Insertion

Pas à pas vers l'emploi

Faire en sorte qu’un chantier tel que celui de la rénovation des Bleuets puisse bénéficier, en termes d’insertion, à de jeunes Cristoliens : voilà un des objectifs majeurs du Plan local d’insertion porté par l’association Plaine Centrale Initiatives.

 

Comme la loi le prévoit, les grands chantiers de rénovation urbaine incluent l’obligation d’insérer des personnes en difficulté sur leur territoire d’intervention. Explications de Latifa Mazza, chargée de mission à Plaine Centrale Initiatives : “Depuis quelques années maintenant, l’Agence nationale de rénovation urbaine (Anru) intègre dans ses marchés des clauses d’insertion. Ainsi, 5 à 10% des heures à réaliser sur un chantier de rénovation urbaine doivent, désormais, être réservées à un public en insertion. Résultat : les signataires* d’un plan local s’engagent à favoriser le rapprochement entre les partenaires de l’emploi et de l’insertion, les maîtres d’ouvrages et les entreprises, dans le but de multiplier les opportunités d’insertion professionnelle.”
 

Concrètement, les offres d’insertion ne concernent pas seulement le chantier de rénovation concerné, mais aussi, à travers les entreprises qui interviennent, d’autres constructions en cours sur la ville. À titre d’exemple et parmi les multiples chantiers (passés ou à venir) suivis par le Plan local d’insertion des Bleuets, deux grandes opérations sont actuellement retenues sur Créteil : la construction de 55 logements sur la Zac des Sarrazins (opération relevant du bailleur Efidis) et celle de 60 logements locatifs sociaux (opération de la Semic) sur le site de l’ancienne clinique du Mont-Mesly.

 

Un bilan déjà honorable

 

Lors d’une récente réunion sur le volet insertion aux Bleuets, ces deux opérations se sont révélées être en bonne voie. En effet, à mi-novembre, sur le chantier de l’ancienne clinique du Mont-Mesly, 850 heures (sur les 4107 prévues) avaient déjà été réalisées au titre du gros œuvre. Cela s’est traduit par l’embauche de deux manœuvres actuellement en poste (un, résidant en Zone urbaine sensible sur le territoire de Plaine centrale, l’autre à Créteil). Une autre personne a aussi été embauchée dans le cadre d’un CDD d’un an. En dehors du gros œuvre, 2107 heures d’insertion ont été réparties entre plusieurs entreprises sous-traitantes, avec le recrutement d’un salarié, pour un poste d’électricien, et l’embauche de deux autres personnes en CDD.

 

Du côté de la Zac des Sarrazins, 2732 heures d’insertion sont prévues, dont 1128 par l’entreprise générale Bouygues, chargée du gros œuvre. Reste que cette dernière rencontre actuellement des difficultés pour recruter des personnes dans le cadre du dispositif d’insertion, en raison “d’une inadéquation entre ses besoins et les profils proposés”. Parmi les différentes pistes évoquées, la possibilité de dédier un ou plusieurs postes d’insertion au gardiennage du chantier sur la Zac.

 

Ce bilan honorable est dû au travail énergique et efficient mené par Plaine Centrale Initiatives ainsi qu’à l’investissement des entreprises concernées. En effet, l’association n’a pas ménagé ses efforts afin d’aider à l’embauche des personnes en insertion. Un minutieux travail est réalisé pour définir au mieux les besoins des entreprises avec les profils recherchés.

 

Des personnes motivées et courageuses

 

Une fois recrutée, la personne en insertion est suivie de près par l’entreprise, qui met en place un tutorat. Le but : former la personne, en l’épaulant activement. Un représentant de l’entreprise Les Maçons Parisiens confie : “Pour notre part, 1500 heures d’insertion ont déjà été réalisées (sur un total de 2000), via l’embauche de trois personnes. Nous avons essentiellement recruté des manutentionnaires, car il a été difficile de trouver les candidats adéquats pour des corps d’état plus qualifiés.

 

Il n’empêche : les recrues sont des personnes intéressées, motivées et courageuses. Elles sont encadrées par un de nos chefs de chantier qui les accompagne tout au long de leur contrat.Nous sommes toujours là si l’une d’elles a besoin d’explications. Régulièrement, nous faisons un point chantier pour rappeler la mission du jour ou les conduites à risques.  

 

Finalement, chacun «profite» des compétences de l’autre : les recrues nous aident à avancer dans notre chantier et nous, nous sommes là pour les former.” Résumée ainsi, c’est bien la formule gagnante d’un Plan local d’insertion !  

 

* Dans le cas du chantier des Bleuets, le Plan local d’insertion a été élaboré en partenariat avec la Ville, Sageco-Efidis, la Semic, la Communauté d’agglomération Plaine centrale et l’association Plaine Centrale Initiatives.

 

Le Plan local d’insertion des Bleuets, mode d’emploi

 

Qui peut bénéficier du Plan local d’insertion lié à la rénovation des Bleuets ?


Toutes les personnes rencontrant des difficultés d’insertion professionnelle avec, par ordre de priorité, les habitants du quartier, puis ceux d’autres quartiers de Créteil situés en zone urbaine sensible et enfin, plus largement, les personnes en situation de précarité résidant sur le territoire de la Communauté d’agglomération et de la commune de Bonneuil-sur-Marne.

 

Les métiers concernés par les recrutements d’insertion


Parmi les métiers pouvant donner lieu à des recrutements futurs, citons le gros œuvre et le second œuvre, la maintenance, l’entretien des espaces verts, le gardiennage, le nettoyage, le secrétariat, les services à la personne dont le déménagement, les gardes d’enfants, l’aide aux personnes âgées ou encore l’aide administrative.

 

Le contact : Plaine Centrale Initiatives


Chargée de “faire vivre” le Plan local d’insertion et de favoriser les recrutements stables, Plaine Centrale Initiatives est une association soutenue par la Communauté d’agglomération au service des personnes souhaitant décrocher un emploi. Elle offre des prestations d’accompagnement et de formation (bilan, validation des acquis de l’expérience, découverte des métiers, formation qualifiante, etc.). Son objectif est, avant tout, la mise en adéquation entre les besoins de recrutement des entreprises et les profils des demandeurs d’emploi qu’elle suit en développant leurs compétences. Elle œuvre sur tout le territoire de Plaine centrale (Alfortville, Créteil, Limeil-Brévannes) et sur Bonneuil-sur-Marne.

 

Témoignages de deux expériences

 

“J’ai été épaulé par mon chef de chantier”  


“J’ai travaillé durant quatre mois sur le site de l’ancienne clinique du Mont-Mesly. J’ai été embauché par l’entreprise Les Maçons Parisiens. Au départ, j’étais en contact avec Plaine Centrale Initiatives. C’est cette association qui m’a immédiatement orienté vers l’entreprise d’insertion Janus, pour évaluer mes compétences. J’ai été encouragé à proposer ma candidature pour un poste de manutentionnaire. On a cru en moi, et ça m’a fait beaucoup de bien ! Ensuite, tout s’est enchaîné et j’ai décroché le job. Une fois sur place, j’ai été épaulé par mon chef de chantier. On a testé ma motivation, mais une fois que j’ai pu faire mes preuves, on m’a aidé en m’expliquant bien les tâches à effectuer chaque jour. Au fur et à mesure, je suis devenu plus autonome. Aujourd’hui, mon contrat est terminé, mais ça m’a redonné confiance en moi. J’ai pu mettre de nouveau un pied dans le monde du travail. La semaine prochaine, je démarre une formation de peintre en bâtiment, en espérant décrocher un job après.”

Alpha Diallo, 28 ans, en recherche d’emploi

 

“Ça m’a remis le pied à l’étrier”


“J’ai été embauché pour un poste de manœuvre et nettoyage de chantier. C’était un CDD d’un mois renouvelable. J’ai eu le job, en passant par les structures d’insertion de la Ville. Sur place, on m’a bien expliqué les tâches et j’ai beaucoup travaillé. Cela dit, j’émets un bémol car on m’a demandé, à une ou deux reprises, de faire des choses qui ne relevaient pas directement de mes missions. 


Alors j’ai préféré partir. Mais, je suis plutôt positif sur cette expérience qui m’a remis le pied à l’étrier. Depuis, j’ai enchaîné d’autres missions grâce à l’Intérim d’insertion. Je cherche désormais du travail dans la plomberie.” 
Hamza Djafri, 23 ans, en recherche d’emploi

 

Article de Créteil, Vivre Ensemble, Mars 2011, n°310