Une nouvelle unité d'hémodialyse à Mondor

Après une modernisation complète, le service de néphrologie-transplantation de l’hôpital Henri-Mondor vient d’ouvrir sa toute nouvelle unité d’hémodialyse. Résultats : une capacité d’accueil augmentée de 40% et des conditions optimales de confort et de sécurité pour les patients.

 

Photo du centre d'hémodialyse de l'hopital Henri Mondor

Le centre dispose de douze postes de dialyse et d'un poste d'urgence.

 

Quand les reins ne fonctionnent plus, il ne reste que deux alternatives : soit la dialyse (filtration du sang), soit la transplantation rénale. Le service de néphrologie-transplantation de l’hôpital Henri-Mondor est un acteur majeur de la prise en charge de l’insuffisance rénale chronique. Ainsi, près de 9000 consultations y sont réalisées chaque année.

 

Par ailleurs, l’activité ambulatoire du service a connu un grand développement avec un hôpital de jour dont l’activité a doublé en trois ans. Une centaine de greffes rénales y sont réalisées annuellement, y compris des greffes multiples : rein/cœur, rein/foie, rein/ pancréas. Car, quand la transplantation est possible, c’est la greffe préemptive sans passer par la dialyse, qui est la solution optimale, indique-t-on à l’hôpital Henri-Mondor.

 

L’insuffisance rénale : un fléau en constante augmentation

En France, 80 000 personnes ont besoin d’un traitement de substitution de leur fonction rénale, soit 45 000 dialysés et 35 000 transplantés. Chaque année, plus de 10 000 patients supplémentaires requièrent ce traitement, soit une augmentation annuelle de plus de 5%.

 

Une modernisation nécessaire

 

Pour anticiper un avenir qui risque de voir les demandes croître de façon exponentielle, l’hôpital a choisi de rénover ses installations. Le nouveau centre d’hémodialyse se situe au 15e étage du bâtiment H de l’hôpital. L’ancienne unité, au 14e étage, ne disposait pas, en effet, d’une surface suffisante et ses locaux ne répondaient plus aux normes réglementaires.

 

Photo du centre d'hémodialyse de l'hopital Henri Mondor

Une très nette amélioration de confort pour les patients mais aussi pour le personnel.

 

La réalisation du nouveau centre, qui dispose désormais de 12 postes de dialyse et d’un poste d’urgence, a permis, outre une mise aux normes, une très nette amélioration des conditions de fonctionnement, tant pour les patients que pour le personnel. Limitant au maximum le cloisonnement des espaces, l’option retenue a été de privilégier une grande salle de soins, lumineuse, qui profite au maximum de la lumière naturelle. Lumière à laquelle s’ajoute l’utilisation de couleurs claires pour offrir une ambiance gaie et chaleureuse, si importante pour le bien-être des patients.

Capacité augmentée de 40%

 

Ces importants travaux (1,5 M€) ont permis au service d’hémodialyse d’ouvrir dès l’automne 2015, avec une capacité d’accueil augmentée de 40% et des conditions optimales de confort et de sécurité pour les patients. “En plus des quatre nouveaux postes et de la mise aux normes des installations, nous avons des locaux plus vastes, plus modernes et un environnement plus agréable”, affirme le professeur Philippe Grimbert, du service de néphrologie. Le centre, aujourd’hui, est le plus important d’Île-de-France, assurant par ailleurs un service des urgences 24h sur 24 et 7 jours sur 7.

 

À la différence de nombreux centres, ce sont trois séances quotidiennes de dialyse, et non deux, qui sont réalisées dans le service. Ceci permet une plus grande souplesse de la prise en charge et une optimalisation des moyens. “En complément de l’activité réalisée au niveau de l’Établissement français du sang, nous avons développé, au sein du centre de dialyse, une technique permettant d’assurer en même temps une séance d’hémodialyse et une séance de plasmaphérèse parfois requise par le traitement, évitant au patient des séances d’épuration plasmatique supplémentaires”, indique le professeur Philippe Lang, chef du service de néphrologie-transplantation. Dans la mesure où l’état clinique est satisfaisant, le patient est alors rapidement transféré vers des unités plus légères de dialyse proches de son domicile ou vers la dialyse à domicile.

 

Des procédures innovantes

 

“Nous avons récemment développé, avec les services de chirurgie vasculaire et de radiologie, un circuit original permettant en chirurgie ambulatoire, de réaliser les abords (accès) vasculaires nécessaires à la réalisation des dialyses. Ce circuit pouvant paraître complexe, nous avons créé une cellule d’information et d’éducation thérapeutique polyvalente comprenant médecins, infirmières, aides-soignantes, diététiciennes, assistante sociale et psychologue”, poursuit le professeur avant de souligner que cette cellule a reçu en 2015 le 1er Prix de la meilleure communication au Congrès national des infirmières de dialyse.

 

L’hôpital Henri-Mondor poursuit ainsi son développement en tant qu’acteur majeur dans la prise en charge des patients souffrant d’une insuffisance rénale chronique dans le Val-de-Marne et en région Île-de-France. “Notre but, précise le professeur, est de fournir les thérapeutiques les mieux adaptées au patient, de fluidifier son parcours de soins et lui donner les meilleures chances de rétablissement.”

 

Vous avez dit hémodialyse ?

La dialyse permet l’élimination d’eau et de substances toxiques présentes dans le rein lorsque ce dernier n’assure plus ses fonctions de filtre. La technique consiste à faire “passer” le sang par une membrane filtrante. Cela permet de soulager le patient quand ses reins ne sont plus capables d’éliminer les toxiques et l’eau.

Comment ça marche ?
Un cathéter est posé sur une grosse veine du corps pour faire circuler le sang dans la membrane à l’aide d’une pompe. Afin que le sang ne coagule pas au contact de la membrane, un traitement anticoagulant est injecté au patient. La dialyse peut être effectuée de manière intermittente toutes les 24/48h, durant 4 à 6 heures, ou bien de façon continue. Les machines de dialyse imposent une surveillance soutenue et sophistiquée afin de détecter des anomalies de circulation du sang dans la membrane ou une entrée d’air dans le circuit. Une surveillance étroite de la tension artérielle est aussi nécessaire. L’efficacité de la dialyse est contrôlée par des examens sanguins quotidiens.

 

Article de Créteil, Vivre Ensemble, juin 2016, n°363