Dépistage du cancer du sein : efficace et gratuit

Le dépistage précoce du cancer du sein augmente fortement les chances de guérison. Le matériel utilisé est de plus en plus performant, la procédure simple et gratuite, et pourtant, moins d’une femme sur deux participe au dépistage organisé.

 

Le service d’imagerie médicale du Centre hospitalier intercommunal de Créteil (Chic) vient tout juste de s’équiper d’un nouveau mammographe numérique, dernière génération. L’acquisition de cet appareil, qui permet l’examen radiologique de la glande mammaire grâce à son capteur ultraperformant, constitue une réelle avancée technologique.

 

L’augmentation du contraste permet, en effet, d’améliorer la qualité de l’image, pour un meilleur diagnostic. La visualisation des images se faisant en temps réel, la durée de l’examen s’en trouve, par ailleurs, réduite à 20 minutes (contre une dizaine de minutes supplémentaires aCe capteur a également pour avantage de diminuer les doses d’exposition aux rayons X, jusqu’à quatre fois, par rapport à une mammographie analogique.Enfin, l’archivage des images permet de conserver un historique des patientes, et donc, de faciliter leur suivi. Ce changement de technologie a donné lieu à un réaménagement complet de la salle de mammographie, afin de réaliser les examens dans les meilleures conditions possibles.

 

Le parcours de la patiente a été repensé, avec une plus grande fluidité entre la salle d’échographie et de mammographie. Pour ainsi faciliter ces examens indispensables au dépistage précoce du cancer du sein.

 

Dépistage gratuit pour les femmes de 50 à 74 ans

 

Avec, en France, 53 000 nouveaux cas estimés en 2011, le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes. Pourtant, détecté à un stade précoce, il peut être guéri dans plus de neuf cas sur dix. Les traitements sont alors moins lourds et les séquelles plus légères.

 

D’où l’intérêt de dépister la maladie le plus précocement possible. C’est entre 50 et 74 ans que les femmes sont le plus exposées, c’est pourquoi l’Assurance maladie prend en charge, tous les deux ans, une mammographie de contrôle, pour cette tranche d’âge.

 

Pour bénéficier de ce dépistage gratuit, deux options sont possibles : dépistage individuel ou “organisé”.

 

Dans le premier cas, suite à une visite chez son médecin traitant ou son gynécologue, la patiente se verra prescrire, tous les deux ans, une mammographie. Dans le cadre du dépistage organisé, elle recevra un courrier l’invitant à effectuer cet examen, accompagné d’un bon de prise en charge, sans avance de frais.

 

Généralisée dans toute la France, cette procédure est mise en place, dans le Val-de-Marne, par l’Adoc 94 (Association de dépistage organisé des cancers).

 

Explications du docteur Zahida Brixi, médecin coordinateur du centre de dépistage : “Chaque année, nous envoyons à toutes les femmes concernées une invitation à venir se faire dépister. Nous garantissons la qualité du processus de dépistage et prenons en charge son organisation.” Pour effectuer leur mammographie de dépistage, les patientes doivent prendre rendez-vous dans un cabinet de radiologie agréé par l’Adoc. 54 centres sont agréés dans le Val-de-Marne, cinq le sont à Créteil, dont le service d’Imagerie médicale de l’hôpital intercommunal.

 

Ces centres agréés répondent à des exigences de qualité très précises avec, notamment, des contrôles tous les six mois, des appareils aux normes et des radiologues dotés d’une formation très pointue. “De plus, ajoute le docteur Brixi, notre dépistage comprend toutes les étapes indispensables : palpation, mammographie avec au moins deux incidences par sein, comparaison avec les clichés antérieurs, bilan complémentaire immédiat en cas de suspicion.”

 

Une double lecture systématique

 

Malgré ce dispositif, sur 150 000 femmes concernées dans notre département, moins de la moitié participe au dépistage organisé. Le docteur Brixi, évoque plusieurs raisons à cela. “Beaucoup de femmes adoptent la politique de l’autruche et pensent qu’elles n’en ont pas besoin car elles n’ont aucun symptôme. Elles repoussent sans cesse le moment de prendre rendez-vous. En définitive, elles ont surtout très peur du résultat. D’autres, déjà suivies par leur gynécologue ou leur médecin traitant, estiment que cela suffit. Or, il n’y a aucune contradiction à participer à une campagne de dépistage collectif, tout en bénéficiant d’un suivi personnalisé. D’autant que leur médecin ou leur gynécologue seront informés par l’Adoc des résultats des examens.”

 

L’Adoc 94 avance trois derniers arguments de poids : la gratuité de la mammographie (aucune avance de frais), les rappels (l’association prévient les femmes tous les deux ans pour qu’elles n’oublient pas de refaire leur mammographie) et, surtout, la deuxième lecture. Cette procédure consiste à transmettre les clichés à un radiologue expérimenté différent de celui qui a les a examinés en première lecture. En cas de divergence de diagnostic entre les deux spécialistes, c’est un comité de troisième lecture qui tranche. Ce système réduit d’autant plus les risques d’erreurs. Chaque année, 8% des cancers du sein sont ainsi détectés, alors qu’ils ne l’avaient pas été en première lecture.

 

Un enjeu de santé publique

 

  • 1 femme sur 9 développe au cours de sa vie un cancer du sein.
  • 53 000 nouveaux cas en France en 2011.
  • 5 à 10% de formes héréditaires de cancers du sein.
  • 15% sont dépistés à un stade très précoce.
  • 7% sont dépistés par une mammographie.
  • 61 ans, âge moyen de dépistage du cancer du sein.
  • 50% de risques en moins de décéder d’un cancer du sein grâce aux progrès thérapeutiques.

 

Pour tout renseignement ou demande d’invitation à un dépistage du cancer du sein, un numéro vert (gratuit) est à votre disposition : 0 800 692 778.

 

Article de Créteil, Vivre Ensemble, Novembre 2011.