43e Festival International de Films de Femmes
43e Festival International de Films de Femmes

© Karine Saporta

 

Femmes et cinéma : un combat, des héritages

 

Depuis 43 ans, le Festival international de films de femmes célèbre les films des réalisatrices du monde entier et propose une compétition internationale de courts et longs métrages de fiction ou documentaires. Cette année, il se tiendra entièrement en ligne du vendredi 2 au dimanche 11 avril 2021, avec pour fil rouge le thème de l’héritage.

 

 

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Pour s’adapter au contexte sanitaire, le festival se tiendra entièrement en ligne, sur une plateforme numérique dédiée. « C’est aussi l’occasion de toucher de nouveaux publics en s’affranchissant des limitations géographiques », souligne l’organisation du festival.

 

Si la forme que prendra cette édition est différente, sa raison d’être est inchangée : s’engager pour lutter contre toutes les formes de discriminations faites aux femmes et toujours amplifier leur voix et leur visibilité. « Chaque année, nous accueillons des réalisatrices du monde entier, avec une sélection pointue de courts et longs métrages exposant le regard des femmes sur leur société, explique Jackie Buet, directrice du Fiff. Ce festival est d’ailleurs précurseur en la matière. Il s’agit d’un combat de longue haleine, mené par la Ville depuis 1985, lorsque le Fiff est arrivée à Créteil. […] Le contexte a récemment bougé côté égalité femmes/hommes dans la profession : en témoignent les changements importants dans les Césars, tant au niveau des représentants élargis à toutes les professions […] qu’au niveau des prises de paroles contre les violences et abus sexuels. Il n’en reste pas moins qu’il faut poursuivre nos efforts et rester vigilants. Le Fiff n’y manquera pas. »

 

FFFM

Mignonnes de Maïmouna Doucouré

 

Le cinéma, lieu de mémoire

 

Au programme du festival, des têtes d’affiche, des surprises et des hommages. Et pour fil rouge cette année : le thème de l’héritage. Le cinéma est en effet un lieu de mémoire formidable. Depuis quatre décennies, les réalisatrices se battent pour changer le cours de la vie et de l’avenir des femmes, contre les stéréotypes, l’effacement de leur histoire, l’oubli de leurs rôles, pour l’égalité et la reconnaissance de leurs droits, pour leur beauté, leurs combats, leurs solidarités, leur créativité, leur patience et leurs engagements. En 2021, le FIFF a donc prévu de réunir un florilège de leurs films. Objectif : explorer ces décennies de changement, à travers huit générations de réalisatrices.

 

43e Festival International de Films de Femmes

Il pleuvait des oiseaux de Louise Archambault

 

Dans cette sélection « Héritage », on peut citer les films :

 

  • Shut up Sona de Deepti Gupta (Inde, documentaire, 2020, 1h24),
  • Leur Algérie de Lina Soualem (France/Algérie, documentaire, 2020, 1h12),
  • Lina de Lima de María Paz González (Chili/Pérou/Argentine, 2019, 1h23),
  • La Última Primavera d’Isabel Lamberti (Pays-Bas/Espagne, 2020, 1h17).

 

En compétition internationale, il ne faudra pas non plus manquer d’excellentes fictions, comme :

 

  • A Regular Woman de Sherry Hormann (Allemagne, 2019, 1h32, vost),
  • Il pleuvait des oiseaux de Louise Archambault (Canada, 2019, 2h, vost)
  • Mare d’Andrea Staka (Belgique, 2020, 1h24).


Dans la sélection « Documentaires » :

 

  • Radiographie d’une famille de Firouzeh Khosrovani (Norvège/Iran/Suisse, 1h22) est à couper le souffle.
  • Eden de Ágnes Kocsis (Hongrie, 2020, 2h33) fera quant à lui l’ouverture du festival. Un film de fiction, politique et assez radical, sur un cas d’allergie grave.


  43e Festival International de Films de Femmes

Mare d’Andrea Staka / Leur Algérie de Lina Soualem

 

Au programme

Aïssa Maïga : invitée d'honneur

 

Aïssa Maïga

© Livia Saavedra

 

Actrice naviguant entre comédies populaires (Les Poupées russes de Cédric Klapish, Il a déjà tes yeux de Lucien Jean-Baptiste) et films d’auteur.e.s (Caché de Michael Haneke, Bamako d’Abderrahmane Sissako ou Corniche Kennedy de Dominique Cabrera), Aïssa Maïga a ébranlé la Croisette en 2015 avec un livre au titre affirmé : Noire n’est pas mon métier . Ce manifeste, qui réunissait seize témoignages d’actrices noires et métisses dénonçait un racisme et un sexisme persistants au sein du cinéma français.

 

Entourée de Sonia Rolland, Karidja Touré ou Eye Haïdara, elle affirmait fièrement ce nouveau slogan sur les marches du palais des festivals devant les caméras du monde entier. Remarquée pour son discours aux Césars en 2020, elle a franchi le pas en 2021, elle est passée à la réalisation avec Regard Noir , son premier film documentaire coréalisé avec Isabelle Siméoni. Et ce n’est qu’un début… en projet un film sur son père journaliste assassiné.

 

Elle sera l’invitée d’honneur pour un programme surprise et un échange avec le public (en visio-conférence).

 

Hommage à Cecilia Mangini

 

Cecilia Mangini

 

Née en 1927, première femme en Italie à réaliser des documentaires dans l’après-guerre, Cecilia Mangini nous a quittés le 21 janvier 2021. Invitée au FIFF en 2011, le Festival l’a retrouvée en 2019 avec un immense plaisir pour la carte blanche du Festival de Créteil offerte par La Cinémathèque du documentaire à la BPI de Beaubourg, à l’occasion de la rétrospective Femmes Cinéastes. Pour lui rendre hommage, le Festival présentera son tout dernier film documentaire, Due scatole dimenticate (Deux boîtes oubliées), coréalisé avec Paolo Pisanelli et qui a fait sa première au Festival International du Film de Rotterdam 2021.

 

Deux boîtes oubliées : Avant de devenir critique de cinéma, puis réalisatrice principalement de documentaires très engagés, généralement en tandem avec son mari Lino Del Fra, Cecilia Mangini était photographe. En 1965, Cecilia et Lino partent au Vietnam, déchiré par la guerre, pour effectuer des repérages en vue du tournage d’un documentaire qu’ils ne réaliseront jamais. Plus d’un demi-siècle plus tard, Cecilia revient sur les photos prises à l’époque, souvent en cachette, émouvantes et immobiles, dont certaines qu’elle retrouve par hasard. Avec la collaboration de Paolo Pisanelli, de ces retrouvailles, elle fait un documentaire : Deux boîtes oubliées (Due scatole dimenticate). Ce film est bien plus qu’un retour à un projet inachevé. Cecilia en profite pour revenir sur sa vie et sur ses choix.

 

Vous pouvez également voir ses films réalisés en collaboration avec Pier Paolo Pasolini lors de la retrospective Pasolini, Pasoliniennes, Pasoliniens ! organisée par la Cinémathèque du documentaire à la Bibliothèque publique d’information (les projections auront lieu en ligne et au Centre Georges Pompidou du 1 er avril au 30 juin 2021).

               

Nicole Stéphane, rétrospective

 

Nicole Stephane

 

Fidèle à sa renommée d’investigation et d’exploration de l’histoire du cinéma, le Festival est heureux de vous inviter de nouveau à la découverte de l’œuvre et de la vie d’une femme engagée dans son temps : Nicole Stéphane, actrice, réalisatrice et productrice .

 

Née Nicole de Rothschild en 1923, engagée dans les Forces françaises libres à Londres pendant la guerre, Nicole Stéphane est repérée par Jean-Pierre Melville qui la fait tourner dans Le Silence de la mer (1947) et dans Les Enfants terribles (1950). Suite à un accident de voiture, elle s’éloigne du jeu et se tourne vers la production. Dès 1962, elle obtient les droits de À la recherche du temps perdu de Marcel Proust. Luchino Visconti, accompagné de la scénariste Suso Cecchi D’Amico, s’attèle à ce projet ambitieux avant de l’abandonner.

 

Productrice perspicace, Nicole Stéphane réalise également des courts métrages et en 1993, à près de soixante-dix ans, elle filme Susan Sontag montant du Beckett en plein conflit yougoslave : En attendant Godot à Sarajevo . Femme étonnante et courageuse, elle raconte ses vies à Hélène Delprat dans Je vous écrirai après votre mort / Nicole Stéphane, a displaced person .

 

Soirée Arte : Ghofrane et les promesses du printemps

 

  Ghofrane

 

Débat : “un nouveau chemin de faire” . Soirée organisée en partenariat avec Arte autour du film : Ghofrane et les promesses du printemps de Raja Amari, le jeudi 8 avril 2021 en ligne à 18h . Un lien sera disponible sur le site du Festival pour rejoindre la plateforme Arte - entrée libre.

 

Ce film paraît emblématique d’une jeunesse à la recherche de son engagement. Devant le grand désarroi du monde culturel et universitaire, le FIFF a proposé à la chaîne culturelle d’aller vers le monde étudiant et les universités en grande précarité. Il sera passionnant et émouvant, sur le thème de la jeunesse et de la citoyenneté d’entendre leurs paroles, de débattre de leurs attentes et de leur conception du cinéma.

 

Sur invitation en visio-conférence et en présence de la réalisatrice, Raja Amari. Cette projection sera suivie d'un échange entre la réalisatrice et des étudiant.e.s et professeur.e.s de la Femis et de l'Université Paris 8 Saint-Denis.

 

Ce documentaire offre un éclairage unique sur le racisme en Tunisie, et la place des femmes dans une société tunisienne en pleine mutation. Ghofrane est une jeune femme noire de 25 ans, incarnant par ses engagements et sa liberté d’expression l’effervescence politique de la Tunisie d’aujourd’hui. Victime de discriminations raciales, elle décide de s’engager en politique au cours d’une année électorale cruciale pour son pays. Entre ambitions et désillusions, nous suivons le parcours de Ghofrane, dont le chemin est parfois trébuchant. Cherchant à convaincre son entourage comme les inconnus qui croisent son chemin militant, la campagne électorale de Ghofrane nous révèle les multiples visages d’un pays qui se cherche.

 

Et en ouverture : Eden, d'Ágnes Kocsis

 

Eden

 

Une fable écologique assez radicale dans laquelle la réalisatrice nous fait partager son angoisse. Son personnage est un lanceur d'alerte face au péril qui menace la planète, les humains, les animaux, le vivant… Rendez-vous le 2 avril 2021 sur FestivalScope.

 

Maison des Arts et de la Culture – Place Salvador Allende 94000 Créteil

 

festival film de femmes

© Karine Saporta