Bio & D, acteur majeur de la filière santé

Située dans le quartier de l’Échat, la pépinière Bio & D accueille ses premiers occupants. Ce projet d’envergure offre de remarquables perspectives aux jeunes entreprises innovantes qui pourront y développer leurs activités dédiées aux sciences du vivant et à la filière santé.

 

La pépinière Bio & D

 

La pépinière santé Bio & D prend de la vitesse. Cette “couveuse” destinée aux entreprises innovantes dans le secteur des sciences du vivant et de la santé a accueilli ses deux premières entreprises, cet été : la société Citrage et l’entreprise Fluidion (voir encadrés ci-dessous).

 

Située au cœur du pôle santé de Créteil, dans le quartier de l’Échat, Bio & D dispose de laboratoires et de bureaux de superficies variables, allant de 15 m2 à 200 m2.

 

Objectif : accueillir de jeunes pousses et des porteurs de projets de recherche. “Bio & D va fonctionner comme une pépinière horticole, explique Yohann Zermati de la direction du Développement économique de Plaine centrale. On plante une graine, on l’aide à grandir et ensuite on essaie de la replanter ailleurs sur le territoire.”

 

Une fois créées, ces nouvelles sociétés participeront au développement économique local. Car, qui dit création d’entreprises, dit gisement d’emplois. Des emplois directs, dédiés aux chercheurs pour l’essentiel. Mais aussi indirects, les entreprises de la filière santé faisant appel à de nombreux sous-traitants (en informatique, en mécanique ou en chimie). “À terme, une dizaine d’entreprises devraient s’installer dans les locaux de Bio & D, pour une période allant de 12 à 48 mois”, ajoute Yohann Zermati.

 

L’hôtel d’entreprises attenant permettra, quant à lui, de recevoir des sociétés du secteur plus aguerries, avec un bail commercial classique, mais à des conditions avantageuses, le loyer étant légèrement inférieur à la moyenne. Surtout, ces start-up bénéficieront de services particuliers : accueil mutualisé, salle de réunion équipée, espaces reprographie, documentation et détente, parking sécurisé.

 

La Communauté d’agglomération propose par ailleurs la mise à disposition d’un réseau d’experts du secteur et la mise en relation pour accéder aux plates-formes technologiques de l’Institut Mondor de recherche biomédicale. Point non négligeable : juste en face de la pépinière, vient d’ouvrir une résidence pour étudiants et chercheurs.

 La pépinière Bio & D

 

Jouer un rôle dans l’innovation

 

Pépinière à taille humaine (1000 m2), Bio & D est située au niveau supérieur de la galerie commerciale de l’Échat. Le bâtiment, labellisé BBC (bâtiment basse consommation), a été soumis à des normes environnementales très strictes. L’isolation thermique performante devrait, par exemple, permettre d’obtenir des consommations énergétiques réduites de 42% par rapport au niveau réglementaire.

 

Particulièrement privilégié, l’emploi de matériaux naturels ou à faible impact environnemental : peintures à faibles émissions de polluants dans l’air, menuiseries intérieures et aménagements à base de bois issus de forêts gérées durablement, isolants minéraux à base de verre recyclé. Le confort pour l’été a fait l’objet d’un soin tout particulier : des protections solaires mobiles extérieures (volets roulants), une ventilation naturelle et en double flux avec air recyclé, ou encore des protections solaires aux fenêtres permettent de mieux maîtriser les surchauffes et d’assurer un confort visuel.

 

“Nous avons aussi beaucoup travaillé, ajoute Didier Queru, du service Équipements de Plaine centrale, autour du traitement acoustique, via des fenêtres avec double vitrage et la pose de faux plafonds dans les bureaux et les circulations. Le bâtiment est par ailleurs bien intégré dans son environnement avec un habillage en bois esthétique et des équipements techniques en toiture.”

 

Indispensable enfin : la pépinière-hôtel d’entreprises est aujourd’hui totalement adaptée aux personnes à mobilité réduite.   

 

 

Fluidion,
Des systèmes de mesure pour la qualité de l'eau

Arrivée en juillet dernier, la société Fluidion est dirigée par Dan Angelescu.
Spécialisée dans la conception, la fabrication et la commercialisation de systèmes innovants d’échantillonnages et de mesures de la qualité de l’eau, l’entreprise a toute sa place dans la pépinière. “Plusieurs raisons nous ont poussés à opter pour une implantation chez Bio & D, confie le chercheur en physique appliquée. Parmi celles-ci, nous avons été très séduits par la proximité avec l’Upec et l’hôpital Henri-Mondor. De même, nous travaillons déjà en partenariat avec le Laboratoire de l’eau, de l’environnement et des systèmes urbains de Créteil (Leesu), autour d’une expérimentation sur le lac de Créteil.”

Fluidion se propose d’apporter des moyens rapides et fiables pour répondre aux problématiques de la santé publique et des écosystèmes naturels et biologiques. Concrètement, l’entreprise développe des systèmes d’échantillonnages des fluides, en particulier de l’eau. Analyser la qualité de l’eau, en effet, requiert des procédures spécifiques. “Pour obtenir des résultats viables et s’assurer d’obtenir des échantillons représentatifs de l’eau en milieu naturel, il faut effectuer des prélèvements à des endroits précis et à différents moments d’une même journée.” À ce jour, ces prélèvements se font manuellement. Cela demande donc une logistique humaine très complexe. “Ce que nous proposons, ajoute le scientifique, c’est un système automatisé et autonome, permettant de simplifier les prélèvements qui seront ensuite analysés en laboratoire.” Ce qui représente, en réalité, une grande avancée pour la santé publique. En effet, les applications des recherches liées à la qualité de l’eau permettent, par exemple, de détecter la pollution, qu’elle soit d’origine naturelle ou liée à l’agriculture : pesticides, métaux lourds, hydrocarbures, phtalates, nitrates…

Ces micropolluants, utilisés dans de multiples processus industriels et entrant dans la composition de nombreux produits, se retrouvent à différentes concentrations dans les milieux aquatiques continentaux et ont des effets indéniables sur la santé de l’être humain. La méthode de prélèvement automatisé développée par l’entreprise devrait donc permettre aux laboratoires d’analyser encore plus finement ces phénomènes. Plus globalement, Fluidion espère aussi travailler à grande échelle (lors de catastrophes naturelles, comme les marées noires, par exemple), en proposant des solutions de surveillance, via l’établissement de cartographies de pollution des eaux. Avec des clients potentiels tels que les gestionnaires du domaine de l’eau, l’entreprise table sur l’embauche à moyen terme de trois chercheurs supplémentaires.

Plus d’infos : www.fluidion.com

 

 

Citrage,
une recherche dans le domaine nutritionnel

Première à avoir intégré la pépinière :
la société Citrage. Installée précédemment à l’hôpital Cochin à Paris, la start-up qui,en mai, s’est vu décerner le prix Entreprise Innovante du pôle de compétitivité Medicen, a très vite été attirée par Bio & D : “Cela va immanquablement créer de l’émulation”, explique Cécile Loï, présidente de l’entreprise. Confortablement installée dans ses bureaux de 40 m2, elle n’a pas pour autant l’intention de rester confinée dans son nouveau cocon. “Tout l’intérêt réside désormais dans les partenariats que l’on va nouer avec les acteurs économiques du territoire”, présise-t-elle. La société va aussi bénéficier d’un accompagnement par des experts en innovation, d’un loyer à prix modéré, d’une salle de réunion.

Fondée en 2009 par une équipe de chercheurs de l’université Paris-Descartes, Citrage développe et commercialise des compléments alimentaires et des compléments nutritionnels oraux à destination des seniors.

Des produits conçus pour prévenir la fonte musculaire liée à l’âge. “Le muscle se comporte comme l’os : jusqu’à 30 ans, chacun construit son capital musculaire. Ensuite, c’est une lente dégénération des tissus qui s’opère. À partir de 50 ans, le phénomène s’accélère. Il est donc important de prévenir et/ou de traiter cette perte de masse musculaire, qui fragilise les individus et peut entraîner des fractures.” Et qui dit fracture, dit perte d’autonomie, temporaire, ou entrée dans la dépendance. Pour prévenir ces situations, Citrage propose donc des compléments alimentaires à base de “citrulline”, un acide aminé très bien assimilé par l’organisme et qui agit directement sur le corps, en augmentant la synthèse des protéines musculaires. Ces produits, siglés “MyoCIT” et “ProteoCIT” (ce dernier, davantage destiné aux personnes dénutries), sont les seuls en France à bénéficier du logo “Paris-Descartes”. “Il n’empêche, conclut Cécile Loï, nous réalisons actuellement un travail de fourmis pour sensibiliser le grand public à ce phénomène. À ce jour, la fonte musculaire liée à l’âge n’est pas suffisamment traitée par les médecins.” Commercialisés en pharmacie, ces produits commencent à trouver preneurs auprès des hôpitaux gériatriques et des Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes).

Plus d’infos sur www.citrage.com

 

 Article de Créteil, Vivre Ensemble, octobre 2013 - n°335