Les troubles de l’humeur
Santé mentale

Les troubles de l’humeur se caractérisent par une perturbation de l’humeur, soit dans son versant positif (forte excitation, euphorie, sentiment de toute puissance, on parle alors de manie) soit dans son versant négatif (tristesse, dépression). L’humeur peut être fortement perturbée à cause d’évènements de la vie (ex : rupture, deuil, perte d’emploi…) mais aussi par la prise de substance (ex : drogues, certains médicaments, alcool…) ou par des changements hormonaux. Cependant il existe aussi des modifications de l’humeur normales qui sont beaucoup moins intenses (ex : changement de saison, cycle menstruel…).

 

Trouble dépressif
La dépression se caractérise par un sentiment de tristesse fort qui dure sur une longue période (plusieurs mois), au point que la personne ne ressent plus de plaisir et perd goût à la vie de manière générale.

 

Il arrive souvent que la personne perde l’appétit et du poids de manière très marquée, ou au contraire qu’elle mange de façon excessive et prenne beaucoup de poids.

 

On remarque aussi souvent que la personne n’a plus d’énergie, elle peut dormir de manière excessive. Elle a aussi souvent du mal à penser et à faire des activités, à se motiver à faire les choses du quotidien. Elle a tendance à s’isoler de son entourage et à se sentir rejetée. La personne est souvent à fleur de peau, elle est hypersensible.

 

Durant un épisode dépressif, il y a un risque plus élevé de suicide, il ne faut pas hésiter à consulter un spécialiste (médecin traitant, psychologue, psychiatre…) pour trouver de l’aide et parfois avoir un traitement pour soulager la douleur liée à la tristesse afin de pouvoir par la suite aller mieux.

 

Le trouble dépressif est reconnu dans les affections de longue durée (ALD) et bénéficie ainsi d’une suppression du ticket modérateur, c’est-à-dire que les soins sont remboursés à 100% par la sécurité sociale, lorsqu’il s’agit d’une forme récurrente, avec au moins trois épisodes.


Quelques chiffres

  • On estime qu’environ 7% de la population est atteint d’un trouble dépressif
  • Les personnes entre 18 et 29 ans sont plus à risque de développer une dépression
  • Les femmes sont 3 fois plus sujettes à la dépression que les hommes
  • Les hommes dépressifs ont un plus fort risque de suicide que les femmes

 

Causes et facteurs de risquesLes causes sont polyfactorielles. Le tempérament de la personne a une influence ainsi que l’histoire de vie (ex : expériences négatives durant l’enfance, évènements de vie stressants…) et les facteurs génétiques (ex : parents dépressifs…).

 

TraitementLa prise de médicaments antidépresseurs et/ou anxiolytiques ainsi qu’un suivi psychologique permettent de stabiliser l’humeur dépressive et de travailler sur les causes du mal-être afin d’accompagner la personne vers le rétablissement.

 
La dépression post-partum
La dépression post-partum survient chez certaines femmes après avoir donné naissance. Elle se caractérise par des périodes de fatigue et de tristesse intenses durant les semaines qui suivent l’accouchement. La personne peut aussi montrer une forte anxiété face à la maternité et aux soins liés à l’enfant ainsi qu’une préoccupation importante concernant le bébé.


La dépression post-partum peut mener à délaisser l’enfant voire à le maltraiter.

 

Attention la dépression post-partum est à distinguer du « baby blues » qui affecte 70% des femmes au cours des 10 jours suivant l’accouchement. Durant le baby blues la maman est hypersensible (ex : crise de larmes, colère…), elle a beaucoup de mal à gérer ses émotions. Le « baby blues » est transitoire (de quelques heures à quelques jours selon les personnes) et il ne va pas empêcher la maman de prendre soin de son enfant.


Le syndrome pré-menstruel (SPM)
Environ 75% des femmes éprouvent des symptômes légers à modérés durant les jours qui précèdent leurs règles, ces symptômes sont liés aux changements hormonaux du cycle menstruel (ex : crampes, poitrine douloureuse, irritabilité, maux de têtes…). Ces symptômes sont désagréables mais n’empêchent pas la personne de poursuivre sa vie comme à son habitude.

 

Environ 20% des femmes ont des symptômes suffisamment intenses pour perturber leurs activités quotidiennes.

 

Environ 5% des femmes connaissent ce qu’on appelle un trouble dysphorique prémenstruel (TDP). Le TDP se caractérise par des symptômes pré-menstruels très intenses handicapant fortement la vie de la personne. La femme va généralement avoir des crampes très fortes l’empêchant de faire toute activité physique et de se concentrer sur des tâches. Elle peut aussi se sentir profondément triste pendant quelques jours, cela se rapprochant beaucoup d’un vécu dépressif.


Dans tous ces cas de figure, les symptômes se dissipent dès l’arrivée des règles.


Causes et facteurs de risques Le changement hormonal dans le cycle menstruel est le principal facteur qui influence l’humeur et le sentiment de tristesse. Des évènements extérieurs comme le stress, l’histoire de vie de la personne et les variations de saisons peuvent également influencer ces ressentis.

 

TraitementLes femmes qui souffrent d’un syndrome prémenstruel handicapant pour leur vie peuvent consulter un endocrinologue (médecin spécialiste des hormones) ou un gynécologue. Il a été remarqué que les femmes qui prennent la pilule souffrent moins de syndrome prémenstruel, car la pilule vient réguler les hormones de manière artificielle.

 

Trouble bipolaire :
Le trouble bipolaire se caractérise par l’alternance de phases maniaques (forte excitation) et de phases dépressives très intenses.

 

Dans les phases maniaques, les personnes bipolaires vont être très excitées, elles débordent d’énergie et ont souvent des comportements excessifs (ex : achats compulsifs, elles dépensent leur argent de manière exagérée…). Ces comportements peuvent mener à des conséquences négatives pour elles-mêmes ou leur entourage (ex : endettement, prises de décisions importantes sur un coup de tête…). Il est souvent très difficile de leur faire entendre raison dans cette période maniaque. Les personnes bipolaires ne réalisent pas qu’elles sont excessives, elles ont l’impression d’aller parfaitement bien. Elles ont tendance à se sentir toutes puissantes et euphoriques (humeur très élevée). Elles sont sûres d’elles avec une assurance souvent excessive. Elles peuvent être assez exubérantes (perte de la pudeur), avoir des attitudes de séduction très marquées et parfois des rapports sexuels à excès ou au hasard (comparativement à leur état « normal »).


Les personnes bipolaires vont aussi avoir tendance à beaucoup moins dormir, sans qu’elles se sentent pour autant fatiguées. On peut aussi observer une négligence de l’hygiène. Elles vont avoir du mal à se concentrer sur une activité, elles seront facilement distraites. Les idées viennent très vite et se bousculent dans leur tête, elles ont ainsi tendance à perdre facilement le cours de leur pensée et à passer d’un sujet à un autre sans transition. Dans ces périodes, les personnes bipolaires parlent beaucoup, elles sont comme inarrêtables. On a d’ailleurs souvent du mal à suivre ce qu’elles disent. Elles peuvent aussi passer des rires aux larmes.

 

Dans les phases dépressives, les personnes bipolaires vont avoir des sentiments persistants de tristesse, d’anxiété, de culpabilité, de colère, d’isolement ou de désespoir. Les personnes vont avoir tendance à se dévaloriser. On observe également une perte ou une augmentation de l’appétit et du sommeil. Une diminution de l’intérêt pour les activités qui leur font normalement plaisir. Elles vont avoir tendance à se replier sur elles-mêmes et à limiter leurs interactions avec leur entourage. La phase dépressive, contrairement à la phase maniaque, est très douloureuse à vivre pour les personnes bipolaires. Il y a d’ailleurs un risque élevé de suicide durant ces périodes.


Le trouble bipolaire est reconnu dans les affections de longue durée (ALD) et bénéficie ainsi d’une suppression du ticket modérateur, c’est-à-dire que les soins sont remboursés à 100% par la sécurité sociale.

Quelques chiffres

  • 1 million de personnes bipolaires sont estimées en France, soit 2% de la population
  • le trouble apparait généralement entre 15 et 25 ans
  • le trouble bipolaire touche de manière égale les hommes et les femmes
  • 15% de suicides chez les personnes bipolaires et une espérance de vie réduite de 10 ans

Les causes et facteurs de risquesIl y a un facteur génétique assez fort, mais il faut souvent des facteurs extérieurs au travers d’évènements de vie très stressants ou éprouvants pour que la maladie se déclenche (ex : agressions, naissance difficile…). La prise de substances (drogues, alcool…) peut augmenter les effets de la maladie.

 

Les traitementsPlus le diagnostic est précoce plus on aura de chance de diminuer les symptômes.


Les médicaments régulateurs de l’humeur (thymorégulateurs) aident à stabiliser l’humeur pour éviter qu’elle soit excessive.


La psychothérapie permet également de soulager la personne en pouvant parler de ce qu’elle vit ou d’évènements passés douloureux.


Un quotidien stable avec une bonne hygiène de vie (sommeil, sport, alimentation…) est également essentiel.