Voir et faire du cinéma ensemble : voilà l’ambition des Cinémas du Palais (CDP), qui proposent une série d’actions et d’animations à destination des 2 à 25 ans. Une volonté qui se concrétise notamment grâce à trois enjeux majeurs : promouvoir la diversité du cinéma, proposer un lieu de sociabilité pour tous et à des tarifs étudiés (4 € pour les moins de 15 ans, et 4,5 € pour les moins de 26 ans, 3 € pour les écoles) et favoriser l’accès à une pratique artistique et culturelle. Cette stratégie permet aux CDP de comptabiliser 20 000 entrées jeune public chaque année.

Côté programmation, la diversité est de mise pour les scolaires et les centres de loisirs comme pour les associations partenaires et les familles. L’affiche du multiplexe mixe intelligemment les œuvres d’art et d’essai et les séances plus généralistes. L’accompagnement du public se décline sous de multiples formes : présentation des séances, ateliers de pratiques artistiques, ateliers d’initiation à l’analyse cinématographique… De même, la structure donne des conseils d’âge en fonction de la durée des films, de la difficulté du récit ou de la puissance de la mise en scène.

Un regard et un discours critiques

Le travail sur le temps scolaire, de la crèche à l’université, est un autre fer de lance, avec là aussi l’ambition de favoriser la rencontre avec la salle de cinéma et de cultiver la sensibilité et la curiosité des élèves envers des œuvres exigeantes. Les CDP s’engagent ainsi très régulièrement sur les dispositifs d’éducation à l’image (“Maternelle au cinéma”, “École et cinéma”, “Collège au cinéma”, “Lycéens et apprentis au cinéma”…). L’objectif pour les jeunes est double : se constituer une culture cinématographique, mais aussi former un regard et un discours critiques.

On peut également citer le projet “Voir et faire”, qui propose un voyage au cœur des images à travers l’observation, l’échange et le débat, mais aussi la pratique (par exemple en refaisant des plans en vidéo pour mieux les comprendre). Pour les élèves en option cinéma, cela peut même constituer une première approche professionnalisante.

Des projets de création artistique à destination des élèves de Segpa ou d’élèves allophones ont enfin pour but de valoriser les pratiques culturelles et amateurs comme vecteur de lien social. Chaque année, ce sont près de 150 ateliers de tournage avec des enfants et des jeunes qui sont organisés en lien avec des professionnels.

Hors temps scolaire 

Les enjeux d’éducation aux images prennent leur sens dès le plus jeune âge. Ainsi, les CDP ont créé les séances Mon premier Ciné, dédiées aux 18-36 mois, une toute première rencontre avec la salle de cinéma, avec un soin particulier apporté à l’accueil des familles et à la programmation de courts-métrages adaptés. Ces séances sont systématiquement précédées d’une présentation de la salle de cinéma, une lumière tamisée permettant aussi de créer une ambiance rassurante, avec un son modulé pour s’adapter aux oreilles des plus petits.

Autre exemple : les jeunes de 7 à 10 ans engagés au sein du projet “Vis ta différence”, conduit par la direction de la Culture, ont pu découvrir aux CDP des films pour alimenter leur réflexion 

sur la thématique du harcèlement scolaire (projet “H24”), cheval de bataille de cette édition, notamment grâce à des débats organisés à l’issue de chaque séance. Accompagnés par des professionnels, les enfants ont ensuite pu participer à des ateliers d’écriture et de réalisation pour imaginer et créer de courtes pastilles vidéo.

Avant-premières et décryptage d’images

Quant à la tranche des 15-25 ans, elle n’est pas non plus oubliée. Des séances spéciales sont ainsi présentées et animées avec un ciné-club, Not another teen movie, qui propose des projections de films cultes avec des animations ludiques en collaboration avec l’Upec. Partenaire régulier, l’École de la deuxième chance a aussi souvent travaillé avec les CDP. À titre d’exemple, l’été dernier, les élèves ont pu participer à la création d’une nouvelle bande sonore de la série muette Belphégor d’Henri Desfontaines (1927) pour appréhender les images différemment tout en mettant en pratique le rôle du son au cinéma.

Avant-première, ciné-quizz, animations pédagogiques de décryptage des images, ateliers de pratiques artistiques, sessions gaming… L’articulation de cette programmation jeune public se fait autour de temps forts événementiels. Toujours bien entourés, les CDP multiplient les partenariats, notamment avec les structures et associations locales (médialudothèque du Palais, Librairie du village). L’enjeu est ici de décloisonner les pratiques de loisirs et de favoriser la découverte de ce cinéma de proximité. En février prochain, l’établissement accueillera le festival Les Mycéliades, l’occasion de faire dialoguer la science-fiction avec la littérature et le cinéma. À suivre.