Équipe de France de handball : Créteil représentée aux mondiaux
Équipe de France de handball : Créteil représentée aux mondiaux

Des joueurs de l’équipe de France face à la Serbie, le 9 janvier 2021, au Palais des sports Robert Oubron.

 

L’équipe de France masculine de handball s’est envolée direction l’Égypte pour disputer le Championnat du monde 2021. Dans cette compétition, Créteil sera représentée par l’international brésilien Félipe Borges, qui évolue à l’USC handball, sous les couleurs de son pays natal. Mais c’est aussi et surtout dans l’équipe de France que l’on retrouve deux anciens Cristoliens, Nedim Remili et Hugo Descat. 

 

Interview/ Nedim Remili, arrière droit de l’équipe de France

 

Nedim Remili


Vivre Ensemble : peux-tu nous présenter tes débuts à Créteil ? Nedim Remili : C’est parti de mon papa, lui-même handballeur, qui m’a transmis sa passion. De ce fait, j’ai fait du handball toute ma vie. Mon frère et moi avons fait nos premiers pas au Palais des sports Robert Oubron. J’ai débuté le handball à l’US Créteil lorsque j’avais 13 ans. J’ai fait toutes mes classes à Créteil, moins de 14 avec Daniel Faure, moins de 16 ans avec Pascal Gaudillère, moins de 18 ans avec Chérif Hamani puis j’ai fini avec Franck Chupin qui m’a suivi tout au long de ma jeunesse à Créteil.

 

Quel a été ton parcours professionnel ? J’ai fait un an au centre de formation puis trois années pro avec l’équipe première. Nous avons fait une saison extraordinaire en deuxième division où nous sommes sortis invaincus, ce qui a permis aux jeunes joueurs comme moi de prendre plus de responsabilités, d’acquérir de l’expérience. Nous avons fait ensuite deux bonnes saisons parmi l’élite durant lesquelles Créteil est redevenue européenne. J’ai réussi à obtenir de bonnes performances, ce qui m’a permis d’intégrer l’équipe de France en décembre 2015. J’entame donc ma sixième année. Je suis ensuite parti au PSG où j’évolue toujours aujourd’hui.

 

Que penses-tu de l’implantation de la Maison du handball à Créteil ? C’est une grande fierté de pouvoir avoir la Maison du handball dans ma ville natale, la ville où j’ai grandi, où j’ai fait les 400 coups. Cela me permet de revenir plus souvent à Créteil. C’est vraiment un plaisir de voir que Créteil a été reconnue pour accueillir une telle structure, c’est vraiment une grande chance et j’espère que ça pourra donner l’envie à plein de jeunes filles et jeunes garçons de faire du handball et de devenir joueurs professionnels.


Comment as-tu vécu le match contre la Serbie au Palais des sports Robert Oubron ? Cela fait toujours plaisir de revenir jouer ici. C’est un match que j’aurai aimé jouer avec du public. Dès que je suis à la Maison du handball, on me fait la blague comme quoi je suis à la maison. J’ai grandi ici, donc c’est toujours particulier.


Peux-tu nous parler de cette nouvelle association avec Hugo Descat en équipe de France ? Partager cela avec Hugo avec qui j’ai fait mes classes à Créteil, c’est une grande fierté. Hugo c’est quelqu’un qui a toujours été pétri de talent, il mérite ce qui lui arrive aujourd’hui. Je suis très fier de lui et très content pour lui qu’il puisse s’intégrer à l’équipe de France, participer à sa première compétition officielle. Je pense que c’est quelqu’un qui peut apporter beaucoup à la sélection nationale ! Vraiment une grande fierté de voir deux anciens Cristoliens au plus haut niveau, et même trois avec Olivier Nyokas, qui a longtemps fait part de son talent en équipe de France.


Vous êtes actuellement en Égypte pour les Mondiaux, peux-tu nous parler de cette compétition ? Nous sommes très bien installés, face aux Pyramides (rires). Au vu du contexte sanitaire, nous sommes vraiment dans une bulle avec aucun contact avec l’extérieur. Nous faisons attention aux gestes barrières, nous sommes testés tous les deux jours, et nous allons jouer dans des grandes salles à huis clos. C’est un petit pincement au cœur pour tous les supporters de handball dans le monde, mais il faut l’accepter. Nous espérons aller chercher au moins une médaille dans cette compétition. C’est toujours ce que l’équipe de France recherche. Nous sommes actuellement une équipe en reconstruction, mais cela n’empêche pas de tout faire pour atteindre notre objectif et toujours viser plus haut.

 

Interview/ Hugo Descat, ailier gauche de l’équipe de France

 

Hugo Descat


Vivre Ensemble : Hugo, peux-tu nous raconter tes premiers pas dans le hand ? Hugo Descat : j’ai commencé par intégrer le pôle espoir d’Eaubonne à 16 ans, et un an après Franck Chupin est venu me chercher pour intégrer le centre de formation de Créteil. Je jouais avec l’équipe de N2, alors que j’avais l’âge de jouer en moins de 18. J’ai ensuite progressivement intégré l’équipe 1, avec comme coach Benjamin Pavoni, puis Christophe Mazel.


Sept ans après ta dernière sélection, tu endosses le maillot tricolore pour les Mon-diaux. Comment tu te sens ? Que se passe-t-il dans ta tête ? Pour l’instant, je me sens bien. On a fait une longue préparation qui était assez fatigante. On n’a pas très bien joué contre la Serbie, mais ça nous a permis de rester concentrés et de nous montrer qu’on avait des choses à améliorer. On a fait un bon premier match contre la Norvège pour ce début de mondial et ensuite, face à l’Autriche, on a déroulé. Petit bémol contre la Suisse, on n’a pas été très juste au niveau du tir et en défense, mais on a réussi à rectifier. C’est pour cela qu’on a gagné.


Quel regard portes-tu sur ton club formateur, Créteil ? Créteil m’a fait évoluer en tant qu’homme et surtout, chose qui peut paraître simple et banale, on n’a pas essayé de me changer, je suis resté moi-même. Créteil m’a laissé être le joueur que je suis.


Faire la préparation des mondiaux à Créteil, ça a été un plus pour toi ? On était à la Maison du Handball. C’était sympa car je n’y étais jamais allé. Par contre, comme nous étions dans notre bulle sanitaire, le fait d’être à côté de chez moi n’a pas changé grand-chose.


Est-ce que tu continues à suivre avec un œil particulier les résultats de Créteil ? Oui j’ai encore des amis dans l’équipe et j’ai de très bonnes relations avec le coach. Je resterai toujours Cristolien, c’est le club qui m’a fait et je respecte ça. Je suis d’un œil attentif tous les matchs et les résultats. J’espère qu’ils vont se maintenir en première division.


Comment qualifierais-tu ta belle ascension ? J’ai travaillé dur malgré ce que les gens ont pu penser de moi, je n’ai jamais écouté les ragots, j’ai toujours été fidèle à moi-même et je n’ai pas changé. Si je devais qualifier mon ascension, je dirais que c’est parce que je suis travailleur et revanchard !


Un conseil pour tous les petits Cristoliens qui te regardent avec admiration ? À tous les jeunes Cristoliens : il faut croire en ses rêves. Même si le parcours paraît long et très difficile, si tu te concentres vraiment et que tu travailles fort, ça paiera forcément un jour. Il n’y a pas de secret, c’est toujours le travail qui paie !

 

Des résultats
Au Mondial 2021, en Égypte, les Tricolores sont qualifiés pour le tour principal avec trois victoires en trois matchs lors de la phase préliminaire. Arrivée en tour principal avec 4 points, l’équipe continue son sans faute, en l’emportant contre l’Algérie (29-26), le 20 janvier, contre l’Islande (28-26), le 22, puis avec un retentissant (32-23) contre le Portugal, le 24. Qualifiés en tête de leur groupe pour les quarts de finale, les Bleus restent invaincus dans la compétition. Une bonne forme qui, on l’espère, pourrait les avoir portés jusqu’au sacre mondial, le 31. Autres résultats en janvier, l’équipe de France masculine de handball a souffert face à la Serbie, en vue d’une qualification à l’Euro-2022. Lors de la première rencontre en Serbie le 5, les Bleus s’inclinent (27-24). Pour le match retour, le 9 au Palais des sports de Créteil, les Français ont retrouvé un état d’esprit conquérant mais sans parvenir à s’imposer (26-26).

 

Article de Créteil, Vivre Ensemble, février 2021, n°409