Lancement de la nouvelle campagne contre la grippe

Forte fièvre, douleurs, fatigue intense, risque d’hospitalisation... La grippe peut entrainer des complications graves chez les 65 ans et plus, les femmes enceintes et les personnes atteintes d’une maladie chronique. Parlez-en à un professionnel de santé.

Contre la grippe, protégez-vous, vaccinez-vous.

 

 

 

« Cette année encore, la grippe va faire très mal. »

 

Quelques jours après le lancement officiel de la campagne de vaccination, le Pr Jérôme Salomon, directeur général de la santé, le Dr Daniel Lévy-Bruhl, responsable de l’Unité Infections respiratoires et vaccination de Santé publique France, et le Pr Olivier Lyon-Caen, médecin-conseil national de la Caisse nationale de l’Assurance Maladie, reviennent sur le bilan de la campagne 2018-2019 et annoncent conjointement deux grandes nouveautés.

 

Pour la première fois depuis 9 ans, des chiffres sur la vaccination des professionnels de santé dans les établissements de santé sont dévoilés. Autre actualité, la nouvelle communication autour de la campagne fait totalement peau neuve et se veut tout aussi offensive que la grippe.

 

L’objectif étant d’amener les personnes concernées, notamment les jeunes seniors et les femmes enceintes, deux populations particulièrement à risque, à prendre conscience que la grippe peut être harassante et que, face à cette épreuve, la première et la meilleure des protections, c’est la vaccination.


Une couverture vaccinale encore insuffisante malgré une hausse enregistrée l’an dernier


Selon les années, 2 à 6 millions de personnes sont touchées par la grippe. L’hiver dernier (2018-2019), l’épidémie de grippe a été caractérisée par une importante sévérité, malgré sa courte durée (8 semaines) : plus de 65 600 passages aux urgences ont été recensés pour syndrome grippal dont plus de 10 700 ont conduit à une hospitalisation. Par ailleurs, 8 100 décès tous âges confondus ont pu être attribués à la grippe.


La grande majorité des cas graves (83 %) présentait au moins un facteur de risque de grippe grave : âge supérieur à 65 ans, maladie chronique…  Si, au cours de la saison 2018-2019, la couverture vaccinale de la population a augmenté (+1,2 point par rapport à 2017-18), elle reste encore insuffisante avec moins d’une personne fragile sur deux vaccinée (46,8 %)ii. La couverture vaccinale des personnes à risque est ainsi estimée à 51 % chez les 65 ans et plus (+1,3 point) et à 29,2 % chez les personnes à risques de moins de 65 ans (+0,3 point).


Dans le Val-de-Marne : en février 2019 on a observé une hausse de plus de 9% des remboursements de vaccins au titre de la prévention contre la grippe (soit environ 116 100 vaccins) par rapport à l’année précédente. Pour les patients âgés de 65 ans, le taux de participation a atteint 48,9 %, pour 44,8 % en 2018.


La grippe : une maladie sous-estimée par les jeunes seniors et les femmes enceintes
La vaccination contre la grippe saisonnière est particulièrement recommandée pour les personnes dîtes « fragiles » (les personnes de 65 ans et plus, celles atteintes d’une maladie chronique ou d’obésité sévère, ou encore les femmes enceintes). Pourtant, les jeunes seniors et les femmes enceintes, plus fragiles face à la grippe, ne se sentent pas toujours concernés par la vaccination.


Selon une étude récente, la grippe est perçue différemment selon qu’on en ait souffert récemment ou non. Parmi les jeunes seniors, ceux qui ne l’ont pas vécue ou dont le souvenir en est ancien la voient comme une maladie « banale », tandis que ceux qui en ont eu l’expérience se font plus facilement vacciner.


Quant aux femmes enceintes, c’est avant tout par méconnaissance des symptômes et de la gravité de la grippe mais aussi par crainte du danger que le vaccin pourrait représenter pour leur bébé qu’elles ne pensent pas à se faire vacciner. En 2016, seulement 7,4 % des femmes enceintes déclaraient avoir été vaccinées contre la grippe saisonnière, un taux qui est largement inférieur à celui des autres groupes à risque.


Les professionnels de santé : un relais essentiel auprès des populations concernées
Tous les professionnels de santé, qu’ils exercent en établissement ou en libéral, sont des acteurs majeurs de la vaccination et des relais incontournables auprès des populations concernées. Ils sont le plus à même d’informer les patients sur leur vulnérabilité face à la grippe et sur les bénéfices de la vaccination.


De surcroît, la vaccination des professionnels de santé en contact avec les personnes à risque de grippe grave reste essentielle pour éviter la transmission de la maladie. Or, selon une étude de Santé publique France menée avec le CPias Nouvelle Aquitaine, la couverture vaccinale des professionnels de santé en établissement reste encore faible même si elle augmente depuis 10 ans en comparaison avec l’étude nationale de couverture vaccinale en établissements de santé menée en 2009.


Dans les établissements de santé, l’évolution est contrastée en fonction des professions avec une tendance à l’augmentation pour les médecins (68 %, +13 points), pour les sages-femmes (50 %, + 27 points) et pour les infirmier(e)s (36 %, + 12 points), mais une stabilité pour les aide-soignant(e)s (21 %, + 2 points). En Ehpad, la couverture vaccinale moyenne montre une tendance à la baisse depuis 2009.