Conservatoire : Marcel Dadi… côté coulisses !
Estrade avec des enfants qui répètent leur spectacle

Connaissez-vous la signification des fauteuils rouges ? L’origine de l’expression cour et jardin ? Savez-vous où commence et où fini un plateau au théâtre ? Découvrez les coulisses du spectacle vivant avec les responsables du conservatoire à rayonnement régional Marcel-Dadi pour enrichir
votre culture générale !

 

ENTRETIEN

Aude Portalier assise dans un fauteuil rouge
AUDE PORTALIER, DIRECTRICE DU CONSERVATOIRE
Les fauteuils rougesLes spectateurs ont souvent l’habitude des sièges
rouges au cinéma, au théâtre, dans les salles de spectacle.
L’auditorium du conservatoire Marcel Dadi
ne fait pas exception avec ses 325 fauteuils rouges.
Pourtant, ils n’ont pas toujours été rouges ! C’est intéressant
d’en connaître l’origine. Avant la Révolution
française, les couleurs des salles de spectacle étaient
le bleu, le vert, le blanc et l’or.
Dans les salles, qui étaient souvent des théâtres officiels,
on trouvait du bleu, parce qu’on devait voir
la couleur du roi. La couleur azur avait été adoptée
comme couleur officielle de la royauté française au
XIIe siècle, sous les Capétiens. On disait également
que le bleu mettait en valeur les tenues des femmes.
La couleur mettait alors un coup de projecteur sur le
public plutôt que la scène, à une époque où on allait au théâtre surtout pour être vu.
Après la Révolution française, le rouge s’installe progressivement dans les salles de spectacle. En 1798, on rénove le théâtre de Richelieu (qui allait devenir la Comédie française un an après). Pour la première fois, les sièges et la décoration sont dominés par le rouge et l’or. Ce changement est très critiqué à l’époque. Comme la terreur est encore proche, les spectateurs s’interrogent : “Comment un théâtre peut-il avoir la couleur du sang versé par les Français ? ”

Le théâtre change immédiatement sa décoration et repasse au bleu, blanc et or.
Mais la couleur rouge revient au XIXe siècle, dans les années 1820-1830, une fois le souvenir des massacres estompé. Cela coïncide avec les débuts du romantisme, période pendant laquelle les décors de théâtre vont devenir plus importants encore. On veut alors leur donner une teinte “historique”. Et le rouge va mettre en valeur la scène.
Il faut savoir que jusqu’à la fin du XIXe siècle, la salle était allumée pendant le spectacle (on ne l’éteindra qu’à la fin du XIXe siècle). On voyait aussi bien les spectateurs que les acteurs. Cette couleur rouge permettait de mieux contraster, de mettre plus en valeur ce qui constituait en partie la salle de théâtre : les spectateurs dans leur “décor”.

 

ENTRETIEN

Thomas HardyTHOMAS HARDY, RÉGISSEUR GÉNÉRAL DU CONSERVATOIRE

Cour & JardinDans le spectacle vivant, il faut savoir s’orienter : on
parle ainsi de “côté cour” pour désigner la droite de la
scène, vu de la salle, par opposition au “côté jardin”, qui
lui, désigne la gauche. Ces deux termes permettent de
communiquer plus facilement qu’avec la “gauche” et
la “droite”, qui varient selon l’endroit où l’on se trouve
(selon l’endroit d’où l’on regarde).
Ces mots viennent d’une habitude prise à la Comédie
française à partir de 1770, à l’époque où la troupe était
installée dans la salle des machines du palais des Tuileries.
La salle donnait effectivement d’un côté sur la
cour du Louvre et de l’autre sur le jardin des Tuileries.
Auparavant, on nommait la cour “côté de la Reine”
et le jardin “côté du Roi”, les balcons de chacun se
faisant face à droite et à gauche de la scène. Les deux
désignations ont cohabité quelques années, puis la
Révolution en 1789 a amené à l’abandon du côté de la
Reine et de celui du Roi.
Il y a de multiples moyens ménmotechniques pour
se rappeler où se situent le jardin et la cour ; des historiques, des religieux, des cartésiens... En voici un,
le triple A : Face à la scène, le jardin est à gauche (le A est en 2e position dans fAce, jArdin et gAuche).
Plateau
Traditionnellement, il s’agit de l’ensemble du “plancher” (qui n’est pas forcément en bois) qui comprend la scène, les coulisses, l’arrière-scène... Les gens ne le savent pas mais quand on parle de scène, on ne compte que la partie du plateau visible par les spectateurs.

 

LA NUIT DES CONSERVATOIRES

Événement national qui célèbre les arts et la culture dans les conservatoires, la Nuit des conservatoires se déroulera cette année le vendredi 26 janvier. Le conservatoire Marcel Dadi propose une belle soirée pleine de surprises intitulée “À l’envers à l’endroit”.
La 11e édition de cet événement permettra de faire découvrir toutes les esthétiques enseignées, la variété des pédagogies et l’ensemble des richesses dont recèlent ces lieux vivants d’éducation et de pratique artistiques. Rendez-vous à partir de 19h au CRR Marcel Dadi.

 

 

Plus d’infos
Conservatoire Marcel Dadi
2-4, Rue Maurice Déménitroux
https://sudestavenir.fr/conservatoire/conservatoire-marcel-dadi/