Valo'Marne : les performances d’un projet vertueux
Valo’Marne : les performances d’un projet vertueux

L’usine d’incinération telle qu’elle est aujourd’hui.

 

Présenté il y a un an, le projet d’extension de l’usine d’incinération de Créteil fait son chemin. Retour sur un projet ambitieux qui conjugue performances économiques, technologiques, environnementales, et même sociales.

 

C’est en mars 2018 à Créteil que Suez et Tiru (filiale d’EDF) ont décidé de s’engager, à hauteur de plus de 900 millions d’euros sur vingt ans, pour moderniser l’usine d’incinération. Objectifs : accroître la production de chaleur pour le chauffage urbain, produire de l’hydrogène, développer une serre urbaine et pédagogique, former des personnels et créer des emplois locaux. “C’est le plus gros projet industriel de ces vingt dernières années en Île-de-France”, avait alors affirmé, le maire de Créteil, Laurent Cathala, lors de la signature de la Charte d’excellence circulaire et solidaire conclue entre le groupe Suez, le Syndicat mixte intercommunal de traitement des déchets urbains du Val-de-Marne (Smitduvm) et les territoires Grand Paris Sud Est Avenir, Paris-Est-Marne et Bois, et Grand-Orly Seine Bièvre, le 29 janvier 2017.

 

Énergie verte

 

Les chiffres sont éloquents. Pour un investis­sement qui représente 130 millions d’euros, le développement du réseau de chaleur de Créteil permettra de fournir aux 19 communes adhérant au Smitduvm une électricité verte au prix de l’électricité normale. À Créteil, les déchets transformés en électricité ou en chauffage permettront d’éclairer 34 000 foyers et d’en chauffer 37 000. De plus, le réseau pourra être prolongé jusqu’à Vitry et même raccordé au réseau de chauffage de la Ville de Paris.

 

En faveur de la planète

 

Côté environnement, les travaux sur les installations permettront également de passer d’un traitement humide à un traitement sec des fumées afin de réduire, de moitié, la consommation d’eau. Le projet prévoit aussi la réalisation d’un puits de carbone qui piégera le C02 des fumées pour les transformer en oxygène, grâce à l’action de microalgues. Autre innovation, une serre d’agriculture urbaine de 4500 m² sera chauffée grâce à la chaleur inutilisée de l’usine. Ainsi, une centaine de tonnes de légumes ou de fruits pourra être produite, chaque année, et distribuée en circuits courts. Six emplois seront créés pour s’occuper de ces productions. Par ailleurs, une autre serre, plus petite, sera aménagée et utilisée pour des parcours pédagogiques et l’éducation au développement durable.  Une partie de l’électricité produite grâce à l’incinération des déchets sera utilisée pour fabriquer de l’hydrogène qui pourra alimenter une flotte de véhicules légers, type taxis ou véhicules de collectivités, par exemple. 

 

Projet social

 

Enfin, un important volet insertion de ce projet prévoit, d’ici vingt ans, la création de 300 emplois directs et indirects concernant, en priorité, des personnes en insertion. Ainsi, 325 000 heures d’insertion seront réalisées. Au total, l’exploitation de l’usine avec ses trois lignes de traitement, incluant les salariés et sous-traitants de Valo’Marne, représentera 74 emplois. Les activités connexes (serre, hydrogène…) devraient également générer une dizaine d’emplois.

 

Ce projet illustre parfaitement l’engagement de la Ville, mais aussi du Territoire, en faveur d’une production de chaleur raisonnée et durable, et vient s’ajouter aux efforts déjà entrepris et reconnus en matière de gestion des déchets. En effet, dès 2016, Grand Paris Sud Est Avenir (GPSEA) a mis en œuvre l’extension des consignes de tri à tous les emballages. De plus, le centre de tri de dernière génération de Limeil-Brévannes, qui permet de recycler les déchets triés, vient d’être primé au Congrès des maires 2018 comme “Champion de France du tri”.

 

Le projet Valo’Marne dans son ensemble.

Le projet Valo’Marne dans son ensemble.

 

Valo’Marne au cœur de la transition énergétique

Un projet qui ne coûte rien aux Cristoliens

La mise en service en 2023 d’un 3e four ne sera pas financée par de l’argent public ; le puits ne coûtera donc rien aux contribuables cristoliens.

Modèle environnemental

Le projet renforce l’excellence environnementale du site de Créteil. Le 3e four permettra d’accroître ce qu’on appelle la performance énergétique du site, c’est-à-dire sa capacité à augmenter significativement le volume de chaleur recyclée fourni par l’usine au réseau de chauffage urbain de Créteil et aux autres réseaux environnants. Le pourcentage d’énergie renouvelable de la ville se maintiendra au-dessus de 50%, ce qui garantira aux foyers raccordés une facture au taux réduit de TVA (5,5% contre 20% pour le taux normal). En outre, le site de Créteil sera en mesure de fournir cette énergie renouvelable à 37 000 foyers contre 8000 actuellement.

Des déchets valorisés au lieu d’être enfouis

Le projet du 3e four à Créteil répond à une vraie exigence de traitement et d’élimination des déchets en Île-de-France. Dans notre région, aujourd’hui, des milliers de tonnes de déchets ne sont pas incinérés, mais enfouis, qu’il s’agisse de déchets des entreprises (2 millions de tonnes/an) ou même de déchets ménagers (200 000 tonnes/an).

Des normes drastiques

Ce 3e four respectera les normes drastiques déjà en vigueur pour les deux autres fours du site de Valo’Marne et qui vont bien au-delà des exigences imposées par la réglementation. Le site de Créteil bénéficie ainsi déjà des certifications ISO 14 001 (environnement), ISO 9 001 (qualité), ISO 50 001 (performance énergétique) et OHSAS 18 001 (santé sécurité).

 

Moins de rejets atmosphériques

Le 3e four assurera une réduction des rejets atmosphériques (avec en complément l’installation prévue d’un puits de carbone visant à séquestrer le CO2 des fumées), mais aussi aqueux. Le site rejette actuellement 100 000 m³ d’eaux par an dans le réseau communal. Il devra atteindre le “zéro rejet liquide” par la mise en place d’un traitement sec des fumées et le recours à des systèmes de recyclage des eaux résiduelles.

Pas de traversée de la ville par les camions

Pas plus qu’aujourd’hui, les camions chargés d’acheminer les déchets ne traverseront la ville ni les communes environnantes. En effet, l’usine de Créteil a un accès quasi direct à l’autoroute A86. Certes, les tonnages supplémentaires à traiter induiront plus de camions accédant à l’usine. C’est pourquoi les apports de déchets supplémentaires se feront aux heures creuses, soit entre 17h et 4h du matin.

Baisse de la taxe sur les ordures ménagères

D’ores et déjà, grâce à l’emploi de hautes technologies, les installations actuelles sont à la pointe de la performance économique et environnementale. D’où, dès cette année, une diminution sensible de la TEOM (taxe sur les ordures ménagères) pour l’ensemble des communes du Smitduvm.

Économie circulaire

Le projet s’accompagne d’autres dispositifs d’économie circulaire comme une station de production d’hydrogène, à partir de l’électricité produite par le site, ou encore la création d’une serre d’agriculture urbaine alimentée par la chaleur de l’usine. Il en sera de même en termes d’exigence sociale car ce projet générera des emplois directs, en particulier d’insertion.

Visite et appropriation citoyenne du site

Le site de Valo’Marne étant sur le territoire de Créteil, il est légitime que chaque Cristolien puisse le connaître et être parfaitement informé des évolutions en cours, en particulier, du projet du 3e four. C’est pourquoi la municipalité organisera des visites du site.

Débat démocratique

Conformément à la loi, un débat public aura lieu sur ce projet, dans le cadre d’une enquête publique.

 

Zoom sur la serre pédagogique

 Zoom sur la serre pédagogique

 

 Article de Créteil, Vivre Ensemble, janvier 2019 n°388