Transition énergétique : Valo’Marne expérimente son puits de carbone
Transition énergétique : Valo’Marne expérimente son puits de carbone

Le puits de carbone inauguré le 20 mars 2019 : une expérimentation unique en milieu industriel.

 

Depuis janvier 2019, un puits de carbone est installé à titre expérimental au sein de l’usine d’incinération Valo’Marne. Une première mondiale au fort potentiel pour obtenir une meilleure qualité de l’air.

 

L’installation d’un puits de carbone marque une nouvelle étape dans le projet de modernisation de l’usine d’incinération Valo’Marne. Une innovation dédiée à la qualité de l’air, qui consiste à transformer les gaz à effet de serre en énergie verte. Ce procédé est le défi relevé par le groupe Suez et Fermentalg, deux spécialistes de l’innovation au service de l’environnement et de l’économie circulaire.

 

Après des essais en laboratoire et en milieu urbain, le premier puits de carbone implanté sur une unité de valorisation énergétique à Créteil est en phase d’expérimentation. Mis en service en janvier dernier, ce pilote contient environ 400 litres de filtre algal visant à traiter de 5 à 10 m3 de fumée par heure. Ce prototype doit servir à la réalisation d’un modèle adaptable aux projets d’aménagements futurs à grande échelle en faveur de la réduction de l’empreinte carbone et de la lutte contre le réchauffement climatique.

 

Inauguration puits de carbone

Laurent Cathala et (de gauche à droite) Axel Urgin, maire adjoint, président du SMITDUVM, Michel Leprêtre, président de Grand-Orly Seine Bièvre, Marie-Ange Debon, directrice générale France de SUEZ, et son adjoint, Philippe Maillard, ont inauguré le puits de carbone purificateur d’air à l’unité de valorisation Valo’Marne, le mercredi 20 mars 2019.

 

Les micro-algues : une solution naturelle et efficace

 

Les micro-algues figurent parmi les plus anciens organismes vivants de notre planète. Grâce à la photosynthèse, elles utilisent le CO2 et la lumière pour produire de l’oxygène. Parce que leur rendement photosynthétique est bien supérieur à celui des autres plantes, les micro-algues produisent environ 50% de notre oxygène.

 

Interview : Pierre Heurtaux, chef de projet du puits de carbone [Suez]

 

Pierre Heurtaux, chef de projet du puits de carbone

 

Créteil Vivre Ensemble : Comment fonctionne un puits de carbone ?

 

Pierre Heurtaux : Un puits de carbone est un réservoir rempli d’eau où sont cultivées des algues. Une partie des fumées de l’unité de valorisation énergétique passe par ce puits au sein duquel le CO2 est séquestré par des algues chlorophylliennes microscopiques qui utilisent la lumière pour capter le carbone. Elles le transforment en oxygène tout en créant de la biomasse qui, une fois passée par la station d’épuration, peut être valorisée en biométhane, une énergie verte qui alimentera le réseau de gaz de ville.

 

Le puits de carbone est-il déjà en service ?

 

Le projet est actuellement en phase d’expérimentation. Le puits installé contient entre 300 et 400 litres. Le comportement des algues est tout d’abord étudié en petite quantité afin de voir comment elles réagissent et captent le CO2. Les paramètres de croissance seront ensuite évalués. À l’issue de cette première phase, l’objectif est de travailler à plus grande échelle en installant des bassins d’une centaine de mètres cubes.

 

Quels sont les bénéfices d’un tel projet ?

 

L’installation du puits de carbone au sein de l’usine Valo’Marne marque une nouvelle étape importante en faveur de l’amélioration du bilan carbone sur le territoire. Le rejet de CO2 est une de nos principales préoccupations. Nous sommes donc satisfaits de pouvoir innover en proposant une nouvelle énergie renouvelable. C’est également l’occasion de sensibiliser la population, notamment par l’organisation de visites sur site et de montrer, qu’au-delà des milieux urbains, des solutions existent également pour les sites industriels.

 

Cette expérience est-elle menée sur d’autres territoires ?

 

D’autres projets de ce type existent en milieu urbain, place d’Alésia à Paris, ainsi qu’au sein de la gare RER de Poissy. Il s’agit, sur ces sites, de capter des microparticules dans l’air. Un projet qui ressemble à celui mené à Créteil est expérimenté au SIAAP (Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne) de Paris. Le mécanisme est légèrement différent, les fumées étant captées en fin de chaîne des stations d’épuration.

 

 

Fonctionnement du puits de carbone 

Visites à Valo’Marne

 

Vous n’avez pas encore visité l’usine Valo’Marne et souhaitez la découvrir ? Inscrivez-vous aux visites “portes ouvertes” organisées toute l’année : visites-de-lusine-valomarne.

Article de Créteil, Vivre Ensemble, avril 2019 n°391