Comme chaque année, c’est devant une salle comble que le maire de Créteil, Laurent Cathala, a prononcé son traditionnel discours des vœux, lundi 13 janvier 2020, au Palais des Sports Robert-Oubron. De nombreuses personnalités de la région et du département avaient fait le déplacement, parmi lesquelles le Préfet du Val-de-Marne, les parlementaires, le président du Conseil départemental, les présidents du territoire Grand-Orly Seine Bièvre et du territoire Paris-Est-Marne et Bois, de nombreux maires et élus du Territoire, le président de la Chambre de commerce et d’industrie du Val-de-Marne, la présidente de la Chambre des métiers et de l’artisanat du Val-de-Marne, ainsi que de  nombreux chefs d’entreprises, responsables associatifs et personnalités civiles, militaires et religieuses.

 

"C’est toujours avec un grand plaisir que je vous accueille à l’occasion de cette cérémonie des vœux, qui nous permet de nous retrouver et de fêter ensemble la nouvelle année, a affirmé Laurent Cathala. Je tiens tout d’abord à remercier les agents municipaux qui ont réalisé le décor de cette salle en harmonie avec les orientations que nous devons prendre aujourd’hui, c’est-à-dire placer l’environnement, la biodiversité, la protection de la planète au cœur de nos projets. Je tiens particulièrement à les féliciter pour ce travail remarquable, pour leur dévouement, leur talent et leur attachement au service public.

 

Finaliser le projet de rénovation urbaine du Mont-Mesly

 

Je salue tout particulièrement Monsieur le Préfet du Val-de-Marne pour nous féliciter des bonnes relations que nous tissons au quotidien avec ses services. Même si nous connaissons parfois quelques points de divergence, ce sont ces relations qui doivent prévaloir entre la ville chef-lieu et l’État. Ainsi je crois pouvoir dire, que, grâce aux services de l’État, nous avons pu finaliser avec l’Anru le projet très important de rénovation urbaine du Mont-Mesly.

 

Un projet qui va transformer tout le paysage urbain de notre ville dans ce secteur, au niveau de l’habitat évidemment, mais bien au-delà aussi, avec notamment la réalisation d’une Cité éducative grâce au concours de l’Éducation nationale. Bien sûr, il y a beaucoup d’autres points sur lesquels nous travaillons avec les services de l’État. C’est le cas en matière de logement ou d’emploi, mais nous le faisons toujours dans le respect de nos prérogatives et avec le souci de l’intérêt général. Je tiens tout particulièrement, a poursuivi le maire de Créteil, à saluer le Président du Conseil départemental, avec qui nous traitons en bonne harmonie tous les problèmes rencontrés sur le terrain. Ce n’est que lorsque nous élevons un peu nos regards dans le ciel que nous rencontrons quelques divergences.

 

 

Vous l’aurez compris, je fais référence au projet de tracé de l’arrivée du téléphérique sur Créteil. Cela ne nous empêche cependant pas d’entretenir des liens très forts avec le département, car c’est un partenaire essentiel, notamment pour le projet de renouvellement urbain dans le quartier du Mont-Mesly.

 

Reconnaître et saluer le travail des élus

 

Je n’ai pas aujourd’hui la possibilité de développer des éléments de programme, a indiqué Laurent Cathala, ni de faire état de notre bilan, car nous sommes en période électorale durant laquelle l’expression est très règlementée. La jurisprudence n’a fait d’ailleurs que se renforcer ces dernières années.

 

Cependant, je tiens tout de même à saluer tous les élus qui sont présents autour de moi, notamment les maires du territoire avec qui nous travaillons maintenant depuis 4 ans dans le cadre de notre intercommunalité. Cette gouvernance partagée permet, dans le respect de l’identité de chaque commune, de dégager des synergies et d’obtenir davantage de résultats. Deux maires membres de notre territoire ne se représenteront pas aux prochaines élections municipales : Georges Urlacher, à Périgny-sur-Yerres, et notre ami Jean-Claude Gendronneau, à Santeny. Je voulais simplement les saluer et leur rendre hommage pour le travail qu’ils ont effectué dans leur ville, bien sûr, même s’il ne m’appartient pas d’en juger, mais surtout pour le travail accompli dans le cadre du Conseil territorial.

 

 

Je salue également mes amis les maires ici présents : Jean-Pierre Barnaud de Chennevières-sur-Marne, Yvan Femel de Noiseau, Sylvie Gérinte de Marolles-en-Brie, Madame la conseillère départementale et maire d’Ormesson-sur-Marne, Marie-Christine Ségui, avec qui nous travaillons bien sûr au quotidien, mais avec qui nous nous efforçons de faire avancer cette intercommunalité qui présente encore aujourd’hui quelques incertitudes institutionnelles. Nonobstant ces incertitudes, il nous faut donner corps, âme et efficacité à cette structure. Je n’oublie pas de saluer également mes amis parlementaires, Luc Carvounas bien sûr, mais aussi Jean-François M’Baye, avec qui nous travaillons dans un bon état d’esprit même si, parfois, nous ne partageons pas tous les choix.

 

Un tissu associatif garant de la cohésion et du lien social

 

Je soulignerai tout simplement, a poursuivi Laurent Cathala, la qualité des relations sociales que nous devons cultiver dans notre ville. Nous avons un tissu associatif dense, dynamique, qui chaque jour permet de nouer des liens, renforcer la cohésion et exprimer la solidarité. Je tenais ce soir à rendre hommage à tous ceux qui œuvrent sans relâche dans ce sens au sein de notre ville. 

 

Et cela à un moment où notre société a trop tendance à se fracturer, à se diviser. Je pense qu’à l’échelon communal comme à l’échelon national, rien ne peut se construire de durable dans le rejet de l’autre, dans la haine ou dans la violence. Je crois aussi que vous toutes et tous qui travaillez dans notre ville, vous qui êtes des acteurs de la vie sociale, vous contribuez à forger cette cohésion, indispensable au niveau local et que l’on souhaiterait voir reproduite au niveau national.

 

Un développement économique dynamique

 

Je salue bien sûr tous les entrepreneurs ici présents, qui portent le dynamisme de notre commune, que ce soient les grandes entreprises comme Valeo ou Essilor, Derichebourg, Loomis, ou encore le centre commercial régional qui a connu en 2019 des changements importants, avec son extension, et dont la rénovation va encore continuer dans les prochaines années.

 

Je salue tous ceux qui participent au développement économique de notre ville. Ils forment un tissu particulièrement dense, puisqu’il compte plus de 6000 entreprises et représente un fort potentiel d’emplois et d’importantes recettes pour notre commune. Je salue bien sûr les commerçants, qu’ils soient petits ou grands, car ils ont tous une fonction essentielle de proximité, d’animation, et portent eux aussi le développement économique et social de notre commune.

 

 

Ce tissu économique peut s’appuyer à Créteil sur des unités de formation de qualité, avec une université qui compte aujourd’hui plus de 32 000 étudiants. J’en profite pour saluer une réalisation remarquable que nous avons inaugurée à l’automne dernier et qui vient s’ajouter à l’ensemble universitaire de l’Upec déjà très complet. Je veux parler de la toute nouvelle Maison des sciences de l’environnement, qui compte de nombreux laboratoires de recherches de renommée internationale – certains travaillent déjà avec la Nasa – et qui permet en outre aux acteurs locaux, notamment aux élus, d’imaginer la Ville de demain en prenant en considération toutes les questions environnementales.”

 

Conjuguer développement durable et solidarité

 

Je terminerai en soulignant qu’aujourd’hui il est important de s’inscrire dans une politique volontariste pour faire de Créteil une ville exemplaire sur le plan écologique. C’est le sens de l’adoption à l’unanimité par le conseil de Territoire du Plan Climat-Air-Énergie, qui comprend 50 mesures importantes permettant non seulement de protéger la planète, mais aussi de changer les comportements. Pour autant, le développement durable et le social doivent aller de pair. En effet, la solidarité doit être renforcée à l’égard de toutes celles et tous ceux qui peuvent connaître des situations délicates, et il y en a beaucoup ! Il serait paradoxal de s’occuper de la planète et de ne pas s’occuper de l’humain.

 

Tout cela doit aller dans un même mouvement et une même priorité. Je souhaite une très bonne année à chacune et chacun d’entre vous et aux institutions que vous représentez, a conclu Laurent Cathala, en espérant que cette année 2020 vous sera porteuse de bien-être, de bonheur et de réussite.

 

Quatre personnalités ont reçu la médaille d’or de la Ville

Mourad Merzouki

 

 

Créteil a la chance d’accueillir le seul Centre chorégraphique national en Île-de-France. Et une chance plus grande encore d’avoir à sa tête le charismatique Mourad Merzouki, entouré de sa compagnie Käfig. Originaire de la région lyonnaise, il a pratiqué les arts martiaux et le cirque avant de devenir une figure majeure du hip-hop. Cette discipline, née dans la rue, il a su l’enrichir des multiples influences de son esprit curieux, la hisser, comme jadis le jazz, aux plus hautes exigences artistiques.

 

Voici dix ans qu’il nous fait rêver, vibrer, qu’il incarne pleinement cette culture cristolienne joyeuse, colorée, dont la danse est un étendard. Dix années de créations éblouissantes qui enthousiasment le public et connaissent un succès mondial. Dix années d’action pédagogique pour faire danser les enfants des écoles cristoliennes et toutes les générations dans le plaisir du partage. Ainsi sont unanimement reconnus la générosité de son engagement et les merveilleux ballets qui célèbrent la richesse de nos cultures métissées, mais aussi sa capacité à avoir fait du CCN ce formidable tremplin de jeunes talents et la vitrine de Créteil dans le monde entier.

 

Véronique Dubayle

 

 

Personne ne peut plus ignorer l’ampleur et le caractère systémique des violences faites aux femmes. Véronique Dubayle en a fait son combat. Passionnée, percutante, opiniâtre, cette femme de conviction a toujours mené de front la recherche et l’action. Assistante sociale à Mondor, elle est aux premières lignes lorsqu’arrive en France l’épidémie du Sida. Elle s’engage corps et âme pour créer les structures d’aide aux malades, former le corps médical, faire évoluer les mentalités. Membre fondateur d’Argos 94, elle organise le réseau de prévention et de soins dans le département, et même au-delà des frontières, puisqu’elle crée un centre d’information et de prévention du VIH au Maroc.

 

Elle approfondit ses études en anthropologie sociale, parcourt le monde, mais son point d’ancrage reste Créteil. En 1998 elle prend la direction du Centre départemental d’information sur le droit des femmes et des familles. Elle consacre alors son énergie à promouvoir l’égalité, à soutenir les victimes de violences, d’attentats ou d’accidents collectifs, à former policiers et magistrats, à coordonner l’action de tous les partenaires à travers les 37 antennes du CIDFF 94. Distinguée de l’Ordre national du Mérite pour son action inlassable au service des droits fondamentaux, elle a été pendant quarante ans à Créteil l’intransigeante voix des grandes causes et des justes combats.

 

Hélène Gelin

 

 

Présidente du club d’échecs de Créteil, Hélène Gelin est présente à Créteil puis à Bonneuil depuis son enfance. C’est à la demande de son fils qu’elle a rejoint le club il y a vingt ans. Elle se prend au jeu et en devient la présidente en 2004, suite au décès de la fondatrice Maud Désandré. Le club compte aujourd’hui plus de 120 adhérents. L’équipe “jeunes” participe au championnat de France, qu’elle a remporté en 2002, l’équipe “adultes” évolue en première division non professionnelle. Tout cela en préservant la vocation sociale de ce club populaire où tant de petits Cristoliens ont appris à jouer aux échecs.

 

L’association a été mise en lumière par l’épopée d’un jeune réfugié, Fahim, arrivé du Bangladesh à 8 ans et qui a rapidement révélé son talent. Le club d’échecs a été un rouage essentiel de la mobilisation solidaire qui a permis à Fahim et à sa famille d’être régularisés et intégrés. La belle histoire de ce jeune homme, devenu champion de France à 12 ans, est racontée dans le film Fahim, où le rôle d’Hélène Gélin est tenu par Isabelle Nanty. Pour l’avenir, cette mère de trois fils a deux souhaits : que l’équipe jeunes reprenne son titre de championne de France, et que le nombre de joueurs continue de grimper, selon la devise du sport cristolien : le sport pour tous, le haut niveau pour chacun !

 

Père Benoît Hagenimana

 

 

Ceux qui croyaient au Ciel, ceux qui n’y croyaient pas, toutes et tous au Mont-Mesly ont croisé le Père Benoît. Sa grande capacité d’écoute et de compréhension, son humanisme joyeux, son implication dans la vie de la cité, bien au-delà des portes de l’église Saint-Michel, ont su conquérir les cœurs. Originaire du Rwanda, Benoît Hagenimana a débuté son sacerdoce dans la région toulousaine, après des études de biologie et de théologie.

 

Il brillait aussi sur d’autres terrains, d’ailleurs il a conservé précieusement sa carte d’adhérent de la ligue de football de Midi-Pyrénées. En 2007, il devient curé de Bonneuil et, trois ans plus tard, curé de la paroisse du Mont-Mesly, responsable du secteur pastoral et vicaire épiscopal en charge de dossiers importants, comme la pastorale des migrants. Pendant 9 ans, il accompagne nos concitoyens, fédère les énergies et porte une parole de paix et de solidarité. On chante et on danse dans son église, on y célèbre l’amour du prochain et l’ouverture sur le monde. Ainsi, le Père Benoît a emmené 87 Cristoliens en Israël, une trentaine d’autres au Rwanda. Appelé vers d’autres responsabilités à Villejuif, il gardera un œil sur le devenir de sa chère paroisse cristolienne.

 

Article de Créteil, Vivre Ensemble, février 2020 n°399