Un lieu de vie pour les adultes autistes

Voulu et conçu comme un équipement de proximité, et situé dans le nouveau quartier de la Pointe-du-Lac, au sud-est de la ville, le foyer d’accueil pour adultes autistes vient d’ouvrir ses portes. Cette structure s’intègre parfaitement à son environnement et offre une remarquable combinaison de services.

 

Auparavant situé à Valenton, le Foyer d’accueil médicalisé pour adultes autistes (Fama) vient d’ouvrir ses portes dans le nouveau quartier de la Pointe-du-Lac. Tout beau tout neuf, après deux ans de travaux, le bâtiment se “meuble” au fil des semaines et accueille déjà ses premiers résidents.

 

Véritable lieu de vie proposant 45 places d’accueil pour les autistes à partir de 20 ans, le Fama se distingue ainsi de l’institut médicalisé tel qu’on a l’habitude de le connaître.

Les architectes du cabinet Jacques Menninger-Henri Servière, en charge du projet, ont imaginé deux structures distinctes reliées par une rotule, qui se présente sous la forme d’un jeu de passerelles. La première, dédiée aux externes, regroupe les diverses activités, aussi bien thérapeutiques qu’éducatives.

La seconde est dédiée aux résidents. Résolument contemporain, le bâtiment, d’une superficie de 3500 m2, s’affirme comme une “structure familiale à taille humaine”. Il se fond très bien dans l’atmosphère de ce quartier en pleine expansion, qui a pour particularité d’avoir su “mixer” tous les statuts de l’habitat (location, accession à la propriété, équipements collectifs…). “En effet, expliquent les architectes, nous avons imaginé une déclinaison de couleurs douces pour les façades des deux bâtiments. Notre idée était de s’inscrire de façon discrète dans le quartier et de rester ainsi en harmonie avec les immeubles voisins. Le pari était de créer une cohabitation harmonieuse.”
 

Une prise en charge personnalisée des patients
Le développement durable a également fait partie des priorités du projet. Outre les économies d’énergie (isolation à l’extérieur faisant office de deuxième peau, optimisation du chauffage), une grande terrasse végétalisée a été réalisée dans le prolongement des appartements.


Autre objectif : le confort et le bien-être des résidents. Le foyer, qui tourne le dos à la rue pour plus de tranquillité, a des faux airs de “village”. Les lumières ont été étudiées pour ne pas être trop vives et la configuration des lieux est propice à la quiétude et à la préservation de l’intimité des résidents.


Dans le même sens, l’accent a été mis sur la personnalisation de la prise en charge des patients, doublée d’une dynamique de soutien et d’un dialogue permanent avec les familles. Le but étant de faciliter la communication et la socialisation des résidents et de leurs proches.


Concrètement, le foyer se compose de deux services distincts. Un internat, avec 25 personnes accueillies dans quatre unités de cinq résidents, chacune adaptée au degré de handicap des patients, pour permettre à chaque groupe d’évoluer ensemble et par paliers. Une unité supplémentaire, au rez-de-chaussée, est composée de cinq studios destinés aux patients nécessitant une prise en charge plus importante. Deux places seront également réservées dans le cadre d’un accueil temporaire (15 à 90 jours).


Pour le confort des résidents, chacun disposera d’une chambre très fonctionnelle avec salle de bains particulière. Conçu sur le modèle des campus universitaires et agencé à la manière d’un appartement, chaque étage dispose de parties communes, avec un grand séjour, une salle à manger spacieuse et une salle d’eau.


Les résidents autistes ayant besoin d’aide dans leur vie quotidienne, l’équipe éducative de l’internat est composée de 36 personnes : éducateurs spécialisés, aides médico-psychologiques et personnel soignant.

 

Une combinaison de services
De son côté, l’externat peut accueillir 20 personnes. Ouvert du lundi au vendredi, soit 228 jours par an, ce service proposera à terme des ateliers pour les externes, comme pour les internes.

 

Le but : privilégier et (re)trouver le plaisir d’apprendre, découvrir le monde et communiquer davantage avec les autres.
Seront ainsi proposés des ateliers rééducatifs (avec des techniques paramédicales et de psychomotricité), des ateliers à médiation artistique, culturelle et sportive ou encore à visée d’apprentissage. Neuf salles ont été aménagées dans ce but, ainsi qu’une salle de sports avec accès direct au jardin.

 

Au premier étage du bâtiment, l’établissement accueille également un Samsah (Service d’accompagnement médico-social pour adultes handicapés). Il s’adresse aux patients venant consulter de l’extérieur. Il est composé d’une équipe socio-éducative mobile de 19 professionnels. Outre son travail “classique” auprès des patients, il proposera un soutien et un accompagnement aux parents d’autistes qui le souhaitent, afin de répondre aux difficultés spécifiques qu’ils rencontrent. La qualité de ce service reposera aussi sur la collaboration pleine et entière avec l’hôpital Albert-Chenevier.


Enfin, au dernier étage, un centre de formation accueillera tous ceux qui le souhaitent (professionnels, encadrants et accompagnants).  Cette combinaison de services, regroupés en un seul et même établissement, constitue, de l’avis de beaucoup, une première.

 

Un fort engagement de la Ville
Créteil Habitat-Semic assure la maîtrise d’ouvrage du Foyer et en finance 70% à travers des emprunts auprès de la Caisse des dépôts et consignations. C’est l’association Apogei qui assurera la gestion de l’établissement. 


Le bilan financier s’élève à 12 979 980 €, répartis comme suit :

- Emprunts Créteil Habitat  9 123 286 € (70%)
- Subventions3 856 584 € (30%)
dont :
- État : 130 792 € (1%)
- CNSA : 2 000 000 € (15%)
- Région : 875 000 € (7%)
- Département : 720 000 € (6%)
- Plaine centrale : 130 792 € (1%)    

Article de Créteil, Vivre Ensemble, février 2011 n°309