Cyclisme : Grégory Baugé, une piste remplie d’étoiles
Grégory Baugé

Grégory Baugé, figure incontournable du cyclisme sur piste, spécialiste de la vitesse, vient d’annoncer la fin de sa carrière. Sociétaire de l’US Créteil depuis 2001, celui qu’on surnomme « Le Tigre » est le coureur français le plus titré de sa génération. Il revient sur ses débuts dans le club cristolien, sa carrière fulgurante et ses nouvelles ambitions.

 

Vivre Ensemble : Racontez-nous vos premiers pas dans le cyclisme, et votre arrivée à Créteil.
Grégory Baugé. Je me suis pris de passion pour le cyclisme en lisant les revues de presse qu’avait mon père et en regardant le Tour de France. Je suis aussi originaire de la Guadeloupe : c’est l’un des sports principaux là-bas. À 14 ans, j’ai découvert la piste. À 16 ans, mes performances m’ont permis d’être repéré par l’entraîneur national et de rejoindre Créteil. Je connaissais le club, c’est un club phare en France qui a connu des champions comme Daniel Morelon et Hervé Dagorne.

 

Quels sont les moments clés qui ont marqué votre carrière ?
GB. Mon titre de champion du monde en junior, qui m’a permis d’intégrer l’Insep, reste un très grand souvenir. Il y a aussi mon premier titre de champion du monde et ma première médaille aux Jeux olympiques. C’était un véritable objectif de carrière, qui m’a permis de vivre de grands moments.

 

Pouvez-vous nous dire un mot sur vos partenaires de course, comme Kévin Sireau et Michaël d’Almeida, lui aussi sociétaire de l’US Créteil ?
GB. J’ai toujours adoré cette équipe. On a fait pas mal d’années ensemble. Je connais Michaël depuis longtemps. Je l’appelle « le Soldat » pour sa motivation et son esprit d’équipe. Il a des qualités énormes, tout comme Kévin, qui n’a jamais flanché sur les épreuves. Le trio était vraiment complice, ce qui en fait une belle histoire.

 

Qu’est-ce qui a déclenché cette décision soudaine d’arrêter votre carrière ?
GB. J’ai pris ma décision avant les vacances de Noël. J’ai eu des sensations que je ne connaissais pas. Ça n’a pas été facile de se l’avouer, mais après 16 ans au haut niveau, je me suis dit que je ne pouvais plus continuer comme ça. Le corps humain n’est pas une machine et il faut savoir l’écouter.

 

Comment envisagez-vous votre reconversion ?
GB. J’entraîne les enfants de l’US Créteil depuis maintenant trois ans. Il y a beaucoup de potentiel dans le Val-de-Marne. Il y a beaucoup de choses à faire au niveau du sport à Créteil. J’aimerais également aider l’équipe de France.

 

Quel est votre lien aujourd’hui avec le club cristolien, et la ville en général ?
GB. J’ai toujours des liens forts avec les membres de l’US Créteil. J’ai de la famille qui vit ici. Cela m’arrive aussi de passer en mairie. Je viens voir régulièrement les enfants du club pour leur montrer que la piste est quelque chose de facilement accessible. C’est important d’avoir un geste, de passer un moment avec cette nouvelle génération.


Grégory Baugé : un palmarès exceptionnel

 

  • Championnats du monde : 14 médailles, 9 titres de champion du monde
  • Championnats du monde juniors : 1 sacre
  • Championnats d’Europe : 13 médailles, dont 5 d’or
  • Championnats de France : 12 podiums, dont 7 titres
  • Coupe du monde : 29 podiums, dont 11 premières marches
  • Jeux olympiques : 3 médailles d’argent et une de bronze
  • Jeux européens : 1 médaille d’argent
  • Vélo d’or français en 2009

 

Article de Créteil, Vivre Ensemble, mars 2021, n°410