Théâtre : Les Brigands
Photo Les brigands

 © Mikaël Serre

 

Mikaël Serre fait renaître Les Brigands de Friedrich Von Schiller sur la scène de la Maison des Arts du mercredi 26 au vendredi 28 février 2020 à 20h.

 

Karl et Franz Moor sont frères. Franz, le plus jeune, déteste Karl et lui envie son héritage. Karl décide de quitter le nid familial et sa bien-aimée Amalia. Pour garder le pouvoir, Franz profite de l’éloignement de son frère et réussit à le faire passer pour mort… Le père ne s’en remet pas et meurt. Pas tout à fait réellement, malheureusement… De son côté Karl devient le capitaine d’une bande de brigands et en héros du « Sturm und Drang » il tue, pille, viole à travers les forêts germaniques jusqu’au jour où, comme surpris par sa propre capacité de nuisance, pris de remords, il devient défenseur des opprimés contre le pouvoir féodal et se met en tête de combattre ceux qui ont fait de lui un être sanguinaire. Sans qu’il le sache, celui qu’il doit affronter n’est rien d’autre que son frère Franz. Mais rapidement les choses se compliquent pour ce dernier. Amalia, la femme qu’il convoite depuis le départ de son frère, avoue encore être amoureuse de Karl.

 

Ne souhaitant appartenir à personne, pleine de désir fantasmé pour Karl, elle se sent attirée par un étranger nouvellement arrivé au château... En faisant renaitre Les Brigands de Friedrich Von Schiller, cette grande figure littéraire de l’insurrection, Mikael Serre va une nouvelle fois donner à la scène et au théâtre qu’il fabrique un intense magnétisme esthétique.


La musique et la vidéo pleinement constitutives de sa signature artistique permettent au climat atmosphérique du plateau d’envelopper le spectateur et de lui faire percevoir plus encore que la tension qui se déchaine, les soubassements de la violence et de la jalousie qui emmurent les protagonistes dans leur croyance opposée. En regard de la barbarie contemporaine et à deux siècles d’écart, Mikaël Serre interroge encore cette contradiction universelle qui nous fait sacrifier notre humanité pour choisir de lutter, jusqu’au fanatisme, contre un danger du dehors alors même que nous voulons avant tout désamorcer nos angoisses et retrouver une intériorité. Imbriquant oratorios fulgurants, assemblages d’écritures et de références télescopées, distribuant homme ou femme dans le rôle des Brigands, la matière théâtrale expressive du metteur en scène fait jaillir la part disloquée de nous-même irrationnelle et vertigineuse, convoquant visions et métaphores, du grotesque à l’utopie. Et qu’advienne la forêt.

 

Création 2020

 

Maison des Arts et de la Culture – Place Salvador Allende – 94000 Créteil