Pour jardiner durablement

Évoquant la tradition maraîchère de Créteil, les jardins familiaux, anciens jardins ouvriers, se dotent, en 2012, d’une charte engageant leurs locataires à jardiner biologique.

 

Qui ne rêve d’un petit lopin de terre où faire pousser ses légumes ? Les jardins familiaux permettent à des Cristoliens, qui en font la demande et sous réserve de disponibilité, de louer à l’année, une parcelle à cultiver de 100 à 150 m².

 

Ainsi, de véritables potagers apparaissent aux Bordières, avenue Laferrière, rue de Brie ou rue du Petit-Bois.

 

Pour que ces espaces soient aussi respectueux de l’environnement que ceux dont il a la gestion sur la ville, le service des Parcs et Jardins a mis au goût du jour le règlement de ces espaces maraîchers.

 

En 2012, les jardiniers amateurs s’engagent à “jardiner durable”.

Les règles d’or pour jardiner durable

 

Les signataires de la charte “Jardiner durable” veilleront donc à respecter la ressource en eau en luttant contre le gaspillage, en favorisant la récupération des eaux de pluie et le paillage, et en choisssant des végétaux adaptés au sol et au climat.

 

De plus, afin de respecter la vie du sol, les jardiniers renonceront à l’usage des herbicides, en privilégiant le désherbage manuel ou mécanique ainsi que l’utilisation des engrais “verts”, par exemple.

 

La part belle sera faite au compostage des déchets organiques et, pour ce faire, la Communauté d’agglomération pourrait bientôt mettre des composteurs à disposition.

 

Des méthodes douces qui devraient encourager la biodiversité végétale et animale. En effet, en diversifiant les plantations et en supprimant le recours aux pesticides chimiques, les jardiniers créent des conditions d’accueil favorables à la faune.

 

Savoir associer des végétaux complémentaires ou, à l’inverse, dissocier les plantes aux actions réciproques négatives, utiliser des méthodes de lutte biologique comme les coccinelles ou des traitements à base de plantes, pratiquer la rotation des cultures et des familles de végétaux (légumes, fleurs…) pour éviter l’épuisement du sol et casser le cycle des maladies et des nuisibles, préférer les plantes vivaces aux annuelles et surtout celles riches en pollens à miel, poser des nids pour favoriser la reproduction des oiseaux sont autant de nouvelles pistes à suivre par les jardiniers.

 

Pour accompagner les Cristoliens dans cette démarche, le service des Parcs et Jardins prépare des fiches techniques sur ces pratiques écologiques. De plus, au printemps, une bourse aux plantes proposera échanges de bons conseils et tuyaux pour jardiner encore plus durable.

Du nouveau pour la restauration des berges

 

Sur les bords de Marne, les vagues produites par le sillage des bateaux et la présence de ragondins, qui se nourrissent de la végétation stabilisatrice des berges, entraînent une dégradation du rivage.

 

Le service des Parcs et Jardins a entrepris la restauration d’une portion de la berge, rue du Halage, en actualisant une ancienne technique relevant du “génie écologique”.

 

Les jardiniers ont prélevé des branches de saule vivantes pour créer des fascines, sortes de fagots tressés.

 

Une bâche biodégradable a été posée afin de maintenir temporairement la terre, le temps que les plantations prennent le relais.Les fascines de saule et les roseaux s’enracineront par la suite, maintiendront le sol de la berge en place et préserveront le milieu naturel du cours d’eau. Plus fiable, plus durable et peu coûteuse, cette technique devrait porter ses fruits dès le printemps et pourrait être étendue si l’expérimentation s’avère concluante.

Le maraîchage, une tradition cristolienne…

 

Durant des siècles, le maraîchage, mais aussi la viticulture et l’élevage de bovins, ont accompagné les Cristoliens dans leur quotidien. En 1434, la culture maraîchère représentait 30 hectares, avec essentiellement la culture des melons, des salades, des tomates, mais aussi de topinambours et d’ails.

 

C’est au début du XXe siècle qu’apparurent les jardins ouvriers, aujourd’hui appelés jardins familiaux. Ces parcelles, affectées à la culture potagère, étaient initialement destinées à améliorer les conditions de vie des ouvriers en leur assurant une autosubsistance alimentaire.

On décompte aujourd’hui à Créteil près de 180 parcelles de 100 à 200 m² chacune, communales ou associatives (59 parcelles sont municipales, les autres appartiennent à la Fédération nationale des jardins familiaux/Ligue française du coin de terre et du foyer). Elles constituent des espaces de convivialité, de loisirs et d’intégration sociale, situées au pied des immeubles ou dans les quartiers résidentiels.

 

Article de Créteil, Vivre Ensemble, Janvier 2012, n°318