Pierre, Gaston Billotte
Mairie de Créteil
Maire de 1965 à 1977


- Né le 8 mars 1906 à Paris

- Élu le 26 mars 1965, réélu après les élections de mars 1971 jusqu'à celles de 1977.
- Chef d'état-major du général de Gaulle à Londres, député, ministre, maire de Créteil.
- A fondé un Haut comité français pour la défense civile et a lancé un cri d'alarme devant la prolifération
  terrifiante des armements à travers le monde.
- Grand officier de la légion d'honneur, Compagnon de la libération, docteur honoris causa de plusieurs
  universités françaises et étrangères.
- A publié plusieurs ouvrages de mémoires sur le gaullisme et sur la géopolitique.
- Décédé le 29 juin 1992 à Boulogne-Billancourt.

 

Photo du Général Pierre Billotte

Pendant la Seconde Guerre Mondiale

 

Fils du général d'armée Gaston Billotte, Pierre Billotte a tout d'abord mené une carrière militaire. Après Saint-Cyr, puis l'Ecole supérieure de guerre, il conduit un bataillon de chars pendant la campagne de France (1940). Blessé et fait prisonnier en juin 1940, il s'évade d'Allemagne vers la Russie, au début de 1941. Il est alors emprisonné dans les geôles staliniennes jusqu'à l'entrée en guerre d'Hitler contre l'URSS (juin 1941).

 

Il est ensuite désigné par le général de Gaulle comme représentant militaire de la France à Moscou auprès de Staline. Il rallie rapidement Londres et devient successivement chef d'état-major du général de Gaulle (1941-1942), secrétaire du Comité de la défense nationale (1942-1944), commandant de la brigade blindée de la division Leclerc et général de brigade de la 18° division FFI-FTP.

 

Il participe à la libération de Paris en recevant notamment la réédition du général Von Scholtitz, gouverneur allemand de la capitale (août 1944).

 

Sous la IVe République

 

Chef d'état-major, général adjoint de la défense nationale en 1945, promu général de division en 1946, il démissionne de l'armée en 1950, après avoir dirigé la délégation française au Comité des chefs d'état-major aux Nations-Unies . Il avait pris part aux négociations qui aboutirent au Pacte Atlantique.

 

Il rentre en désaccord avec les conceptions atlantistes des premiers gouvernements de la IV° République. Il proteste contre le "système" et son alignement excessif sur les positions américaines. Il entame alors une seconde carrière en adhérant au RPF, récemment fondé par le général de Gaulle, et est élu, de haute lutte, député de la Côte-d'Or, le 17 juin 1951.

 

Ayant cependant voté l'investiture au Gouvernement Pinay, il rejoint à l'Assemblée nationale le groupe des dissidents gaullistes de l'Action républicaine et sociale. Spécialiste des questions de stratégie, il présente aux députés les accords de Londres et de Paris qui, en 1954, remplacent le projet mort-né de Communauté européenne de défense (C.E.D), qu'il avait ardemment combattu.

 

M. Edgar Faure le nomme ministre de la défense nationale mais, quelques semaines plus tard, Pierre Billotte doit abandonner son poste après avoir perdu son siège aux élections législatives du 2 janvier 1956. Pendant la guerre d'Algérie, il dénonce l'emploi de la torture dans un retentissant article paru dans Le Monde du 6 octobre 1957.

 

Sous la présidence de Charles de Gaulle

 

Dès le retour de Gaulle au pouvoir (1958), il rejoint les fondateurs de l'Union démocratique du travail, un petit groupe de gaullistes de gauche. En 1962, De Gaulle décide de le nommer haut-commissaire en Algérie au moment même où se déroulent les négociations d'Evian. Mais le président de la république y renonce très vite, trouvant les projets de Pierre Billotte politiquement trop audacieux et ne convenant pas au premier ministre, M. Debré. Il lui préfère M. Delouvrier.

 

Élu en 1965 à la mairie de Créteil

La même année, Pierre Billotte revient au Palais-Bourbon comme député de la quatrième circonscription de la Seine, puis est élu en 1965 maire de Créteil. En janvier 1966, de Gaulle le nomme ministre des DOM-TOM dans le gouvernement Pompidou. Pendant deux ans, il développe Outre-Mer des mesures d'assimilation combinées avec une certaine autonomie interne.


Toujours gaulliste de gauche, cofondateur et président du mouvement pour le socialisme par la participation, qui regroupe, en 1971, plusieurs mouvements soutenant à la fois MM. Georges Pompidou et Jacques Chaban-Delmas, il ne quitte sa mairie qu'en 1977, après avoir jeté les fondements d'une ville moderne et développée.

 

L'année suivante, il se retire de l'Assemblée nationale dans laquelle il siégeait auprès des membres du groupe RPR.

 

Quelques extraits de ses écrits sur Créteil

 

"Le nouveau Créteil est né d'une idée que j'aie eue un jour à Versailles en me promenant en compagnie du général de Gaulle.
 

La veille, Léopold Senghor avait comparé celui-ci, dans un discours, à Napoléon et à Louis XIV."-Je ne suis pas Napoléon, je n'ai pas fait Austerlitz. Je ne suis pas Louis XIV, je n'ai pas fait Versailles.- Non seulement vous n'avez pas fait Versailles, mais vous avez laissé se construire des horreurs architecturales dans toute la France. Si vous m'appuyez, je peux tenter de construire une vraie ville à Créteil. Il y a huit cents hectares d'espaces libres.


C'est le seul endroit de la banlieue parisienne où l'on peut tenter cela.- Et bien, essayez !"
C'est sur la base de ces trois petits mots que je me suis lancé dans cette opération.(...)


Au fond, nous nous sommes dit : l'endroit est impossible, la chose est difficile, mais si nous nous attaquons vraiment au problème nous parviendrons peut-être à faire un exemple.


Et aujourd'hui, Créteil est la seule ville au monde où les enfants, dès l'âge de deux ans et demi, vont à l'école maternelle. Ils apprennent à être propres et à parler français.
Et ils influencent leurs parents".

 

Pierre Billotte : "Une réussite hors des sentiers battus". Supplément "Nouveau Créteil" à Entreprise, N°890, 1972.

 

"Pour nous, en effet, il s’agit de bâtir, à partir de quartiers disparates existants et sans lien entre eux une nouvelle ville, bien équipée dans toutes ses composantes et dotée d'une réelle unité. Il s’agit de lui donner une âme et un esprit, en quelques années au lieu de quelques siècles. Il s'agit de permettre l'épanouissement de l'homme nouveau, de l'homme du XXème siècle, qui appartient à cette humanité nouvelle dont nous pressentons qu'elle est née le jour où des hommes ont marché, dansé, et chanté sur la lune. Tout en évitant au maximum les nuisances des temps modernes, sur les plans de la culture, de l'enseignement, du logement, de l'emploi, du transport et du stationnement, des loisirs et des sports, de l'hygiène et de la santé, sur celui de la participation à la vie de la Cité, il semble que Créteil, qui sera bientôt une ville prospère, pourra donner à ses habitants les moyens de cet épanouissement et peut-être servir d'exemple".