L'éclairage public mis en lumière

Assurer un bon éclairage public est une mission difficile en milieu urbain. À Créteil, la Ville s’est engagée, en inscrivant son action dans un objectif de développement durable, à améliorer, chaque année, l’efficacité de l’éclairage public tout en réalisant des économies. Coup de projecteur sur ce secteur méconnu.

 

Pourquoi à la suite d’une panne, tel ou tel quartier est plongé dans l’obscurité une partie de la nuit alors que ses candélabres s’illuminent en pleine journée le lendemain ? Pourquoi ne pas éteindre ou baisser l’intensité lumineuse à partir d’une certaine heure pour faire des économies ? Pourquoi le niveau d’éclairage n’est-il pas le même partout ? Éclairage public : les réponses aux questions que vous vous posez.

 

Chaque année, la commune de Créteil consacre une part importante de son budget d’investissement à la rénovation et à l’entretien de son réseau d’éclairage public. Ce sont ainsi 750 000 € qui sont investis dans ce poste en 2012. Plus d’un million l’avait été l’année dernière et des sommes similaires les années antérieures. Ces investissements ont d’abord pour but de faire baisser la facture d’électricité.

 

L’éclairage public représente, en effet, plus de 30% des dépenses générales d’électricité de la commune. C’est pourquoi, avec une action préventive et cohérente, et malgré une augmentation de 8% du nombre de points lumineux entre 2005 et 2011, la modernisation du parc communal a permis de diminuer de 2,1% la consommation électrique.

 

La poursuite de ces actions mises en œuvre dans un souci de durabilité permettra d’accentuer encore la diminution de la consommation générale et d’atténuer les hausses prévisibles du coût de l’électricité. Encore faut-il que les technologies nouvelles soient au rendez-vous. En effet, les choix qui sont faits s’appuient essentiellement sur elles. Alors, où en sont ces technologies ?

 

éclairage public

 

Le point sur les nouvelles technologies

 

Tout d’abord, les diodes électroluminescentes (LED) sont de minuscules ampoules qui relèvent d’une technologie prometteuse. Plusieurs fournisseurs de la Ville proposent des lanternes équipées de LED qui ont une efficacité semblable à un luminaire conventionnel, mais avec une durée de vie cinq fois supérieure et une consommation électrique réduite.

 

Les premières lanternes LED ont été mises en place rue du Cap, dans le cadre d’un partenariat avec le fournisseur et l’entreprise de travaux pour un test grandeur nature. La puissance est réduite de 250 W à 110 W, la durabilité est portée à dix ans, sans entretien. D’autres tests seront réalisés en fonction de la baisse des coûts de ces matériels.

 

 Au niveau de l’utilisation des énergies renouvelables (panneau photovoltaïque, éolien), les solutions proposées ne permettent pas encore un éclairage de voirie autonome, du fait de la faible puissance délivrée par les systèmes actuels de batteries.

 

Un candélabre a été testé en zone piétonne en 2010, rue Novi-Beograd, et l’expérience n’a pas été concluante, le temps de recharge étant insuffisant pour la période hivernale.

 

De plus, les batteries doivent être changées tous les cinq ans, ce qui est onéreux. D’autres pistes sont explorées, comme la mise en place, en zones piétonnes, de systèmes d’éclairage LED avec détection de présence et abaissement de puissance de plus de 50%.

 

Enfin, l’extinction de l’éclairage public une partie de la nuit, solution déjà pratiquée dans certaines petites villes pour réduire les dépenses énergétiques et la pollution lumineuse, paraît difficilement envisageable dans une ville comme Créteil, au regard des responsabilités en matière de sécurité publique. 

 

Une attention de tous les instants

 

L’âge moyen du réseau de la ville est d’environ 50 ans. Aussi, chaque année une dizaine de transformateurs 3200/230 volts sont remplacés ainsi que les boîtes de coupures. Ceci permet de répondre à la première exigence : fiabiliser le réseau et mieux contrôler la consommation électrique des installations.

 

Les ampoules “ballons fluorescents” (couleur blanche) qui contiennent du mercure sont en voie de disparition (arrêt de la vente en 2015). Ces ampoules, très énergivores, équipent encore à ce jour 31% du parc de lanternes. Elles sont remplacées progressivement par des ampoules au sodium (couleur jaune) ou à iodure métallique (couleur blanche) moins consommatrices d’énergie (réduction de 100 W en moyenne) et beaucoup plus efficaces au niveau de la luminosité. Depuis 2005, 1326 lampes ont ainsi été remplacées, assurant une baisse de puissance de 26% par rapport aux ampoules ballons fluorescents.

 

Les luminaires “boules”, en vogue dans les années 1970, sont responsables pour une grande part de la pollution lumineuse des villes (60% du flux lumineux est dirigé vers le ciel !). Ils sont remplacés par des modèles plus propices à l’environnement et au site avec une consommation moindre. C’est le cas sur le quai de La Croisette où les boules ont été remplacées par des mâts ne provoquant aucune pollution lumineuse.

 

Les économies d’énergie sont aussi réalisées à travers le choix de la lanterne, du type et de la puissance de l’ampoule. Par exemple : sur la RD 19, entre Bonneuil et l’hôpital Henri-Mondor, les 99 lanternes ont été remplacées par des lanternes fermées, équipées d’ampoules de 250 W. L’efficacité lumineuse est restée identique, en revanche, la consommation électrique a été réduite de 40%. Depuis 2005, ce principe a été appliqué pour le remplacement de 228 lampes au sodium.

 

Globalement, l’allumage et l’extinction de l’éclairage public sont réglés automatiquement grâce à des interrupteurs crépusculaires qui ont un seuil équivalent à la perception de l’œil humain (environ 4 lux). Avec ce système, en cas d’orage en journée, l’éclairage fonctionne, si nécessaire. Toutes les lanternes remplacées sont équipées de ballasts électroniques et à régulation automatique de tension (bi-tension). Le système bi-tension abaisse la luminosité de 20% pendant une partie de la nuit (environ six heures).

 

En cas de panne

Lors d’une panne sur le réseau haute tension, entre 500 et 2000 points lumineux peuvent ne plus être alimentés et plonger un quartier, voire plus, dans le noir. La difficulté de l’alimentation en haute tension réside en ce que les interventions de nuit sont totalement impossibles. C’est donc de jour que l’entreprise procède aux recherches des causes de la panne en rallumant, par secteur, tous les candélabres.

 

Dès que la panne est localisée, elle est, selon son importance, réparée immédiatement ou isolée en attente des pièces de remplacement. Des essais complémentaires sont souvent nécessaires pour finaliser la réparation.

Article de Créteil, Vivre Ensemble, mai 2012 n°322