Économie : Fluidion, une entreprise en vogue
Fluidion, une entreprise en vogue

Fluidion développe notamment des systèmes pour évaluer la propreté et la qualité des eaux.

 

L’entreprise Fluidion, installée sur le sol cristolien, fête ses dix ans cette année. Celle-ci développe des systèmes autonomes in-situ d’échantillonnage et de mesure pour suivre la qualité de l’eau et de l’environnement. Tour de l’entreprise avec son directeur R&D, Dan Angelescu.

 

Dan Angelescu, PDG et directeur R&D de l’entreprise Fluidion.

Dan Angelescu, PDG et directeur R&D de l’entreprise Fluidion.

 

Présentez-nous Fluidion et ses différentes activités ?

L’entreprise a été créée en 2012. Fluidion a vocation à développer des systèmes de prélèvements et d’analyse de la qualité de fluides pour différents marchés : la qualité de l’eau en conditions de basse pression (rivières, bassins, lacs, eaux côtières) et la surveillance en eau profonde (océanographie). Internationale, notre équipe de travail est composée de 10 collaborateurs : des scientifiques, des ingénieurs et des professionnels habitués à évoluer dans des contextes à forte expertise en microtechnologie.

 

Fluidion, une entreprise en vogueEn quoi vos solutions sont-elles novatrices ?
D’abord, nous disposons de produits dotés d’une technologie innovante. Que ce soit nos analyseurs de la qualité de l’eau en milieu naturel (lacs, rivières…) ou en eau potable (pour s’assurer qu’il n’y ait aucune trace de contamination bactérienne), nos préleveurs (côtiers, en eaux profondes), nos drones… Tous ces produits permettent de réaliser des actions « intelligentes ». Nous sommes en effet la seule société au monde à proposer des analyses microbiologiques in situ, qui mesurent les bactéries poussant en culture bactériennes. Nos systèmes sont totalement autonomes ; directement immergés dans l’eau, ils n’ont besoin d’aucune logistique. Les prélèvements sont commandés à distance, les résultats d’analyses envoyés informatiquement. Grâce à cette invention brevetée, l’erreur humaine n’est plus possible : les systèmes sont automatisés, standardisés. Il n’y a plus besoin d’aller faire des prélèvements d’échantillons sur le terrain, puis de les emmener en condition réfrigérée. Nos résultats sont plus rapides et équivalents aux traitements réalisés en laboratoire !

 

Pouvez-vous nous donner un exemple concret d’application ?
Cette technologie nous permet par exemple de répondre aux besoins des gestionnaires de zones de baignade. Depuis plusieurs années, Fluidion travaille ainsi avec la Ville de Paris pour évaluer la propreté de la Seine, voir si la qualité de ses eaux varie en fonction des conditions météorologiques. Pour ce faire, nous avons installé des analyseurs pour préciser la variation des niveaux bactériens. Cela servira aussi bien en vue des JO 2024 (des épreuves auront lieu sur la Seine), que, plus globalement, dans un contexte d’envies fortes de baignade en eaux naturelles.

 

Qui sont aujourd’hui vos principaux clients ?
Essentiellement des clients du secteur public. Nous travaillons beaucoup avec les grandes métropoles, comme le GPSEA sur la région, mais aussi Paris, et à l’étranger, avec les Villes de Milan, Berlin, Los Angeles, New York, etc. Nous nous développons même sur l’Asie. Nos technologies commencent à rayonner un peu partout dans le monde. Notre chiffre d’affaires se situe en-dessous du million. Nous connaissons toutefois une croissance très rapide, après deux années difficiles liées au Covid-19.

 

Fluidion, une entreprise en voguePourquoi vous êtes-vous installé dans la pépinière Bio & D à Créteil ?
Nous cherchions de nouveaux locaux en région parisienne, bien situés en terme d’accès aux transports, avec suffisamment d’espaces pour nos laboratoires et nos ateliers, car c’est ici que nous réalisons la production de tous nos prototypes. Nous avons finalement choisi cette pépinière, qui venait d’ouvrir ses portes quand nous sommes arrivés. Depuis, un riche partenariat s’est noué avec la Ville de Créteil et le GPSEA.

 

Quelles sont vos perspectives de développement à moyen terme ?


Nous poursuivons une politique forte de recherche et développement (R&D), une expansion multi-marchés, avec une visée aussi bien nationale qu’internationale. Nous avons aussi plusieurs collaborations en cours ou à venir avec notamment les États-Unis, l’Union européenne (avec l’Agence nationale de recherche) et l’Unesco (pour le développement d’instruments rapides pour la mesure de la qualité de l’eau). Plusieurs années de travail ont été nécessaires pour développer des technologies à haute valeur ajoutée, mais notre travail est aujourd’hui récompensé.

    

Article de Créteil, Vivre Ensemble, février 2022, n°419