Un territoire d'excellence et d'innovation

Santé-recherche

Essor et dynamisme des services de Chirurgie cardiaque et vasculaire à l’hôpital Henri-Mondor, ouverture d’une pépinière-hôtel d’entreprises dédiée aux biotechnologies dans le quartier de l’Échat, sans oublier une coopération renforcée avec l’université Paris-Est Créteil (Upec) : à Créteil et sur le territoire communautaire, le secteur de la santé et de la recherche ne cesse de se développer, déployant une vitalité riche de promesses pour l’avenir.

 

photo de l'hopital henri mondor

 

Domaine stratégique et partie intégrante de l’attractivité du territoire, le secteur de la santé et Créteil ont lié leurs sorts depuis longtemps. La Ville et la Communauté d’agglomération Plaine centrale ont logiquement fait le choix d’investir et de soutenir les initiatives et actions destinées à conforter la place prédominante de ce secteur. Plusieurs hôpitaux de premier plan, des pôles de recherche et d’innovation performants, des technologies de pointe, des compétences au rayonnement national et international illustrent bien la puissance de ce domaine et son potentiel pour l’avenir du territoire. Dans cette même perspective, la Ville soutient et développe les synergies et coopérations avec l’enseignement supérieur et la recherche.

 

Aujourd’hui, de nombreux et importants rendez-vous se profilent, qui vont engager tous les acteurs de la santé sur le territoire. Tout d’abord, avec d’excellents résultats en 2012, le service de Chirurgie cardiaque de l’hôpital Henri-Mondor, non seulement ne fermera pas, mais va développer au contraire un projet ambitieux. Avec une augmentation de 20% de son activité par rapport à l’année précédente, l’objectif aujourd’hui est d’obtenir la construction d’un bâtiment regroupant les services de Réanimation, de Biologie ainsi que les blocs opératoires.

 

Ensuite, le service du professeur Jean-Pierre Becquemin du pôle cardio-vasculaire de l’hôpital Henri-Mondor vient de se doter d’un robot de haute technologie, “Magellan”, permettant de traiter des patients atteints de maladies artérielles et d’anévrismes. La Communauté d’agglomération a largement subventionné cette acquisition. En projet également, le subventionnement sous forme de convention pour le renouvellement du robot “Da Vinci” du professeur Clément-Claude Abbou, permettant des interventions particulièrement pointues dans le domaine onco-urologique en chirurgie digestive. Enfin, après plusieurs mois de travaux, la pépinière-hôtel d’entreprises Bio&D est sur le point d’ouvrir ses portes dans le quartier de l’Échat.

 

Cet équipement de 1000 m 2 de laboratoires et de bureaux est entièrement dédié à la recherche et au développement des biotechnologies. Par ailleurs, un projet de convention permettra bientôt de sceller la coopération entre la Communauté d’agglomération et l’Upec afin de pérenniser dans un même partenariat tous les engagements existants, mais actuellement disséminés, de développer de nouvelles collaborations et de garantir des liens durables entre les deux institutions.

 

Chirurgie cardiaque à Mondor : après le maintien, la modernisation du plateau technique

 

Toutes les craintes de fermeture du service, qui pouvaient encore subsister, ont été dissipées le 7 janvier dernier par le ministère de la Santé, via l’Agence régionale de santé (ARS), au grand soulagement de Jean-Paul Couëtil, chef de service de chirurgie cardiaque à l’hôpital Mondor : “Cela fait plus de deux ans que nous menons un combat difficile. 100 000 pétitionnaires étaient avec nous, dont les élus locaux et nationaux, les syndicats, le personnel médical, la faculté de Médecine et l’université de Créteil, ainsi que les usagers.”

 

Activités en hausse de 20%

 

Il faut dire qu’une fermeture aurait stoppé net le développement des activités de cardiologie interventionnelle, pourtant particulièrement dynamiques, ces deux dernières années, à Mondor. En effet, l’activité du service a augmenté de manière significative, on y a même recruté des praticiens. “En 2011, nous avons réalisé 550 opérations de chirurgie cardiaque (appelées «CEC»), ce qui est bien au-dessus du seuil exigé par l’ARS, à savoir 400 opérations par an, se félicite Jean-Paul Couëtil.

 

Cela représente une augmentation de 20% par rapport à l’année précédente. Dans le même sens, nous avons effectué 19 transplantations cardiaques en 2012, avec un taux de mortalité inférieur à la moyenne nationale. Pour 2013, nos objectifs sont de 25 transplantations et 600 CEC. (...) Nous aimerions faire de l’Île-de-France une région de référence en chirurgie cardiaque.”

 

Regrouper les activités sur un plateau technique

 

Maintenir les services n’est en réalité qu’une première étape. En effet, “un tel acquis n’a de sens que si l’Agence régionale de santé et le Ministère donnent à l’hôpital Mondor les moyens humains et matériels indispensables à la modernisation de l’activité de ce service et à sa qualité.”

 

Concrètement, la Coordination du collectif de défense des services de chirurgie cardiaque demande la modernisation du plateau technique du Centre hospitalo-universitaire (CHU) Mondor. Il s’agit d’obtenir les crédits nécessaires à la construction d’un bâtiment regroupant les services de réanimation, ceux de biologie ainsi que les blocs opératoires. La création d’un poste de professeur des universités-praticien hospitalier (PU-PH) est également attendue par l’hôpital.

 

L’Agence régionale de santé considère le projet de Mondor comme l’un de ses dossiers prioritaires et devrait prendre sa décision d’ici à la fin du premier trimestre.

 

Le robot Magellan, une technologie d’avance en chirurgie vasculaire

 

Dans les semaines à venir, le service de Chirurgie vasculaire de l’hôpital Henri-Mondor effectuera sa première intervention avec le dernier-né des robots endovasculaires, une acquisition récente du pôle cardio-vasculaire. Baptisé Magellan, ce robot va révolutionner la manière d’intervenir auprès des patients atteints de maladies artérielles (artères bouchées), d’anévrisme de l’aorte (artères trop larges) et, plus largement, de maladies veineuses. Concrètement, cet appareil permet de piloter à distance un cathéter très souple qui circule à l’intérieur des vaisseaux d’un patient, jusqu’à sa destination finale.

 

Comparé aux procédés de cathétérisme vasculaire manuels, utilisés habituellement dans les établissements de santé, ce système de télé- guidage à distance ouvre des perspectives passionnantes pour des interventions plus complexes. Gain en terme d’efficacité, réduction de la pénibilité de l’intervention, irradiation moindre pour le malade et les médecins... Cette technique utilisée pour la première fois en Île-de- France présente de nombreux atouts . Plus d’une centaine de patients devraient ainsi prochainement bénéficier de cette avancée thérapeutique. Avec le robot Magellan, Créteil prend une longueur d’avance en chirurgie robotisée. L’hôpital Mondor est le deuxième établissement de France (après Strasbourg) à s’être doté de cet appareil, le troisième en Europe et le quatrième dans le monde.

 

L’appareil, financé avec l’aide de la Communauté d’agglomération Plaine centrale, a été installé mi-novembre dans le service de Chirurgie vasculaire du professeur Jean-Pierre Becquemin. L’acquisition de ce nouvel outil, hautement performant, confirme la détermination de l’hôpital à renforcer son pôle d’excellence au bénéfice des patients.

 

Bio&D, une pépinière-hôtel d’entreprises dédiée aux biotechnologies

 

Dédiée aux sciences du vivant et à la santé, Bio&D va accueillir de jeunes biotechs (entreprises de biotechnologies). “Cette pépinière était le chaînon manquant dans l’écosystème en matière d’entreprises de santé, explique Yohann Zermati de la direction du Développement économique de Plaine centrale. Le territoire a toujours regorgé d’idées, mais la création d’entreprises dans le secteur des sciences du vivant avait bien du mal à émerger. Et quand bien même des entreprises étaient créées, celles-ci étaient hébergées de manière précaire ou isolée. 

 

L’idée est donc bel et bien d’aider au développement et à la valorisation de la recherche sur le territoire. Finalement, Bio&D fonctionne comme une pépinière horticole : on plante une graine, on l’aide à grandir et ensuite on essaie de la réimplanter ailleurs sur le territoire. Avec, à la clé, création d’entreprises et gisement d’emplois potentiels.”

 

Aménagée à l’entrée du quartier de l’Échat, dans le cadre d’une opération programmée par la Communauté d’agglomération Plaine centrale, son site a judicieusement été choisi. L’Échat, en effet, accueille déjà le pôle santé de Créteil, le deuxième en France en terme de recherche clinique, qui compte le groupe hospitalier Mondor-Chenevier, le Centre hospitalier intercommunal (Chic), la faculté de médecine, des écoles d’ingénieurs ou encore l’Établissement français du sang (EFS). Une proximité qui facilitera grandement le partenariat des nouveaux chercheurs ou entreprises avec les autres grands acteurs de la santé du secteur.

 

Développement économique et gisement d’emplois

 

Concrètement, cette pépinière à taille humaine (1000 m 2 environ) est répartie sur trois plateaux, avec des laboratoires et des bureaux, de superficie variable adaptée aux besoins des entreprises (de 15 à 200 m 2 ). “Au total, ajoute Yohann Zermati, ce sont 10 à 15 entreprises qui devraient s’installer au niveau supérieur de la galerie du centre commercial. Jeunes entreprises de moins de cinq ans, elles seront accueillies dans la pépinière* pour une période pouvant aller de 12 à 48 mois.”

 

Une fois créées, ces sociétés nouvelles participeront par ailleurs au développement économique local. Car, qui dit créations d’entreprises, dit gisement d’emplois. Des emplois directs, dédiés aux chercheurs pour l’essentiel ; mais aussi indirects, les entreprises de la filière santé faisant beaucoup appel à la sous-traitance (en informatique, en mécanique ou encore en chimie). Ces start-up bénéficieront de services avantageux : accueil mutualisé, salle de réunion équipée, espace reprographie, documentation et détente, parking sécurisé.

 

Plaine centrale propose par ailleurs la mise à disposition d’un réseau d’experts du secteur et la mise en relation avec les plates-formes technologiques de l’Institut Mondor de recherche biomédicale. Point non négligeable : juste en face de la pépinière se construit une résidence ouverte aux étudiants, mais aussi aux chercheurs.

 

Un pôle santé orienté autour de trois axes

 

Coût total de l’opération : 2 M€ environ, cofinancés par Plaine centrale, la région Île-de-France et le Conseil général. Un montant à la hauteur des ambitions de la Communauté d’agglomération. Terre de santé, Plaine centrale recense de nombreux projets hospitalo-universitaires. Un potentiel qui s’illustre avec un pôle santé orienté autour de trois axes majeurs. Un important travail est mené sur l’immunité : virus-immunité cancer et recherche sur la mise au point de vaccins contre le sida et les hépatites virales à travers le VRI (Vaccine Research Institute/Institut de recherche sur le vaccin) qui dispose aujourd’hui d’un laboratoire d’excellence, Labex, financé par l’État.

 

Le pôle santé travaille également sur les maladies cardio-vasculaires et respiratoires (“Thorax vaisseaux sang”). Troisième axe fort, le “Neuro-psycho-locomoteur” avec des recherches en neuropsychiatrie, dont, notamment, le réseau FondaMental qui travaille sur les maladies mentales en France. Parmi les missions de ce réseau national de chercheurs et de cliniciens : la prévention et le dépistage, l’accélération de la recherche en psychiatrie, la formation des professionnels de santé et l’information au public pour favoriser l’accès aux soins. Enfin, un quatrième axe est à venir qui portera sur le vieillissement.

 

Le territoire dispose par ailleurs d’un centre de thérapie cellulaire, l’Établissement français du sang. Faire avancer la recherche sur les maladies du globule rouge (comme la drépanocytose) constitue ainsi sa mission première. Six plates-formes technologiques de l’Institut Mondor de recherche biomédicale (IMRB) complètent le tableau. Enfin, les trois animaleries présentes sur le territoire seront regroupées au sein d’un nouveau bâtiment dont la construction est à venir.

 

* La pépinière est pilotée par un comité de sélection et de suivi composé d’un collège économique, d’un collège scientifique et d’un collège institutionnel.

 

Entretien avec Jean-Pierre Becquemin, chef du service de chirurgie vasculaire et endocrinienne, à l'hôpital Henri-Mondor

 

En quoi consiste la “mission” du robot Magellan ?

 

Le pôle cardio-vasculaire de l’hôpital Henri- Mondor, et plus spécifiquement le service de Chirurgie vasculaire, a pour mission de développer des alternatives à la chirurgie, moins invasives. De plus en plus, nous privilégions pour nos patients des traitements percutanés, sous anesthésie locale. Pour cela, nous utilisons traditionnellement ce qu’on appelle un “guide”. Celui-ci se compose de petits tuteurs qui vont dans les artères et dont nous suivons la progression sur un écran de radiologie.

 

Ces tuteurs sont manipulés directement par la main du chirurgien. Cela nous permet de réaliser des interventions sur les coronaires, les anévrismes ou encore les rétrécissements des artères périphériques. 60% de nos malades sont ainsi soignés par traitement endovasculaire plutôt que par chirurgie ouverte.

 

Le robot Magellan, dont nous venons de faire l’acquisition, est une sorte de bras articulé connecté à une console de navigation. Ce système permet de piloter à distance un cathéter très souple qui circule à l’intérieur des vaisseaux d’un patient, jusqu’à sa destination finale. À l’inverse du “guide” qui suit l’anatomie naturelle du patient (et va “buter” sur des angles, par exemple), le robot est très mobile et facilement orientable. Relié au système de radiologie interventionnelle très sophistiqué, disponible à l’hôpital Henri-Mondor, le robot va donc grandement faciliter la navigation endovasculaire.

 

En fait, la technique dans son ensemble consiste à réaliser une imagerie préopératoire par scanner. Une fois copiée sous forme de cédérom, celle-ci sera insérée dans notre appareil de radiologie, qui est couplé à un ordinateur. Une cartographie du malade sera ainsi réalisée. Une sorte de “Google Map” du paysage endovasculaire ! Et c’est grâce au bras articulé (le robot Magellan) que nous pourrons aisément naviguer dans les artères.

 

Quels avantages cette technique présente- t-elle pour le patient ?

 

Ils sont nombreux. Tout d’abord, la “navigation” à l’intérieur du corps du patient sera considérablement facilitée, avec moins de risques d’abîmer les vaisseaux avec le cathéter ou d’échecs à atteindre l’organe “cible” pour traiter la lésion artérielle ou veineuse. Cette technique dite “mini-invasive” apporte un gain en termes d’efficacité. Ensuite, elle permettra une réduction du temps de procédure (l’intervention durera entre 30 minutes et deux heures, selon les cas), ce qui entraîne un gain de confort évident, avec moins de pénibilité pour le patient. Dans le même temps, c’est l’occasion d’augmenter sensiblement l’activité avec des ressources identiques (salle d’opération, personnel médical et paramédical).

 

L’irradiation sera également moindre pour le patient la procédure étant moins longue mais aussi pour l’opérateur (le personnel médical) qui se tiendra désormais à distance pour piloter le cathéter. On notera que ce nouveau système va dans le sens de notre démarche de pôle d’excellence. En effet, l’hôpital Henri-Mondor a une activité académique très forte reconnue notamment dans le domaine cardiovasculaire et s’efforce de se donner les moyens d’offrir aux patients les meilleurs traitements actuels, à la pointe de la technologie et du progrès. Pour cela, rappelons que nous sommes notamment aidés par la Communauté d’agglomération Plaine centrale, qui a largement subventionné l’acquisition du robot Magellan.

 

Qui pourra bénéficier de cette nouvelle technologie ?

 

Le robot vise à traiter les patients atteints de maladies artérielles occlusives et d’anévrismes. À ce jour, notre service de Chirurgie vasculaire traite en moyenne près de 2000 patients, chaque année. Nous estimons que ce nouveau système de téléguidage va permettre de traiter 120 d’entre eux. Cette technologie sera réservée aux cas difficiles, retenus en fonction de leur anatomie et/ou de la sévérité de leur maladie.

 

Repères

Sur son territoire, Plaine centrale compte :

  • Plus de 200 chercheurs (dont 130 dans le secteur de la santé).
  • 60 entreprises, avec des leaders pharmaceutiques.
  • 30 000 étudiants.
  • 3000 lits et 100 000 admissions par an dans les hôpitaux.
  • 70 spécialités médicales reconnues (en chirurgie, greffe du visage, traitement du cancer de la prostate, prise en charge des infarctus du myocarde, gérontologie, maladies infectieuses, etc.).

 

 

Article de Créteil, Vivre Ensemble, février 2013, n°329