieux Créteil

Photo d'un asplenium
Comme la cymbalaire, la Rue des murailles ne présente aucun danger pour les murs

 

Enfin, la violette des chiensviola canina de son vrai nom, aime les milieux ouverts et plutôt ensoleillés. Elle accompagne l’arrivée du printemps de sa floraison mauve claire unique et forme des tapis où se mêlent volontiers pâquerettes et pissenlits.

 

À Créteil, elle s’épanouit sur quasiment toutes les pelouses entretenues par les jardiniers. Elle est particulièrement présente sur le Mont Mesly. Si vous en trouvez ailleurs, n’hésitez pas à nous faire signe !

 

Photo de violettes des chiens
La violette des chiens aime les milieux ouverts et plutôt ensoleillés

 

Chacune de ces petites plantes joue un rôle dans la grande organisation de la nature. Il n’y aura pas d’abeilles s’il n’y a aucune fleur à butiner, par exemple. Toutes ces plantes ont aussi des propriétés médicinales et participent à la protection des sols. Le meilleur moyen de les protéger n’est-il donc pas d’abord de les reconnaître et de pouvoir les appeler par leur petit nom ?