L’Université Paris-Est Créteil (Upec) disposera bientôt d’une Maison de l’Environnement. Elle regroupe, sur son campus, l’ensemble de ses laboratoires de recherche environnementale. Les travaux ont déjà commencé.

Les préfabriqués jouxtant le Palais des sports ont disparu. À leur place, se dressent, depuis quelques mois, les fondations de la future Maison de l’Environnement. Ce nouveau bâtiment de près de 4000 m² accueillera les laboratoires de recherche en sciences de l’environnement de l’Upec. “Nous souhaitions regrouper nos laboratoires au sein d’une structure commune pour faciliter les collaborations entre les équipes et créer des synergies”, explique Philippe Thiard, vice-président chargé du patrimoine et des constructions de l’Upec. Une centaine de chercheurs investira ainsi, d’ici à 2017, le nouvel équipement.

La future Maison de l'Environnement vient étoffer le campus urbain de l'Upec.
Elle accueillera une centaine de chercheurs.© AIA Architectes

L’environnement dans toutes ses dimensions

Ces laboratoires ainsi regroupés dans un lieu fédérateur réuniront des équipes expertes en recherche et analyse des sols, des milieux organiques, de l’eau ou encore du sys­tème atmosphérique. “Toutes ces activités s’intéressent à l’environnement dans toutes ses dimensions, avec des préoccupations actuelles comme le changement climatique, les polluants ou le développement des éco-activités”, précise Philippe Thiard.

Si certains laboratoires disposeront de leurs propres locaux, la plupart des espaces seront mis en commun, notamment avec la création de plates-formes logistiques et de plateaux techniques. Ainsi, le premier étage comprendra une plate-forme dédiée à la spectroscopie (étude des rayonnements), le deuxième étage à l’analyse minérale et le troisième étage à la microbiologie.

Un amphithéâtre de 150 places permettra d’accueillir des formations et des manifestations scientifiques. Auparavant dispersés, les chercheurs vont voir leurs conditions de travail améliorées, via ces plates-formes mutualisées. Cet équipement scientifique, dont les activités sont reconnues, tant sur le plan régional que national, contribuera également à offrir à des entreprises locales une plate-forme technologique, ouverte à des projets de recherche en collaboration avec le territoire.

Un bâtiment haute performance

En accord avec sa dénomination de “Maison de l’Environnement”, le bâtiment satisfera aux normes les plus exigeantes. Le projet s’inscrit ainsi dans une démarche Haute Qualité Environnementale visant une certification NF bâtiment tertiaire, donnée aux bâtiments dont les performances environnementales et énergétiques correspondent aux meilleures pratiques actuelles. Sont concernées, en particulier, les nuisances liées au chantier, la gestion de l’énergie, l’entretien et la maintenance, ainsi que le confort hygrothermique.

Situé entre l'université et le Palais des sports, le chantier de la Maison de l'Environnement est déjà bien avancé.

La Maison de l’Environnement est caractérisée par une conception bioclimatique favorisant les économies d’énergies et réduisant les dépenses de chauffage. Son orientation nord-sud et la mise à profit des vents dominants favoriseront la ventilation naturelle des bureaux. Une importante isolation extérieure ainsi que la connexion au réseau de chauffage urbain de la Ville de Créteil permettront de limiter la consommation énergétique. D’un point de vue architectural, le bâtiment sera clairement identifiable, marquant l’entrée arrière de l’université, et relié au campus par un parvis et une voie piétonne.

Un campus qui poursuit son développement

Financée et réalisée par la région Île-de-France, au titre de ses investissements pour l’enseignement supérieur et la recherche, cette opération va permettre à l’Upec d’élargir son patrimoine immobilier en construisant le premier bâtiment entièrement consacré à la recherche. Le projet est inscrit au Contrat de projets État-Région 2007-2013 pour la phase construction et au Contrat de plan État-Région 2015-2020 pour l’équipement du bâtiment. Il bénéficie d’un financement d’un montant de 15,4 millions d’euros entièrement assuré par la Région.

Les terrains nécessaires à la construction, situés rue Pasteur-Vallery-Radot, ont été acquis avec l’aide de la Ville de Créteil, qui a mis à disposition une partie du foncier pour un euro symbolique, et du Département, auprès duquel le foncier restant a pu être acheté en dessous de sa valeur estimée. Ce projet s’inscrit également dans la politique de construction de nouveaux bâtiments menée par l’Upec pour remplacer des locaux vétustes ou inadaptés.

Cette mutation, entamée dans les années 2000 avec la construction de la faculté de droit, des sciences économiques, de gestion et, plus récemment, la Maison des langues, vient étoffer le campus urbain de l’Upec. “Cela va par ailleurs nous permettre de «défragmenter» le bâtiment P, de repenser son organisation en donnant davantage de place à l’enseignement et en y installant d’autres équipes de recherche”, confie Philippe Thiard.

Les travaux, débutés à la rentrée, devraient durer 24 mois, aménagement des surfaces compris, pour une installation prévue au deuxième semestre 2017. Un autre bâtiment consacré à la recherche biomédicale, également financé par la Région, devrait voir le jour dans les prochaines années sur le site de la faculté de médecine de Créteil.

Les laboratoires de la Maison de l’Environnement

L’Upec compte 31 laboratoires pour une recherche structurée autour de huit domaines, dont celui des sciences de l’environnement. Seront donc regroupés au sein de la Maison de l’Environnement :

- le Lisa (Laboratoire interuniversitaire des systèmes atmosphériques)

- le Leesu (Laboratoire eau environnement systèmes urbains)

- l’Osu-Efluve (Observatoires des sciences de l’univers-Enveloppes Fluides de la Ville à l’exobiologie) avec ses cinq laboratoires fondateurs que sont le Lisa, le Leesu, le Certes (Centre d’études et de recherche en thermique, environnement et systèmes), le département SOLéO (sol et eau) de IEES et le Cerea (Centre d’enseignement et de recherche en environnement atmosphérique).

Article de Créteil, Vivre Ensemble, décembre 2015, n°357