Troubles anxieux
Santé mentale

Les troubles anxieux se caractérisent par une peur ou une anxiété excessive qui entrainent des comportements d’évitement devenant problématiques au quotidien pour la personne qui en souffre.

 

Attaque de panique et trouble panique
L’attaque de panique se caractérise par une courte période marquée par une soudaine et intense appréhension, peur ou terreur, alors que la personne est en dehors de tout danger réel. Elle ressent alors le besoin urgent de fuir pour s’échapper.

 

La personne a la sensation d’une catastrophe imminente. Elle peut ressentir différentes sensations comme :

  • « souffle coupé »
  • sensations d’étranglement ou impression d’étouffement
  • douleurs ou gêne thoracique
  • vertiges ou impression d’évanouissement
  • palpitations
  • transpiration
  • frissons ou bouffées de chaleur
  • tremblements ou secousses musculaires
  • peur de devenir « fou » et de perdre le contrôle de soi
  • peur de mourir

 

Une attaque de panique arrive de manière soudaine et atteint rapidement un niveau d’anxiété très important (en 10 minutes ou moins).


Les attaques de panique peuvent arriver de manière inattendue, la personne ne va pas savoir ce qui l’a déclenchée. Mais elles peuvent aussi être provoquée lorsque la personne se trouve dans un type de situation particulière.

 

Lorsque les attaques de panique deviennent récurrentes avec une crainte durant au moins un mois d’avoir à nouveau une attaque de panique, on parle alors de trouble panique.


Quelques chiffres

  • 2% de la population aurait un trouble panique
  • les femmes sont 2 fois plus atteintes que les hommes par les attaques de panique
  • en général le trouble panique apparait entre 20 et 24 ans

 

Causes et facteurs de risquesLes abus durant l’enfance sont un facteur de risque dans l’apparition d’un trouble panique. Les évènements de vie stressants peuvent aussi favoriser l’apparition d’attaques de panique. On a observé également l’influence de facteurs génétiques et de l’asthme dans l’apparition du trouble panique.

 

TraitementLes thérapies cognitivo-comportementales (TCC) montrent de très bons résultats dans le traitement des attaques de panique. Il s’agit de désapprendre les pensées et les sentiments négatifs qui accompagnent la crise et d’apprendre à mieux gérer ses émotions et ses sensations corporelles. De même la relaxation et le yoga permettent d’être plus serein.


Phobies
La phobie est une peur excessive et irrationnelle provoquée par une chose ou une situation redoutée. La personne, quand elle est adulte, reconnait souvent le côté disproportionné de sa peur.

 

La personne qui a une phobie adopte des comportements d’évitement avec la chose ou la situation problématique. Si la personne se retrouve confrontée à ce qui lui fait peur, elle se trouvera alors dans un état important d’anxiété qui peut prendre la forme d’une attaque de panique et se retrouvera alors en grande souffrance. Le fait d’avoir une phobie peut perturber fortement la vie de la personne l’empêchant de faire certaines activités au quotidien voire de travailler.

 

Il existe différents types de phobies plus ou moins connues :

  • Les animaux (ex : les araignées, les serpents…)
  • Les environnements naturels (ex : les orages, les hauteurs, l’eau…)
  • Le sang / les injections / les accidents (ex : les piqûres, la vue du sang…)
  • Les situations (ex : les ponts, les ascenseurs, l’avion…)
  • Autres types (ex : la peur de vomir, la peur de tomber malade…)


Le trouble phobique peut être reconnu dans les affections de longue durée (ALD) selon sa gravité et bénéficie ainsi d’une suppression du ticket modérateur, c’est-à-dire que les soins sont remboursés à 100% par la sécurité sociale.


Quelques chiffres

  • 8% de la population aurait des phobies, dont 5% des enfants et 15% des adolescents
  • les femmes sont 2 fois plus touchées que les hommes par les phobies
  • la plupart des phobies se développent durant l’enfance, mais elles peuvent arriver à tout âge comme résultat d’une expérience traumatique notamment

 

Causes et facteurs de risquesDurant l’enfance, le comportement des parents peut favoriser l’apparition de phobies (ex : surprotection, violences, abus, séparation ou perte des parents…). De même il y a un facteur génétique au développement des phobies (ex : un parent est phobique…). Une rencontre traumatisante avec un « objet » (ex : animal, orage, piqûres…) peut déclencher l’apparition de la phobie.

 

TraitementLes thérapies cognitivo-comportementales montrent de très bons résultats dans le traitement des phobies. Il s’agit de désapprendre les pensées et les sentiments négatifs qui accompagnent la confrontation à ce qui nous fait peur, pour les remplacer par d’autres pensées, sentiments et comportements plus adaptés.


Agoraphobie
L’agoraphobie se caractérise par une forte anxiété liée au fait de se trouver dans des endroits ou des situations où la personne a l’impression d’être coincée ou qu’il serait difficile de s’échapper, où elle ne pourrait trouver aucun secours.
Ex : être dans une foule, se trouver dans une file d’attente, voyager en avion, prendre l’ascenseur…

Les situations qui posent problèmes sont soit évitées ou subies avec une souffrance intense.
La forte anxiété conduit généralement la personne à éviter de nombreuses situations, jusqu’à ne plus sortir de chez elle dans certains cas. Ces comportements d’évitement peuvent avoir de lourdes conséquences sur le quotidien de la personne, l’empêchant de voyager, de travailler ou d’assurer des besoins quotidien (ex : faire ses courses au supermarché, emmener ses enfants chez le médecin…).

 

L’agoraphobie peut être reconnue dans les affections de longue durée (ALD) selon sa gravité et bénéficie ainsi d’une suppression du ticket modérateur, c’est-à-dire que les soins sont remboursés à 100% par la sécurité sociale.

 

Quelques chiffres

  • 1,7% de la population serait diagnostiqué agoraphobe
  • les femmes sont 2 fois plus touchées que les hommes
  • la plupart du temps l’agoraphobie se développe vers la fin de l’adolescence et le début de l’âge adulte

 

Causes et facteurs de risques

Des évènements négatifs et/ou stressants durant l’enfance (ex : séparation, mort d’un parent, agression…) peuvent être associés à l’apparition de l’agoraphobie (ex : surprotection, violences, abus, séparation ou perte des parents…). Il y a également un fort caractère héréditaire (61% des cas) avec la présence de facteurs génétiques.

 

TraitementLes thérapies cognitivo-comportementales montrent de bons résultats dans le traitement de l’agoraphobie. Il s’agit de désapprendre les pensées et les sentiments négatifs qui accompagnent l’anxiété de la personne, pour les remplacer par d’autres pensées, sentiments et comportements plus adaptés. 


Phobie sociale
La phobie sociale est une crainte intense et gênante du regard et du jugement de l’autre, souvent provoquée par un certain type de situation sociale ou de situation de performance (ex : situation de compétition, d’évaluation scolaire…). C’est une des phobies les plus fréquentes.


Les personnes ont peur systématiquement d’être jugé négativement, toute rencontre est perçue comme un examen. Elles manquent fortement de confiances en elles.

 

La peur peut concerner une ou plusieurs de ces quatre situations :

 

  • devoir s’affirmer alors que l’on craint le conflit ou l’agression de l’autre
  • être au centre de l’attention d’un groupe lors d’une tâche un peu difficile (ex : un exposé oral…)
  • aborder une ou plusieurs personnes et discuter de manière informelle
  • être observé dans des activités habituellement très simples comme écrire, manger, marcher…

 

Comme dans les autres phobies les personnes ont tendance à éviter les situations qui provoquent l’angoisse, ce qui peut fortement impacter leur quotidien et leur vie professionnelle (ex : refus d’accepter une promotion...).


La phobie sociale apparait généralement durant l’enfance ou l’adolescence et disparait progressivement avec le temps au bout de quelques mois ou années. Cependant chez certaines personnes la phobie sociale dure beaucoup plus longtemps et leur vie s’organise en fonction de leur peur. Ce sont souvent des personnes avec peu d’amis, qui vivent seules et choisissent des postes où elles ont le moins d’interactions sociales possible. Elles ont également un fort risque de dépression et d’addiction.

 

Quelques chiffres

  • 5% de la population aurait une phobie sociale
  • les femmes sont plus touchées que les hommes
  • l’apparition d’une phobie sociale survient généralement entre 8 et 15 ans

 

Facteurs de risqueLa maltraitance durant l’enfance et les facteurs génétiques sont des facteurs de risque concernant le développement d’une phobie sociale.

 

Trouble obsessionnel-compulsif (TOC)
Les troubles obsessionnel-compulsifs (TOC) se caractérisent par des obsessions (des pensées revenant de manière systématique et incontrôlable) qui sont sources d’anxiété et de mal être pour la personne, et des compulsions (des comportements visant à neutraliser l’anxiété causée par ces pensées).

 

On retrouve souvent parmi les obsessions :

  • La peur répétée d’être contaminé (ex : en serrant les mains…)
  • Les doutes répétés (ex : « est-ce que j’ai bien fermé la porte/le gaz ? »…)
  • Le besoin de mettre les choses dans un ordre particulier (ex : tout doit être symétrique…)
  • Les impulsions (peur de dire des choses horribles ou d’agresser quelqu’un) (ex : jurer à l’église, pousser quelqu’un dans le métro…)
  • Des représentations sexuelles (ex : une image pornographique récurrente…)

 

Pour contrer ces pensées obsessionnelles, les personnes ayant des TOC utilisent souvent un comportement répétitif en réponse (ex : se laver les mains, revenir vérifier plusieurs fois que la porte est fermée, toucher des objets/des personnes…) ou des actes mentaux (ex : compter, prier, répéter des mots de manière silencieuse…). Ces gestes ont pour but d’apaiser la personne en diminuant la souffrance et l’anxiété qui accompagne ces pensées. Ces gestes ne sont pas en rapport de manière réaliste avec les pensées qu’elles sont supposées neutraliser. Il est très difficile pour les personnes ayant des TOC de résister au besoin d’effectuer ces gestes, sous peine de se sentir vraiment mal.

 

Les TOC handicapent la vie des personnes en leur faisant perdre beaucoup de temps (au minimum une heure par jour) et en causant une souffrance marquée. Parfois les personnes peuvent devenir incapables de lire ou de compter à cause de ces pensées intrusives qui reviennent les perturber, cela pouvant aussi affecter leur scolarité, leur travail et leur vie relationnelle. Les personnes peuvent reconnaitre que leurs TOC sont excessifs ou déraisonnables.

 

Le trouble obsessionnel compulsif peut être reconnu dans les affections de longue durée (ALD) selon sa gravité et bénéficie ainsi d’une suppression du ticket modérateur, c’est-à-dire que les soins sont remboursés à 100% par la sécurité sociale.


Quelques chiffres

  • 1,2% de la population aurait des TOC
  • L’âge moyen d’apparition est autour de 18 ans même s’il y a des apparitions plus précoces
  • les hommes ont tendance à développer des TOC plus tôt (25% ont des TOC avant l’âge de 10 ans) que les femmes
  • un quart des personnes souffrant de TOC font une tentative de suicide

 

Causes et facteurs de risquesDes évènements stressants ou traumatisants durant l’enfance (ex : séparation, mort d’un parent, agression, abus…) sont associés à un risque fort de développer des TOC. Il y a également un facteur génétique dans le développement de TOC.


TraitementLes psychothérapies sont un bon moyen d’apaiser la souffrance de la personne et de l’accompagner vers un rétablissement. Dans le cas des TOC les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) se montrent particulièrement efficace.


Etat de stress post-traumatique
L’état de stress post-traumatique se caractérise par le fait de revivre un évènement extrêmement traumatisant. Il apparait souvent à la suite d’un évènement ayant constitué une menace de mort ou durant lequel la personne a été témoin d’une agression grave ou violente d’un proche ou d’un inconnu (ex : agression sexuelle, agression physique, prise d’otage, accident de voiture grave, guerre…). Durant cet évènement traumatique la personne a ressenti une peur intense ou un sentiment d’horreur.

 

À la suite de cet évènement, la personne va avoir tendance à revivre de manière répétée et involontaire ce qui l’a traumatisée (en y repensant, en rêvant de l’évènement…), ce qui la fait énormément souffrir. Elle va essayer d’éviter toutes les situations ou souvenirs qui sont liés à cet évènement (ex : les lieux, dates anniversaires…), ce qui peut parfois mener à une amnésie partielle ou totale de ce qui s’est passé. Les personnes souffrant de stress post-traumatique ont du mal à éprouver du plaisir, elles ont des difficultés de sommeil et une anxiété persistante (ex : la personne est sur le qui-vive, elle est très attentive à ce qui se passe autour d’elle…).

 

Tout cela va faire beaucoup souffrir la personne et gêner sa vie quotidienne (ex : travail, vie sociale, vie sentimentale…).

 

L’état de stress post-traumatique est reconnu dans les affections de longue durée (ALD) et bénéficie ainsi d’une suppression du ticket modérateur, c’est-à-dire que les soins sont remboursés à 100% par la sécurité sociale.


Quelques chiffres

  • 1% de la population serait sujette à un trouble de stress post-traumatique
  • les femmes sont plus touchées que les hommes


Causes et facteurs de risquesL’exposition à des évènements traumatisants au cours de la vie (ex : viol, agression, accident grave…).

 

TraitementLes thérapies cognitivo-comportementales montrent de bons résultats dans le traitement du trouble de stress post-traumatique. Il s’agit de désapprendre les pensées et les sentiments négatifs qui accompagnent la situation traumatisante, pour les remplacer par d’autres pensées, sentiments et comportements.