Valo’Marne : une cohérence d’ensemble
Le projet Valo’Marne

La réunion publique d’ouverture de la concertation préalable à l’extension de l’usine d’incinération s’est tenue le 13 mai 2019 au conservatoire Marcel Dadi.

 

Soumis à une concertation préalable jusqu’au 13 juin 2019, le projet Valo’Marne a été abondamment présenté et discuté. Sans préjuger du résultat de cette concertation organisée sous l’égide de Claire De Loynes, garante désignée par la Commission nationale du débat public (CNDP), il est toutefois indispensable de rappeler les enjeux économiques, technologiques et environnementaux qui sous-tendent ce vaste projet industriel et sa cohérence globale avec l’actuel réseau de chauffage urbain.

 

Ce projet s’inscrit pleinement, en le développant, dans un ensemble destiné à favoriser la transition énergétique avec des objectifs clairs : promouvoir une économie circulaire et durable en termes de production et de distribution de chaleur, permettre au plus grand nombre de bénéficier de cette énergie propre, accroître les performances énergétiques par un investissement inédit en faveur de la rénovation thermique des immeubles, favoriser les consignes de tri et, enfin, multiplier les opportunités d’emplois et les gains en termes de pouvoir d’achat pour les usagers.

 

Un réseau de chaleur qui bénéficie déjà à plus de 62 000 habitants

 

Le réseau de chaleur de Créteil dessert en eau chaude et en chauffage de nombreux équipements (écoles, université, hôtel de ville, entreprises, hôpitaux) et immeubles d’habitation représentant quelque 64,7% de l’habitat cristolien. Grâce à ce réseau, ce sont plus de 62 000 habitants, soit les deux tiers des Cristoliens, qui bénéficient d’un chauffage sûr, propre et économique. Ce réseau illustre parfaitement la volonté de la Ville de s’inscrire dans une politique de transition énergétique avec une utilisation majoritaire d’énergies renouvelables et de récupération et, à la clé, une baisse des charges pour les propriétaires et les locataires des logements raccordés.

 

En effet, la production de chaleur dépassant les 50% en énergies renouvelables permet d’obtenir un taux de TVA réduite. Avec 64% de part d’énergies renouvelables, le réseau cristolien permet de baisser le coût des charges de chauffage des habitants raccordés au réseau et contribue à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Par ailleurs, la constitution d’un fonds pour financer le raccordement de nouveaux logements permet déjà de diminuer le montant des abonnements. De plus, les futurs raccordements devraient entraîner une économie d’environ 1,5% sur la part de l’abonnement.

 

L’usine de valorisation des déchets.L’usine de valorisation des déchets. © Thierry Duvivier

 

La géothermie, un apport considérable en énergies renouvelables

 

Afin d’augmenter la part de géothermie dans le réseau de chauffage urbain, il a été envisagé, il y a une dizaine d’années, la réalisation d’un second puits de géothermie pour accroître la quantité et l’efficacité des énergies renouvelables dans le réseau de chaleur de la ville. Mais les études commandées ont démontré que c’est avec l’installation d’une pompe à chaleur supplémentaire, à la sortie du puits de géothermie existant, que la part d’énergie fournie par la géothermie pouvait être fortement optimisée à moindre coût. C’est ce qui a été réalisé et, de fait, la part de géothermie dans le réseau est passée de 14% à 20%, portant le taux d’énergies renouvelables et de récupération, avec celle fournie par l’unité de valorisation énergétique, à 64% (saison de chauffe 2016/2017).

 

Le projet Valo’Marne

L’ajout d’une pompe à chaleur a boosté la part d’énergie géothermique dans le réseau de chauffage urbain

 

La rénovation thermique des immeubles

 

Complémentaire de la fourniture de chaleur par le réseau urbain, la réhabilitation thermique menée par Créteil Habitat, aujourd’hui terminée, a concerné 2558 logements. Les premières études ont montré une réduction moyenne des déperditions thermiques de l’ordre de 50%. Globalement, cela correspond à une économie annuelle d’environ 240 € pour un appartement de type F3, d’une surface de 59 m2.

 

Le projet Valo’Marne

La réhabilitation thermique de près de 2600 logements de Créteil Habitat est terminée

 

Gain de pouvoir d’achat

 

De 2012 à 2018, la consommation de chaleur des logements du Mont-Mesly raccordés au réseau primaire, géré par la SCUC, a baissé de 48%. Au total, sur la même période, les charges de chauffage ont globalement diminué de 45% sur les deux réseaux, primaire (Scuc) et secondaire (géré par Dalkia), soit un gain de l’ordre de 2 millions d’euros.

 

Un territoire “champion du tri” en 2018

 

La lutte pour la valorisation des déchets ne s’arrête pas là. Le Territoire GPSEA s’est vu décerner par Citeo le titre de “champion du tri” en Île-de-France avec un taux de valorisation global performant. En effet, plus de 20% des déchets suivent des filières de valorisation des matières et 60% sont valorisés énergétiquement. Cette année, 100% du territoire GPSEA seront couverts par l’extension des consignes de tri. Le Territoire s’est aussi engagé dans un programme de prévention et de valorisation des déchets (PLPD), et soutient financièrement le développement des conteneurs enterrés ainsi qu’une meilleure gestion des encombrants.

 

Le projet Valo’Marne ne manque pas d’arguments 

 

  • La modernisation de l’usine d’incinération de Créteil a pour objectifs d’accroître la production de chaleur pour le chauffage urbain, de produire de l’hydrogène, de développer une serre urbaine et pédagogique, et de créer des emplois locaux.
  • Ce projet industriel est financé par Suez et Tiru (filiale d’EDF) : 900 millions d’euros pour l’ensemble du projet (production d’hydrogène, serres urbaines…), dont 110 millions d’euros pour le troisième four. Il ne coûte donc rien aux Cristoliens !
  • Le troisième four respectera les normes drastiques déjà en vigueur pour les deux autres fours et qui vont bien au-delà des exigences imposées par la réglementation.
  • Le nouveau four assurera une réduction des rejets atmosphériques en atteignant le “zéro rejet liquide” par la mise en place d’un traitement sec des fumées et le recours à des systèmes de recyclage des eaux résiduelles.
  • Comme les déchets actuellement traités, les nouveaux déchets seront valorisés au lieu d’être enfouis.
  • Le pourcentage d’énergies renouvelables de la ville se maintiendra bien au-dessus de 50%, ce qui garantira aux foyers raccordés un taux réduit de TVA (5,5% contre 20%).
  • Actuellement, le réseau de chauffage urbain alimente 37 000 équivalents-logements. En 2023, ce seront 51 000 qui en bénéficieront avec une TVA réduite.
  • La réalisation du projet génèrera 260 emplois directs et indirects, et 5% des heures travaillées seront réservés à l’insertion de jeunes.
  • Seulement 30 camions supplémentaires par jour, sans traverser Créteil, alimenteront Valo’Marne par l’A86 qui voit déjà passer plus de 250 000 véhicules par jour.
  • Une baisse de la taxe sur les ordures ménagères est déjà enregistrée, grâce aux performances des hautes technologies employées.
  • Une économie circulaire sera créée avec une station de production d’hydrogène, la réalisation d’une serre d’agriculture urbaine alimentée par la chaleur de l’usine et un puits de carbone expérimental pour capter et traiter une partie du CO2 résiduel.

Article de Créteil, Vivre Ensemble, juin 2019 n°393