Danse : XYZ ou comment parvenir à ses fins

Le chorégraphe Georges Appaix invite le spectateur, du mardi 4 au vendredi 7 février 2020 à 20h, à revoir son alphabet et notamment ses trois dernières lettres…

 

En 2019, la Liseuse aura 35 ans. Georges Appaix accélère son alphabet chorégraphique pour son opus final. « C’est mieuX, allons-Y, Zou ! Mettons un terme à cet alphabet !  X, Y, Z, lettres malaimées, rarement initiales, le fin fond de l’abécédaire ! Elles ont pourtant leurs charmes, bien que droites et anguleuses, et forment un sacré trio ! Sexe, chromosomes, zozotements, inconnu mathématique et adverbe de lieu, film mythique, sans parler d’un petit côté « et cætera »....

 

Dans un espace à trois dimensions, comme le notre ou celui du plateau, chacune la sienne, X en abscisse, Y en ordonnée, Z en côte ! « XYZ » spectacle en volume ! Et spectacle alphabétique ; qui parcourt l’alphabet pour y glaner ce qui le constitue. Peut-être certains regards sur le passé, depuis nos Antiquités jusqu’à Vers un protocole de Conversation ? à travers ces Hypothèses fragiles, Question de goûts ? Certainement la rencontre à nouveau de ces auteurs, poètes, musiciens, philosophes, artistes et technicien qui ont nourri ce travail ! Et puis, toujours présentes, ces tentatives obstinées, gourmandes, de mettre en scène un corps qui danse et qui dit, qui circule quelque part entre abstraction et narration, sans jamais se limiter à l’une ou l’autre et qui essaie d’échapper à tout enfermement. Un corps libre ?

 

Le chorégraphe Georges Appaix

© Georges Appaix

 

Toujours présente aussi cette autre préoccupation, éprouver, mettre à l’épreuve une forme spectaculaire qui s’appuie sur le fragment, la plupart du temps de nombreux fragments de natures éventuellement très différentes qui se succèdent et se heurtent. Des micros-éléments de sens qui, par opposition, contagion, rupture, peuvent produire un sens plus général, diffus, complexe et laissant la place à une réception plus ouverte. Un abécédaire donc ! quoi de plus élémentaire qu’une lettre mais quoi de plus immense que le champ qui s’ouvre si l’on combine les vingt-six ! Et pour le parcourir 8 personnes sur le plateau, d’âges différents, avec ou sans expérience de ce travail, danseurs différemment, acteurs par nécessité, musiciens à leurs heures, embarqués dans les trois dimensions du plateau et le temps qui s‘écoule. » Georges Appaix, mars 2018

 

Le travail de Georges Appaix est toujours extrêmement fluide, tournoyant, propice aux échappées et aux revirements. En convoquant les trois dernières lettres de l’alphabet, son humour en appelle à notre aptitude à la fantaisie. Privilégiant la langue, il fait entrer la poésie dans la mécanique de son art étonnant. Pour bien faire, il faudrait que l’alphabet ait à nouveau 26 lettres.

 

Dans le cadre de Faits d'Hiver et de la programmation Hors les Murs du Théâtre de la Ville.

 

Maison des Arts et de la Culture – Place Salvador Allende – 94000 Créteil