Cadre de vie : une gestion dynamique du patrimoine arboré
Une gestion dynamique du patrimoine arboré

Dans le cadre de sa politique rigoureuse d’entretien du patrimoine végétal, la Ville de Créteil réalise chaque hiver une campagne d’abattage et de replantation d’arbres. Cette année, ce sont 180 spécimens qui seront abattus et 243 replantés d’ici fin mars 2021.

 

Forte d’un patrimoine arboré de près de 25 000 arbres, dont 12 000 le long de ses voiries, la ville de Créteil a, dès la fin des années 1950, réservé une place conséquente à l’arbre en ville dans sa politique d’urbanisation, le considérant comme un élément majeur du cadre de vie, mais aussi un acteur de la dépollution, de la régulation et l’adaptation du climat.


La direction des Parcs et Jardins gère au quotidien cet héritage en l’enrichissant et en l’adaptant pour répondre aux problématiques spécifiques des milieux urbains. À cette fin, elle compte dans ses rangs des équipes formées et dotées des matériels nécessaires, ce qui permet de limiter le besoin de recourir a à des entreprises extérieures et donc de réaliser des économies sans rien perdre de la qualité du service. La fourniture des arbres est par ailleurs assurée par les services du Territoire Grand Paris Sud Est Avenir.


Avec 180 arbres morts à abattre, la commune a décidé d’en replanter 243 en privilégiant la plus grande diversité d’espèces. Cette nouvelle campagne est donc particulièrement positive : chaque secteur de la Ville verra son patrimoine enrichi ! La municipalité peut se targuer d’un programme ambitieux. Au cours des trois dernières saisons, le nombre d’arbres replantés est resté supérieur à ceux abattus. Ainsi depuis 2017, ce ne sont pas moins de 371 arbres qui ont été abattus et 418 replantés.

 

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Léquipe d’intervention procéde au chargement des arbres stockés dans les ateliers.


L’importance de l’arbre en milieu urbain
Aujourd’hui, avec 80% de la voirie communale bordée d’arbres en alignement, la Ville œuvre pour un cadre de vie agréable et respectueux de l’environnement. Cela résulte de la mise en œuvre d’un urbanisme très raisonné, anticipant très largement sur les questions de la nature en ville. Un important patrimoine vert a ainsi été constitué. La commune n’a cessé dès lors de l’enrichir, développant de nombreuses actions afin de concilier les enjeux écologiques, paysagers et de qualité de cadre de vie.


La direction des Parcs et Jardins est en charge de la gestion et de la valorisation du patrimoine vert de manière générale, et donc du patrimoine arboré en particulier. Bénéficiant d’une expertise en la matière, elle met en œuvre les orientations politiques dont les choix sont guidés par de profondes convictions, notamment sur l’importance d’un cadre de vie de qualité, en privilégiant le droit au beau pour tous. Mais l’enjeu est loin d’être seulement esthétique !


Les arbres nous rendent de nombreux services et représentent en cela une clé fondamentale face au défi climatique, dont la Ville a su reconnaître l’entière mesure bien avant que la question ne prenne l’acuité qu’elle connaît aujourd’hui. Le patrimoine arboré est en premier lieu un capteur majeur de carbone : il absorbe le CO2 par les stomates situés sur la face inférieure des feuilles. Le carbone est alors emprisonné dans les racines, le tronc et les branches, créant la matière organique essentielle à la croissance de l’arbre, tandis que l’oxygène est rejeté dans l’atmosphère.


Véritable ventilateur, il permet en effet de lutter contre l’effet d’îlot de chaleur urbaine et d’atténuer ainsi les effets du changement climatique. En effet, la température dans une rue plantée est inférieure de 2 à 3 degrés par rapport à une rue non plantée. Enfin, l’arbre est également un support majeur de biodiversité, participe à la régulation du régime des eaux et joue un rôle dans le maintien de la structure des sols.


Dans un contexte désormais avéré de dérèglement climatique, l’arbre apparaît en ville comme notre meilleur ami ! Face à de tels enjeux, la direction des Parcs et Jardins a mis en place une organisation reposant sur trois piliers : la connaissance du patrimoine, l’expertise et la capacité d’actions.

 

Une gestion dynamique du patrimoine arboré

Plantation d’un pommier boulevard Oudry.


Une connaissance du patrimoine grâce à des moyens modernes
Connaître le patrimoine pour mieux le gérer, tel est l’enjeu qui a présidé à la mise en œuvre d’un important travail de cartographie des arbres dans le système d’information géographique de la ville (Sig) qui doit permettre de développer une vision prospective du renouvellement du patrimoine. Celui-ci présente la particularité d’être vivant. Il est donc soumis aux affres du temps et subit en ville bien des vicissitudes. La terminologie pour les évoquer est à rapprocher du genre humain : comme nous, ils peuvent souffrir de « stress » et de pathologies.

 

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Le service des Parcs et Jardins s’est équipé d’un système d’information géographique, permettant d’avoir une vision globale et précise de son parc arboré.


Des agents municipaux experts
L’observation est un premier point, nécessaire et parfois suffisant pour déceler un problème. Les responsables de chaque secteur du territoire communal sont ainsi formés à l’examen visuel des arbres. Une formation est dispensée pour renforcer les capacités sur le terrain à porter un diagnostic de l’état des arbres. Les relevés produits sont ensuite analysés et consolidés par un technicien spécialiste.


Grâce à la constitution d’une base patrimoniale numérique des arbres, la circulation des informations est devenue d’autant plus rapide. Cela a également rendu possibles les importations de données dans le cas des audits externes qui peuvent être requis sur des états phytosanitaires plus litigieux. La connaissance du patrimoine est donc un enjeu majeur pour avoir une politique de gestion et de renouvellement efficiente.


Plus qu’un renouvellement, la Ville de Créteil a fait le choix d’un enrichissement en plantant plus qu’elle n’abat et en encourageant la plus grande diversification des espèces et variétés. Cette année, avec les nouvelles plantations, ce sont près de 250 espèces et variétés qui composeront désormais le patrimoine arboré de la ville, en privilégiant des essences européennes (non exotiques), plus résistantes à la chaleur et non allergènes.

 

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Une étiquette munie d’un code couleur est aposée après chaque plantation afin d’assurer un suivi optimal.


Une capacité d’action optimale
La Ville a fait le choix depuis toujours de disposer d’une régie importante et donc d’une capacité interne à réaliser les travaux, et notamment arboricoles. Si les élagages sont externalisés, principalement pour des raisons de matériel, ainsi que les abattages des plus gros sujets, qui font appel à une technicité plus pointue, la majorité des opérations d’abattage et l’intégralité des plantations de nouveaux arbres sont réalisées en interne.


Dotés des matériels et des équipements de protection individuelle nécessaires, les agents mettent en œuvre tous les ans durant l’hiver la campagne d’abattages et de replantations, bien conscients de l’importance de cette mission. Les nouveaux sujets font l’objet d’un suivi attentif, notamment en matière d’arrosage durant les deux premières années, d’avril à septembre, voire octobre, tous les 15 jours environ.


La direction a déployé sur plusieurs sites des sondes tensiométriques qui permettent de mesurer les besoins hydriques et d’adapter ainsi les volumes d’eau à apporter, répondant en cela à un objectif de gestion optimisée de la ressource en eau.


Des protections bipieds ou quadripieds sont mises en place sur le pourtour des arbres afin de les préserver des chocs et de garantir une bonne orientation de leur développement. Ils feront l’objet tout au long de leur vie d’un suivi régulier avec des interventions d’élagage, d’éclaircissage et de nettoyage du bois mort.


Tous les ans, les feuilles tombent à l’automne pour les arbres à feuillage et les services de la propreté urbaine du Territoire et de la Ville procèdent à leur ramassage, mais également à leur utilisation en paillage des massifs. Ce tapis de feuilles préviendra en effet le développement des adventices et contribuera, en se décomposant, à fertiliser les sols.

 

Une gestion dynamique du patrimoine arboré

Les agents qui composent l’équipe d’intervention.


Toujours aller plus loin dans la promotion de l’arbre en ville
La Ville souhaite continuer à faire perdurer sa politique de promotion de l’arbre en Ville. En témoigne désormais son engagement dans un projet de forêt urbaine dans le cadre du projet de rénovation urbaine du Haut du Mont-Mesly. Une véritable matrice verte sera ainsi constituée, offrant d’une part un cadre de vie apaisé favorable au bien-être de chacun ainsi qu’au lien social, et d’autre part des fonctions en intégrant la gestion des eaux pluviales et les objectifs d’îlots de fraîcheur par la mise en œuvre d’un important tissu arboré. La Ville répond ainsi aux aspirations croissantes des administrés à disposer d’un cadre de vie verdoyant et arboré, dont le confinement au printemps 2020 a largement renforcé l’importance en milieu urbain.

 

Une gestion dynamique du patrimoine arboré


Témoignages


Samuel Wattiez

Second de l’équipe d’intervention

 

Samuel Wattiez
« Lorsque nous replantons un arbre, plusieurs étapes doivent être respectées : il faut se procurer les plans pour éviter tous les réseaux enfouis, retirer la souche généralement présente, creuser le trou de plantation et y verser l’engrais, puis procéder à la mise en place du nouveau spécimen, reboucher le trou, mettre en place les piquets protecteurs et enfin sangler l’arbre afin qu’il soit bien maintenu. Les sangles restent en place pendant trois ans, de sorte qu’il pousse bien droit. L’arrosage est effectué après la plantation, puis tous les 15 jours pendant un an. La cuvette de la motte est changée chaque année sur trois ans afin de s’adapter au développement de l’arbre. Cette opération s’accompagne d’une revue d’habillage (enlèvement du bois mort, taille…). Nous mettons également des étiquettes en instaurant un code couleur par année de plantation afin d’assurer un suivi optimal. »

 

Jérôme Le Go

Responsable d’équipe d’intervention

 

Jérôme Le Go

«La plantation d’arbres se déroule de novembre à mars. En amont, nous procédons à l’abattage et au dessouchage. Une fois que nous sommes livrés par la serre de Mandres-les-Roses, nous démarrons la campagne de plantation. Les arbres morts sont recyclés. Un facteur majeur de dépérissement est la sécheresse, d’où l’importance de respecter les cycles d’arrosage. La vie de l’arbre est assez compliquée en milieu urbain. Il est confronté au bitume et à des chocs extérieurs, entre autres. Pour identifier les arbres morts ou malades, il y a un référent-arbre par équipe de secteur. »


Sylvain Lebeau

Responsable du patrimoine arboré

 

Sylvain Lebeau
« Au quotidien, ma mission est d’analyser notre patrimoine arboré, qui est vivant et évolue avec son temps. Je me déplace fréquemment sur le terrain pour effectuer tous les relevés en rapport avec la santé des arbres. On procède aux abattages nécessaires et on établit un programme de replantation annuel. Je dois analyser la disposition des types d’essence par rapport à leur environnement. Près des bâtiments, on privilégie des espèces à petit développement, et a contrario sur les grands axes, avec des platanes, des marronniers et des tilleuls. Il est important de diversifier les essences pour limiter les maladies. Pour accompagner ce travail, nous mettons en place un système d’information géographique (Sig) qui cartographie chaque arbre avec une fiche de renseignement propre : essence, type de taille, dates d’intervention d’entretien, année de plantation et suivi de l’état phytosanitaire. Cela nous donne une vision globale de notre patrimoine arboré importante pour une gestion optimisée. »


Article de Créteil, Vivre Ensemble, février 2021, n°409