Chic/Mondor : pour une coopération sur mesure

Le projet de Groupement de coopération sanitaire (GCS) Chic/Chenevier-Mondor, qui vise à mutualiser certains moyens ou réunir des services de soins, provoque beaucoup d’interrogations.

 

Après le point de vue de l’Intersyndicale des personnels soignants de Henri-Mondor, Gérard Barsacq, directeur du Centre hospitalier intercommunal de Créteil (Chic), nous livre ses réflexions sur ce projet.

Les projets de GCS poussent les établissements hospitaliers à faire état de leurs performances et à valoriser leur bilan. Quel est celui du Chic aujourd’hui ?

 

Gérard Barsacq : La loi HPST (Hôpital, Patients, Santé, Territoires) a été élaborée pour tenter de répondre aux enjeux gigantesques que constituent les problèmes de démographie médicale et paramédicale. Il s’agit de répondre en termes d’organisation hospitalière à la diminution prévisible du nombre de médecins et de soignants.

 

Le deuxième aspect est celui du coût du progrès technique qui enregistre, chaque année, entre 8 et 15% d’augmentation alors que la masse financière des hôpitaux croît, dans le meilleur des cas, de 1 à 3%. Tôt ou tard, seules des associations d’établissements permettront d’assumer ces dépenses.


Au Chic, sur les neuf dernières années, nous pouvons nous prévaloir de sept années d’excédents avec une seule année de déficit en 2006, suivie de l’équilibre budgétaire en 2007. En effet, l’activité de nos services est très forte, la notoriété des équipes médicales et paramédicales est reconnue, et notre organisation maîtrisée et en adaptation constante. Exemple récent, la rénovation complète de l’ensemble du plateau des laboratoires de l’hôpital génère une économie supérieure à 1 million d’euros par an !


Naturellement, toutes les réformes structurelles que nous avons menées à bien ont été réalisées en accord avec l’ensemble de la communauté médicale. Dans le même temps, des services ont pu développer leurs activités, comme en post-urgence où les effectifs ont augmenté, en gynécologie obstétrique et en pédiatrie également. Les services de chirurgie (notamment en chirurgie ambulatoire où la capacité a été doublée) connaissent une croissance de l’ordre de 3 à 5% chaque année. Enfin, si l’on ajoute les 15 000 passages aux urgences gynécologiques, les urgences au Chic représentent globalement 80 000 passages par an !

 

Des pistes ont été lancées dans le cadre du projet de Groupement de coopération sanitaire Chic/Mondor. Elles visent un certain nombre de services des deux établissements qui pourraient être regroupés. Qu’en pensez-vous ?

 

Ce sont des pistes de travail… Le Groupement de coopération sanitaire, adopté dans son principe, reste à constituer.
 
Nous sommes en pleine discussion et chacun doit respecter les procédures de concertation en cours. Nous y travaillons avec le comité de pilotage, composé des deux directeurs, de deux présidents de commission médicale et du doyen de la faculté de médecine. 

 

Tous les acteurs hospitaliers de Créteil sentent bien aujourd’hui que les liens vont être de plus en plus forts entre les deux établissements. J’ai, pour ma part, l’intuition qu’on arrivera à un degré de partage, d’optimisation, voire d’intégration d’autant plus important que nos deux hôpitaux resteront autonomes. La question qui se pose, tant pour l’Assistance publique que pour l’Agence régionale de santé, est de trouver une formule originale et sur mesure qui permette de développer et de coordonner la meilleure offre de soins sur notre territoire, tout en respectant l’identité de chaque établissement.