Théâtre - « Lucrèce Borgia »

Lucrèce Borgia

© Arnaud Bertereau/Agence Mona

Qui a peur de Lucrèce Borgia ?

Une œuvre populaire à la puissance indéniable

 

La nouvelle création du metteur en scène David Bobée, "Lucrèce Borgia", redonne vie au chef d’œuvre de Victor Hugo. Une version pleine de bruit et de fureur, portée par une distribution d’acteurs remarquables et qui convoque tous les genres : théâtre, danse, cirque, lumières…

 

Maison des Arts et de la Culture – Place Salvador Allende – 94000 Créteil
Réservations au 01 45 13 19 19 ou en ligne : maccreteil.com
Du mercredi 15 au samedi 18 octobre 2014 à 20h30.

 

En revisitant "Lucrèce Borgia", David Bobée réalise son idée de proposer une œuvre populaire à la puissance indéniable afin de toucher le public dans sa propre diver­sité, capable d’offrir "différentes strates de lecture pour le spectateur le plus exigeant comme le plus néophyte", précise-t-il. Un opéra noir fidèle au romantisme de Victor Hugo et dans lequel le metteur en scène a usé de sa carte maîtresse : une distribution d’acteurs d’horizons et de pays très divers. Une troupe athlétique, hétéroclite, de jeunes chevaliers initialement taillés pour la danse, le cirque, la musique et qui ne craignent pas de s’exténuer autour de Lucrèce.

 

Dans la lignée des grands personnages tragiques féminins

 

Incarnée par Béatrice Dalle, dont ce sont les premiers pas sur une scène de théâtre, Lucrèce est la seule femme, avec la princesse Negroni, dans un monde entièrement régi par les hommes. Le début de la pièce se déroule à Venise, dans la lagune.

 

David Bobée, également scénographe, a lui-même conçu un grand bassin d’eau noire sur lequel est posé un ponton. Pôle stratégique de sa mise en scène, cette étendue d’eau devient un terrain de jeux, des plus enfantins aux plus violents, pour les frasques de la famille Borgia. L’histoire que raconte la pièce est celle, funeste, d’une mère, femme-monstre, prise dans la spirale du mal et qui se retrouve confrontée soudainement à un fils caché et incestueux, fruit de ses amours avec son frère Jean Borgia. Lucrèce se tient dans la lignée des grands personnages tragiques féminins. La pièce relate aussi le drame d’un jeune homme, Gennaro, qui, ignorant d’abord sa filiation, se révélera héritier d’un nom, mais aussi de la monstruosité qui l’accompagne. 

 

Lucrèce Borgia© Arnaud Bertereau/Agence Mona

 

Des tableaux visuellement captivants, sublimés par une scénographie contemporaine

 

Un récit qui foisonne de situations somptueuses, mais aussi de tableaux visuellement captivants : le carnaval de l’ouverture, la scène d’humiliation publique de la femme-bête, le duel de monstres entre Lucrèce et son époux, le banquet où les jeunes gens s’enivrent de vin, de sexe et de violence, jusqu’au piège final qui fait apparaître cinq cercueils ou encore le double meurtre de Gennaro et de sa mère. Des tableaux sublimés par une scénographie contemporaine qui satisfait à la fascination de David Bobée pour les installations lumières qui plafonnent les scènes des théâtres.

 

Une esthétique aussi crépusculaire que percutante

 

Le décor rend ainsi visible des éléments techniques, des projecteurs, construisant un "mur de lumière" apte à éclairer ce sol fluide et éblouir violemment comme peut le faire la vérité ou, au contraire, à napper d’ombre ce qui doit être tu. Portée par une esthétique aussi crépusculaire que percutante, une œuvre captivante, respectueuse de la pièce de Victor Hugo et qui marque de son empreinte singulière le théâtre d’aujourd’hui.

 

en savoir plus

Maison des Arts et de la Culture

Place Salvador Allende – 94000 Créteil

Réservations au 01 45 13 19 19

ou en ligne :  maccreteil.com