Culture : le Kid de retour à Créteil
eddy de pretto

Eddy de Pretto sur la dalle de la place Salvador Allende, dimanche 21 mars.

 

Pour la sortie de son deuxième album, le 26 mars 2021, Eddy de Pretto est revenu sur ses terres, à Créteil, pour le tournage du clip de sa chanson « Freaks ». L’occasion de le rencontrer.

 

Eddy de Pretto, surnommé à juste titre le “Kid de Créteil”, est né dans notre ville en 1993 et y a grandi. C’est parce qu’il n’excelle pas dans le sport, mais qu’il aime tourner l’halogène, tenir la télécommande en guise de micro et chanter que sa mère lui propose de l’inscrire à des cours de théâtre et de chant. Eddy fréquente alors la MPT de la Haye-aux-Moines et La Lucarne, où il se sent frêle, mais vivant. L’école n’est pas son dada et, après l’obtention d’un Bac scientifique au lycée Léon Blum, où sa plume n’a pas encore interpelé les esprits, il poursuit sa formation à l’Institut supérieur des arts de la scène à Paris pour étudier le chant, le théâtre et la danse.

 

La scène de la Haye-aux-Moines, pour les spectacles de fin d’année, sera sa toute première, son tremplin avant ses débuts dans des pubs, courts-métrages, films et festivals qui le mèneront assez rapidement et sûrement sur le chemin du succès, avec son premier album Cure. Peine de cœur, peine de vie, Eddy de Pretto se livre, s’écrit, devient auteur, interprète et chanteur avec en trame de fond sa ville de ­Créteil, à laquelle il consacre la chanson “Beaulieue”.

 

Aujourd’hui reconnu, son deuxième album très attendu, À tous les bâtards, est dans les bacs depuis le 26 mars. Il a choisi la dalle de la place Salvador Allende, face à l’hôtel de ville, pour tourner l’un de ses clips, celui qui accompagnera la chanson “Freaks”. Dimanche 21 mars, il était donc présent à Créteil, chez lui, entouré de son équipe technique et de 60 chiens pour une journée de tournage, de 6h à 18h, sous la réalisation de Thibault Dumoulin. L’occasion de le rencontrer afin qu’il nous explique ce qui a fait naître ce dernier opus, pour lequel une tournée s’annonce dans les plus grandes salles de France, avec notamment un passage par le Zénith de Paris.

 

 eddy de pretto

Une cinquantaine de professionnels ont accompagné l‘artiste pour la réalisation du clip de “Freaks”

 

 eddy de pretto 

 

Interview avec Eddy de Pretto

 

Vivre Ensemble : Comment est née l’idée de ce clip, tourné à Créteil ?

 

Eddy de Pretto. Avec ce clip, j’ai cherché comment je pouvais représenter aujourd’hui, au mieux, la singularité et la différence. Je voulais changer de ce qui se fait bien souvent. J’ai beaucoup réfléchi et j’ai pensé que les chiens, leurs différentes races, tailles, couleurs pouvaient montrer un éclectisme. Une belle métaphore. L’idée est que les chiens courent et que l’on se retrouve sur la dalle de l’hôtel de ville, le spot le plus visible et connu. Ça sera symboliquement fort, sous forme de tableau type Renaissance, un manifeste pour s’exprimer enfin ensemble.

 

Vous étiez scolarisé à Créteil. Étiez-vous déjà doué pour l’écriture ?

 

EdP. J’ai fait ma scolarité à l’école du Jeu de Paume, puis au lycée Léon Blum. Je n’étais pas bon élève, je n’aimais pas le cadre. J’ai fréquenté la MPT de la Haye-aux-Moines et La Lucarne. C’est grâce au théâtre, plus que la lecture, que j’ai réussi à exprimer cette envie viscérale de me raconter, de faire sortir mes peines, mes doutes. Je me forçais à écrire, encore et toujours, des textes autobiographiques les plus directs possible. Aujourd’hui, j’écris seul, sur un cahier, sur mon téléphone… J’ai ensuite un ami, Guillaume, qui me relie et m’ouvre sur certains sujets.

 

Vous souvenez-vous de votre première scène ?

 

EdP. J’ai fait mes premières scènes à Créteil, à la MPT de la Haye-aux-Moines, pour les spectacles de fin d’année. Créteil a toujours été très importante pour moi, c’est mon expérience de vie qui me sert aujourd’hui. Je suis content de pouvoir tourner ici ce clip et, bientôt, il se passera d’autres choses…

 

Dans “Bateaux-Mouches”, vous chantez “Quand j’étais personne”. Vous ne seriez personne si vous n’aviez pas rencontré le succès ?

 

EdP. “Quand j’étais personne”, c’est plus une expression qu’une réalité. Ça veut dire que personne ne me captait, ne me reconnaissait quand je chantais pour animer des soirées sur les bateaux-mouches. Ça fait partie de moi de vouloir être vu et entendu, mais je me sens parfaitement entier et cela aurait été le cas même si je n’avais jamais été connu.

 

Article de Créteil, Vivre Ensemble, avril 2021, n°411