Quand architecture et cinéma se mélangent

Actuellement en résidence dans les écoles de la cité éducative, le collectif LAO (Laboratoire d’architecture ouverte) stimule l’imaginaire artistique des enfants à la croisée de l’architecture et du cinéma.

 

Fin 2019, les quartiers du Mont-Mesly, de la Habette et des Coteaux du Sud ont décroché le label “Cité éducative”. L’enjeu est d’importance puisqu’il offrira des moyens plus importants aux établissements scolaires situés sur ce secteur, dans l’objectif d’enrayer le décrochage scolaire et d’accompagner plus étroitement les 3-25 ans.

Parmi les nombreuses actions mises en place, la résidence, en lien avec la direction de la Culture, du Laboratoire d’architecture ouverte (LAO), un collectif d’artistes composé d’un architecte et de deux cinéastes qui intervient dans les cinq écoles du secteur. Ensemble, ils ont élaboré un concept simple mais passionnant pour les élèves : leur donner la possibilité de faire leur propre cinéma. Dans un premier temps, LAO fournit des patrons de bâtiments à plier et coller pour construire un décor de ville, puis les enfants imaginent une histoire, écrivent le scénario et se distribuent les personnages qu’ils jouent devant un fond vert. Les images sont alors réintroduites dans la maquette.

 

Les enfants décident de tout
“Les enfants ont une liberté totale, explique Victor Clayssen, l’architecte du collectif. On leur fournit le matériel et la méthodologie, mais ce sont eux qui sont à la source de tout, de l’architecture à la narration. On leur propose des choses qu’ils n’ont pas l’habitude de faire. Ils aiment manipuler les patrons, puis construire et décorer la maquette de ville. Ils se prennent vite au jeu du cinéma et s’intéressent au matériel : le fond vert, les lumières, le clap, la caméra…”

À cela, on peut aussi ajouter que les élèves de CM2 des écoles Casalis et Savignat ont la possibilité de mener un projet à bien du début à la fin en maniant des concepts que l’on n’apprend pas à l’école primaire : architecture, urbanisation, écriture de scénario et dialogues… ils s’essaient même au jeu d’acteur !

 

Des enseignants investis
Évidemment, si les enfants sont les principaux concernés, les enseignants ne sont pas laissés pour compte. Ils échangent avec le collectif pour intégrer dans la mesure du possible des thématiques qu’ils souhaitent développer durant l’année. C’est ainsi que le travail des trois classes de l’école Casalis a porté sur le street-art. “C’est très plaisant de voir les enfants aussi investis, témoigne Victor Clayssen. Ils sont pleinement concentrés sur ce qu’ils font et très motivés”. Ce programme se poursuivra dans les collèges et les équipements socio-culturels de la zone estampillée “Cité éducative”. Quant aux œuvres réalisées cette année, elles feront l’objet d’une grande restitution en juin prochain.