Créer ensemble au cœur des quartiers

Image d'une exposition collective

Lors de la fête de quartier du Petit-Pré-Sablières, exposition de la frise sur le travail de mémoire réalisée par les habitants.

 

Du 10 au 14 février 2015, la Maison des Arts accueille une exposition collective. Initiée par des MJC et des centres sociaux, cette exposition place les habitants des quartiers populaires au cœur du processus de création artistique.

 

Forte du succès de la première édition de l’exposition “Art et Ville”, la Maison pour tous des Bleuets-Bordières, le centre social Petit-Pré-Sablières et la Maison de la Solidarité ont décidé de renouveler l’expérience cette année. Cette exposition collective se tiendra du 10 au 14 février, à la Maison des Arts. Implantées dans des quartiers populaires en pleine rénovation, les trois associations ont réuni des habitants et des artistes professionnels autour de projets artistiques les amenant à s’interroger sur l’espace, les transformations urbaines et la mémoire des quartiers.

 

Autre point commun de ces projets ? Ils ont mis chaque participant au service du collectif, comme diraient les sportifs, pour atteindre un but commun qui, ici, n’est pas la victoire sur l’adversaire, mais la réalisation d’une œuvre collective. Ces projets ont stimulé les rencontres, ravivé le vivre ensemble et, bien entendu, favorisé l’expression artistique de chacun.

 

Des œuvres collectives

 

Prenant des formes très différentes d’un projet à l’autre, cette créativité est souvent l’aboutissement d’un long travail. C’est le cas, par exemple, avec mon(*)MESLY, projet pluridisciplinaire ayant débuté en janvier 2014 et dans lequel se sont investis le public des ateliers sociolinguistiques de la Maison de la Solidarité, le CAUE94 et la plasticienne Valentina Canseco. Portant sur les liens entre identité, architecture et patrimoine, ce projet s’est traduit par des installations, photomontages, dessins, maquettes…

 

Des restitutions partielles de cette œuvre collective ont été présentées en mai et juin dernier à la Maison de la Solidarité, mais aussi à l’extérieur, square Métivet. Des performances et constructions dans l’espace public qui, pour Valentina Canseco, “représentent une mise en abyme de l’inversement d’une situation où les acteurs de la ville deviennent les habitants. Ce processus artistique inverse l’ordre établi des règles de l’urbanisme et du rapport de soi à son territoire.”

Image de la performance dans le cadre du projet mon(*)MESLY

Performance réalisée l’an dernier, square Métivet, dans le cadre du projet mon(*)MESLY.

 

Le Mont-Mesly Studio, une installation vidéo de Louise Oligny, est un autre projet porté par la Maison de la Solidarité, en partenariat avec le Groupe Valophis. Pendant trois mois, l’artiste a travaillé au cœur du quartier du Mont-Mesly afin de réaliser une vidéo racontant la vie quotidienne de ses habitants. “Au départ j’ai proposé de transformer un appartement en studio, explique la vidéaste. L’idée était de s’approprier ce lieu qui représente symboliquement tous les appartements […].

 

C’est le quartier qui s’est exprimé, s’est représenté dans cet appartement […]. J’ai été impressionnée par ce vivre ensemble qui s’exprimait, par la générosité, l’enthousiasme, la créativité, la diversité des habitants.”

 

Image installation vidéo de Louise Oligny

Extrait de l’installation vidéo de Louise Oligny sur les habitants du Mont-Mesly.
Ici, des jeunes filles de l’Association culturelle des Tamouls de Créteil.

 

Tranches de vie et travail de mémoire

 

Autre quartier où les habitants ont fait part de leur vécu, le Petit-Pré-Sablières. En pleine restructuration, ce quartier a été marqué, l’an dernier, par la démolition de plusieurs bâtiments et le relogement de 74 familles. Parallèlement à ces travaux d’urbanisme, le centre social Petit-Pré-Sablières a réuni des groupes d’habitants afin qu’ils racontent l’histoire de leur quartier. Ces tranches de vie ont été transposées de différentes manières. Dans un film-témoignage dirigé par Jean-Michel Landon, Nos souvenirs se racontent, des adultes, des adolescents et des enfants se filment et font part de moments qui ont marqué leur vie dans ces logements aujourd’hui disparus. Ils expriment également leur ressenti sur la rénovation urbaine.

 

Au centre social Petit-Pré-Sablières, le travail de mémoire a pris la forme d’une frise sur laquelle les enfants et leurs parents ont affiché des photographies, des dessins, des textes en face des dates importantes de leur vie (emménagement, mariage, naissance…). Des habitants ont également réalisé un recueil de souvenirs, Les Petits-Prés-Sablières en mouvement, qu’ils ont abondamment illustré avec l’aide de la photographe professionnelle Anne Rehbinder.

 

Enfin, dernière œuvre des habitants des Sablières qui sera exposée à la Maison des Arts, “l’arbre à souhaits” sur lequel les résidents ont accroché leurs vœux à la suite de leur déménagement. Un autre arbre, à mémoires sonore et photographique cette fois-ci, sera également exposé par les habitants des Bleuets-Bordières qui, à l’initiative de la MPT, ont œuvré sous la houlette de l’artiste Klaus Fruchtnis, avec le soutien du bailleur Efidis, et la collaboration du CAUE94 et des associations Vivacités Île-de-France et Dédale. Fruit d’un processus de création participative, toutes ces œuvres co-construites par des habitants et des artistes n’attendent plus que votre regard. Venez les découvrir à la Maison des Arts.