Chauffage urbain : Un réseau vertueux, résilient, protecteur du pouvoir d’achat

La hausse exceptionnelle des prix du gaz impacte la facture énergétique des ménages. À Créteil, le choix a été fait depuis de nombreuses années de développer un réseau de chauffage urbain. Un mix énergétique dans lequel le gaz est minoritaire qui permet un impact moindre sur la facture de ses bénéficiaires.

 

Seize chaufferies composent le réseau cristolien, dont celle de la rue Savar, récemment rénovée.

 

 

La ville de Créteil a fait le choix, depuis déjà bien longtemps d’un chauffage urbain. Aujourd’hui, elle compte le 6e réseau le plus important de France par sa taille et la puissance de ses installations. D’une longueur de plus de 50 km, il couvre les besoins en chauffage et en eau chaude de 40 505 équivalents logements, parmi lesquels on retrouve des habitations, mais également de nombreux équipements. Quel en est le principe ? L’utilisation d’un mix énergétique qui allie des énergies renouvelables et de récupération (ENR), à hauteur de 68%, avec du gaz pour la partie restante, soit 32%. Prôné pour ses qualités environnementales évidentes, le réseau de chauffage urbain permet d’éviter le rejet de 49 000 tonnes de CO2 dans l’atmosphère chaque année. Il présente également plusieurs avantages économiques, notamment celui de protéger ses utilisateurs de la flambée du prix du gaz, en plus de l’application d’une TVA à 5,5%.

 

Une hausse quatre fois moindre

 

Depuis plusieurs mois, des hausses exceptionnelles des tarifs de l’énergie, dont le prix du gaz, impactent les factures des ménages. Une flambée historique approchant les 400% d’augmentation. Les réseaux de chaleur qui s’appuient majoritairement sur des sources renouvelables permettent de proposer à leurs abonnés une facture moins dépendante de l’évolution du prix du carbone fossile (gaz naturel, pétrole…), selon la part que ces énergies représentent dans la production.

À Créteil, l’augmentation du prix du gaz, qui représente un tiers du mix énergétique du réseau de chauffage, va mécaniquement entraîner une hausse de la facture des abonnés au réseau, mais qui sera environ quatre fois moindre que celle de ceux qui n’en sont pas bénéficiaires. La forte volatilité des prix du gaz rend l’estimation difficile à prévoir, les chiffres étant susceptibles d’évoluer, à la hausse comme à la baisse, dans les prochains mois. Pour les clients du réseau qui le demanderont, un lissage des factures sur 2 ans sera possible afin d’absorber cette dépense considérée comme exceptionnelle. Une chose est sûre : les réseaux de chaleur alimentés majoritairement par des énergies renouvelables et de récupération sont très résilients.

 

 

                   Projet de liaison réseau Cristolien nord et sud

 

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Une stratégie efficace à Créteil

 

Depuis de nombreuses années, des travaux ont été entrepris afin de développer le réseau et d’augmenter le taux des énergies renouvelables ou de récupération. Cette stratégie choisie par la ville de Créteil s’avère efficace, puisqu’elle a conduit à une baisse quasi ininterrompue de la facture énergétique des logements reliés depuis la saison 2012/2013. C’est dans cette même perspective que la collectivité projette de nouveaux travaux, avec notamment la liaison entre les deux réseaux de chaleur de Créteil, le nord et le sud, pour permettre de gagner 15% d’énergies renouvelables passant le réseau à plus de 83% d’ENR. Le réseau de chauffage urbain se dresse comme un rempart face à la flambée des prix et contribue au maintien du pouvoir d’achat de ses bénéficiaires.

 

 

UN RÉSEAU VERT

Qu’est-ce que la géothermie ?
La géothermie consiste à exploiter la chaleur naturelle contenue dans le sous-sol, à 1800 mètres de profondeur. Grâce à des échangeurs, l’eau puisée sous terre réchauffe celle distribuée par le réseau de chauffage urbain. C’est une énergie renouvelable locale. La pompe à chaleur augmente la température de l’eau prélevée avant que celle-ci ne soit mise en circulation dans le réseau.

Unité de valorisation énergétique
La chaleur issue de l’incinération des déchets ménagers de l’usine Valo’Marne est utilisée sur le réseau pour chauffer les bâtiments.