Le triporteur embarque et déploie le matériel nécessaire pour faire fonctionner un atelier "tout numérique".

Pour diffuser le savoir et la pratique numériques, la direction de la Culture planche, depuis plusieurs mois, sur le Dipbike : un triporteur à assistance électrique, véritable fabrique numérique nomade.

Éduquer, promouvoir et rallier ceux qui en sont éloignés. Les enjeux, s’agissant des pratiques numériques, sont conséquents. En mai 2017, sous l’impulsion d’Hervé Bouchet, chargé du développement culturel numérique, la Ville de Créteil a lancé un état des lieux des pratiques sur son territoire auprès d’une quinzaine de structures (associations, médiathèques, équipements socioculturels et services municipaux). Une analyse qui a permis de recenser les lieux et acteurs du numérique sur le terrain ainsi que la mise en lumière de leurs attentes, à savoir, entre autres : une sensibilisation pragmatique aux activités liées à la création numérique afin de préparer les nouvelles générations ; le développement de la sécurité sur internet et la sensibilisation des gens aux “fake news” (fausses informations) ; l’accès à une imprimante 3D et aux usages d’outils numériques créatifs.

Pour y répondre, la direction de la Culture a déjà décidé de la rédaction d’une newsletter mensuelle à destination des partenaires, Panoramix, qui compile des éléments d’actualité, des temps forts numériques, aussi bien cristoliens que franciliens, et qui propose un onglet “ pratiques numériques ” ou bien encore une cartographie en ligne qui permet d’identifier les lieux où sont proposées des activités liées au numérique.   

Le Dipbike est né

Mais comment faire pour toucher directement les habitants, qu’ils soient jeunes ou un peu moins ? C’est alors qu’est venue l’idée d’un véhicule mobile qui embarquerait du matériel et se rendrait directement à la rencontre des Cristoliens pour sensibiliser, partager, diffuser. Un dispositif peu coûteux, qui permet une expérimentation à petite échelle permettant de voir rapidement si les participants adhèrent ou non au projet. Le Dipbike (Dip pour découverte, initiation, prototypage) est né. Un triporteur à assistance électrique, autonome, écologique, modulable et simple d’usage pour les écoles, les équipements socioculturels, les espaces publics, la Galerie d’Art. Un outil que la direction de la Culture a conçu en collaboration avec le collectif In Dialog qui a réalisé et animé le premier laboratoire de fabrication numérique (Fablab) cristolien. À l’arrière du Dipbike, un système de coffres permet d’embarquer du matériel qui peut être évolutif (imprimantes 3D, presse à chaud, plotter de découpe ou machine à découper différentes matières) et qui se déploie sur le site pour l’animation d’ateliers variés.

Si, lors du lancement du projet, prévu pour fin 2018, c’est Hervé Bouchet qui pilotera le dispositif, l’objectif à terme est de rendre autonomes les acteurs et relais du territoire en matière d’intervention numérique éducative et culturelle. Le volet formation pour certains encadrants (enseignants, animateurs) sera donc prioritaire afin de pouvoir démultiplier les actions sur la commune. Le Dipbike pourra, par exemple, être utilisé par les animateurs du service Jeunesse, afin qu’ils fassent entrer le numérique dans les gymnases. Le service a d’ailleurs déjà fait l’ac­­qui­sition d’un kit “light­painting”, qui peut être embarqué sur le triporteur. Le collectif In Dialog planche également sur la conception de mobiliers pliables pouvant être transportés par le Dipbike. Avec ce projet, la direc­tion de la Culture souhaite sensibiliser les plus jeunes aux enjeux du numérique en perpétuelle évolution et toucher ceux qui en sont éloignés et qui, faute de maîtrise numérique, pourraient se retrouver démunis dans les années à venir.

Des idées d’ateliers

• Initiation 3D : création d’objets 3D, modélisation, usage de logiciels, manipulation d’imprimante.
• Impression textile : personnalisation de supports, usage de logiciels, découpe du vinyle.
• Bidouille électronique : création de drones en Lego, peinture connectée, Makey Makey, robotique, exploitation de datas.
• Création de signalétique : autocollants, pochoirs, stickers, personnalisation d’objets, de mobiliers, signalétique de bureau .

Un dispositif évolutif

Le Dipbike pourra être complété par de nouveaux modules afin de diversifier les activités en fonction des attentes du public et des projets des structures partenaires.

Article de Créteil, Vivre ensemble, juin 2018, n°383