Réorganisation de la Propreté urbaine

Plus efficace et plus proche : vers une réorganisation de la Propreté urbaine

À l’issue d’une étude-diagnostic à laquelle tous les responsables concernés ont été associés, une réorganisation des services de la Propreté urbaine de la communauté d’agglomération Plaine centrale va être mise en œuvre dans les mois qui viennent. Avec de nouveaux moyens et deux objectifs : plus de proximité et plus d’efficacité.

 

L’état de propreté d’une ville est un enjeu important dans la vie des habitants, il contribue à leur bien-être, mais aussi à leur perception de la qualité du service public. Il s’agit d’un sujet sensible qui est au cœur des préoccupations de chacun et sur lequel, élus et représentants des comités de quartier sont régulièrement interpellés.Une propreté urbaine digne de ce nom, c’est d’abord l’affaire de tous : habitants, services municipaux, communautaires et même au-delà.

 

Côté technique, sur le territoire de Plaine centrale, les moyens mobilisés sont très importants (voir encadré) : en terme d’effectifs avec près de 260 personnes mobilisées, de dépenses budgétaires avec 24 millions d’euros pour le fonctionnement (collecte et traitement des déchets, nettoyage des rues, etc.) et en matériels avec plus de 130 engins.

 

De nombreux points forts

 

Par rapport à de nombreuses autres communes proches, nos services ont des points forts indéniables. Tout d’abord, un bon système d’enlèvement des déchets ménagers.

 

En effet, l’ensemble des usagers bénéficie de deux ou trois collectes de déchets résiduels par semaine et d’une ou deux pour les emballages.Le ramassage du verre (une fois toutes les deux semaines) et celui des déchets végétaux (une fois par semaine, du 15 mars au 15 décembre) sont assurés en porte-à-porte.

 

Par ailleurs, un dispositif d’enlèvement des encombrants fonctionne toute l’année. Ce service se veut toujours plus respectueux de l’environnement et de la sécurité des riverains et des agents. Ainsi, depuis le 1er janvier, les engins utilisés ont été intégralement remplacés par 13 nouveaux véhicules aux normes les plus élevées en matière d’émission de rejets dans l’atmosphère et, à compter de 2013, quatre véhicules entièrement électriques viendront compléter ce dispositif. Sans oublier l’extension, depuis novembre dernier, du circuit d’une mini-benne sur les voies difficiles d’accès.

 

À ces dispositifs, s’ajoutent les trois déchèteries communautaires à large amplitude horaire et nombreux jours d’ouverture. À signaler aussi la bonne capacité de mobilisation des équipes lors d’événements exceptionnels (fêtes de la Ville et des quartiers, Tour de France, brocantes, fêtes associatives…).


Autre point positif, la lutte efficace contre les graffitis et l’affichage sauvage, assurée par un service spécialisé.

 

Un travail de grande ampleur, mais peu reconnu

 

Malgré ces points forts et les moyens importants mis en œuvre, la perception par les habitants du service rendu, comme dans la plupart des villes d’Île-de-France, est souvent négative comme le montre cet extrait du rapport d’audit : “D’une manière générale, la population ressent un état de non-propreté en repérant la présence de déchets abandonnés au sol (papiers, emballages et journaux, verres et débris de verre, mégots et, bien sûr, dépôts sauvages), de déjections canines, de mauvaises herbes, de feuillages, de tags, d’affichettes ou de souillures sur le domaine public minéralisé, végétalisé, et même parfois sur les voies privées visibles depuis le domaine public.”

 

Cette perception est corroborée par les constats de l’étude qui pointe également les dépôts sauvages récurrents aux mêmes endroits, l’absence de désherbage depuis la suppression des produits chimiques en 2009, l’état général de propreté très inégal des trottoirs et des caniveaux, le nettoyage insuffisant des marchés forains et l’état de saleté des entrées et sorties de voies nationales et départementales.

 

Des causes bien identifiées

 

Nettoyer, c’est bien, ne pas salir, c’est mieux ! En premier lieu, le plus ou moins bon état de propreté d’une ville dépend souvent du comportement de quelques habitants. À Créteil, comme partout ailleurs, c’est l’incivisme qui cause le plus de dégâts. Certains comportements peuvent ainsi dégrader l’état de propreté de tout un quartier et, en un rien de temps, ruiner les efforts de bataillons entiers d’agents de la propreté. De la même manière, certains gestionnaires d’habitat collectif ne sont pas toujours à la hauteur de leurs responsabilités : locaux à poubelles insuffisants, bacs restant sur la voie publique, déchets ou encombrants déposés très en avance sur l’horaire légal…


Enfin, une meilleure organisation et une meilleure coordination des différents intervenants sur la voie publique, en termes de plannings, régulations, proximité, encadrement, formation, motivation, permettraient une amélioration sensible du niveau de service.

 

Une nouvelle territorialisation

 

La première idée de la réorganisation proposée est le renforcement de la territorialisation et donc de la proximité du service, par la présence d’un cantonnier dans chacun des 56 cantons de Créteil. Ce nouveau redécoupage des cantons prend en compte, non seulement la surface (actuellement 3,2 km par agent), mais surtout le besoin réel lié à la fréquentation et aux comportements constatés.

 

Certains secteurs étant plus “difficiles” que d’autres, quelques-uns des cantons actuels seront divisés, d’autres regroupés. Cela permettra une meilleure et plus équitable répartition du travail entre les agents. Au final, ces 56 cantons seront répartis en six secteurs territoriaux qui correspondent à ceux des comités de quartier, sachant que le Mont-Mesly compte, à lui seul, deux secteurs.

 

Des responsables de terrain

 

À chaque niveau, les responsables territoriaux verront leur rôle renforcé.

 

Le chef de district (responsable sur la ville) comme le chef de secteur, auront, chacun, la responsabilité de l’état global de propreté de leur territoire.

 

Les chefs de secteurs pourront mobiliser les équipes communautaires spécialisées.

 
Ils devront ainsi visiter chaque jour leur territoire pour établir des plans d’actions quotidiens, hebdomadaires, voire mensuels pour les interventions les plus lourdes. Ils seront référents auprès des instances de la Démocratie locale (maires adjoints de secteurs et comités de quartier).
 

Des cantonniers responsables, un métier valorisé

 

Un des points les plus importants concerne aussi la revalorisation du rôle des cantonniers. Il s’agit de conforter leur identification dans le canton, de faire en sorte que le redécoupage géographique soit perceptible et cohérent pour la population. Enfin, une mobilisation des comités de quartier et des associations devrait favoriser une meilleure intégration des cantonniers dans le tissu social de leur secteur.


Déjà en service dans plusieurs villes (Strasbourg, Lille, Carcassonne…), le Glutton est un aspirateur urbain qui réalise l’équivalent du travail de trois agents. Puissant et maniable, il permet l’évacuation des déchets peu accessibles ou délicats à traiter. Écologique (il n’émet pas de gaz à effet de serre puisque tout électrique !), cet outil silencieux participera à la valorisation du métier de cantonnier. Plaine centrale s’est dotée de quatre Gluttons fin 2011 (dont deux pour Créteil) ; huit à dix nouveaux engins seront en service, courant 2012.

 

Rechercher de nouvelles solutions

 

Des synergies d’action entre les différents services ou intervenants sont recherchées comme, par exemple, entre le service de la Propreté urbaine de la communauté d’agglomération et celui des Parcs et Jardins de Créteil ou entre la Propreté urbaine communautaire et l’opérateur Sita, prestataire en charge de la collecte des déchets, sur le traitement des dépôts sauvages. Davantage de concertation et d’échanges réguliers devrait ainsi permettre de mieux traiter les problèmes de “frontières”, éviter les doublons ou, au contraire, les “trous” dans le maillage des interventions.

 

De même, pour le nettoyage mal assuré des bretelles d’accès et de sortie des voies rapides qui relève, selon les cas, de l’État ou du Conseil général, des conventions seront passées ou une sous-traitance mise en place sous forme d’échanges de services (le préfet et le président du Conseil général viennent de recevoir un courrier en ce sens du président de Plaine centrale). Ce principe pourrait être étendu à certains secteurs sensibles comme le carrefour Pompadour.

 

Par ailleurs, des corbeilles à déchets enterrées seront déployées dans certains endroits (université ou alentours du lac) où l’on constate un débordement permanent des corbeilles à papier en raison d’une surfréquentation des usagers. La capacité de ces corbeilles enterrées est, en effet, plus de 10 fois supérieure à celle des corbeilles traditionnelles.

 

Enfin, le désherbage des voiries verra un retour aux techniques manuelles et la vigilance sur les marchés forains sera renforcée par un rappel ferme auprès des commerçants de leurs devoirs, en matière de règles, horaires et ramassage de leurs déchets.

 

On le voit, cette réorganisation de la propreté urbaine se veut à la fois soucieuse de la qualité des services qui doivent être rendus aux habitants et respectueuse du travail difficile fourni par les agents qui en ont la charge. Mais la réussite passe aussi et surtout par un effort de civisme de tous, car, sans cet effort collectif, aucune amélioration ne sera possible.   

 

Une compétence communautaire

 

La Propreté urbaine est une compétence communautaire, depuis octobre 2001, pour la partie “mécanisée” et, depuis janvier 2003, pour la partie dite “manuelle”. C’est la communauté d’agglomération Plaine centrale qui a en charge le nettoyage des chaussées, des trottoirs et des places publiques des trois communes, Créteil, Alfortville et Limeil-Brévannes.

 

Les services communautaires agissant pour la protection du cadre de vie en général et de la propreté en particulier représentent globalement deux grands services distincts à Plaine centrale, celui de la Propreté urbaine et celui de l’Environnement et des déchets.

 

Pour autant, il existe d’autres services agissant pour un cadre de vie de qualité qui ne sont pas communautaires. L’entretien et le nettoyage des espaces verts publics restent une compétence municipale (en régie à Créteil) tout comme les travaux d’aménagement des voiries municipales. En revanche, l’entretien des voiries de l’État ou du Département (souvent les bretelles d’entrée et de sortie de ville) relève des services respectifs de ces institutions, même si elles se trouvent sur le territoire communal.

 

Afin d’avoir une visibilité globale de l’activité, les services Propreté urbaine et Environnement et déchets ainsi que ceux de l’Hygiène publique, formant un pôle dédié à l’écologie urbaine, ont été regroupés dans une direction générale du Développement durable à la Communauté d’agglomération.


Un travail d’audit avec tous les cadres et acteurs concernés a conduit à la constitution d’un groupe de travail afin d’élaborer le diagnostic et les axes de la réorganisation.

 

 

Des moyens très importants

En effectifs
Service de l’Environnement : 19 agents [dont huit agents dans les déchèteries auxquels s’ajoutent 50 agents de Sita mobilisés pour la collecte des déchets].
Service de la Propreté urbaine : 193 agents.
En tout, ce sont plus de 260 personnes mobilisées sur le sujet.

En dépenses
Budget de fonctionnement Plaine centrale (hors personnels) : 14,3 M€ pour la gestion des déchets ménagers et 1,5 M€ pour la Propreté urbaine auxquels s’ajoutent les dépenses de personnels (plus de 8 M€). Total des dépenses de fonctionnement : près de 24 M€.

En infrastructures et moyens matériels
Les trois déchèteries [une par ville, ce qui est exceptionnel en Île-de-France] et près de 130 engins [107 pour la Propreté urbaine et 20 pour la collecte des déchets].

 

Article de Créteil, Vivre Ensemble, février 2012 n°319