École de la deuxième chance : un vrai projet professionnel

 

En octobre 2012, Créteil accueillait la seconde école de la deuxième chance du Val-de-Marne (e2c94) dont l’objectif est de proposer une formation gratuite et rémunérée (en alternance école/entreprise) aux jeunes de 18 à 25 ans, sortis du système scolaire depuis au moins un an.

 

Photo visite de chantier

Les jeunes de l’e2c94 ont l’opportunité de visiter des chantiers emblématiques comme ici, à Arcueil, au Parc du Coteau.

 

“Nous procédons à une reprise des acquis pédagogiques, nous accompagnons les élèves dans l’élaboration de leurs projets professionnels, et surtout, nous faisons en sorte que leur insertion dans le monde de l’entreprise soit de longue durée”, explique Jean Serror, directeur de l’e2c94. Et pour que le choix soit le bon, il faut qu’il se fasse en connaissance de cause. “C’est notre travail de repérer les métiers porteurs, d’analyser le monde économique qui bouge très vite afin d’apporter à nos élèves les bonnes infos et qu’ils puissent construire leur réseau”, ajoute-t-il.

 

Soucieux de la réussite de ses élèves, le personnel de l’e2c décortique le marché de l’emploi afin de leur présenter des métiers qui embauchent et auxquels les jeunes ne pensent pas toujours ou dont ils se font une mauvaise idée.

 

Des métiers en tension

 

En janvier dernier, l’e2c94 a signé une convention avec l’association Le Regard (groupement interentreprise pour l’insertion et la qualification de personnes en difficulté) et FACE (Fondation agir contre l’exclusion) afin de favoriser la découverte des métiers des travaux publics.

 

Un secteur qui souffre d’un déficit d’image auprès des jeunes, mais pour lequel pourtant les besoins en recrutement devraient sensiblement augmenter, en particulier dans le Val-de-Marne, avec les travaux du futur métro du Grand Paris Express.

 

“On estime à 15 000 par an, le nombre d’emplois qui pourraient être créés pour ce chantier, indique, en effet, Jean Serror. Le secteur des travaux publics est accessible pour nos élèves et peut offrir des perspectives d’évolution.”

 

S’agissant de la convention, son objectif est d’unir les expertises des trois signataires afin d’être inventif pour construire des parcours de découverte des métiers des travaux publics. Des métiers réputés pour être difficiles, mais qui ont beaucoup évolué surtout au niveau du portage des charges, aujourd’hui assez mécanisé.

 

Dans un premier temps, les entreprises viennent à la rencontre des jeunes pour présenter leur univers et faire témoigner certains de leurs employés. Puis vient une phase plus théorique de recherche sur la réalité des projets comme celui du Grand Paris Express, par exemple. Les élèves assistent ensuite à des visites de chantiers emblématiques. Enfin, ils partent en stage au sein des entreprises pour être confrontés directement à la réalité du terrain.

 

Le but n’étant pas de les “placer” à tout prix, les élèves, après avoir effectué leur stage, réalisent un bilan de leur expérience. Cette évaluation, accompagnée par le personnel de l’e2c, leur permettra, entre autres, de savoir si le métier les intéresse et s’ils en ont les capacités. L’e2c souhaite aussi favoriser les rencontres et apporter à ces jeunes un réseau qui, souvent, leur manque. Le prochain objectif sera, très certainement, la découverte des métiers de bouche.

 

Article de Créteil, Vivre Ensemble, mars 2014, n°340